12 Boreout au bureau, ça vous parle ? Découvrez comment ce phénomène touche aussi des Cordouans et pourquoi il bouleverse nos idées sur le sens du travail.Quand l’ennui devient le cœur du bureau : récit d’un phénomène global Si vous pensiez que les only-in-America histoires de salariés payés à ne rien faire étaient pure fiction, détrompez-vous. Récemment, une anecdote étonnante venue des États-Unis – un salarié embauché par une grande entreprise immobilière, oublié pendant sept mois tout en percevant son salaire – a fait le tour du web. Cela m’a ramenée à certaines confidences recueillies dans les cafés ombragés de la Plaza de las Tendillas : oui, même ici à Córdoba, ce qu’on appelle le « boreout » n’est pas une légende urbaine. Au détour d’une terrasse ou d’une ruelle fleurie de la Judería, j’ai déjà entendu ces récits troublants : « On me paye pour remplir un tableau Excel quinze minutes par semaine… Le reste du temps, je fais acte de présence. » Cette réalité semble à mille lieues de notre image andalouse du travail passionné — et pourtant, elle existe discrètement derrière certaines façades blanchies à la chaux. Boreout versus burnout : deux faces d’une même pièce andalouse On parle souvent du « burn-out », ce mal moderne lié au surmenage. Mais le « boreout », c’est tout l’inverse : l’ennui profond causé par un manque criant de tâches stimulantes. En Espagne comme ailleurs (voir cette analyse sur Xataka), ce phénomène prend de l’ampleur depuis la généralisation des modèles hybrides post-pandémie. Ce qui me frappe en tant que Cordouane, c’est combien notre culture locale valorise la convivialité et le sentiment d’utilité au sein de la communauté. L’idée même d’être payé pour rester invisible va à l’encontre du fameux « arte cordobés » : ici, chacun aime savoir qu’il participe à quelque chose qui compte — que ce soit organiser les fêtes des patios ou servir les meilleurs salmorejos. Pourtant, certains jeunes diplômés de la région m’avouent avoir décroché un poste administratif dont les contours se sont vite évaporés après l’intégration… Un paradoxe : ils rêvaient d’évolution mais se retrouvent coincés dans une routine vide de sens. Vous pourriez être interessé par El Desafío : Marta Díaz en tête du classement avant la première demi-finale 9 mars 2024 Les 10 villages préférés de Córdoba selon la Guía Repsol 9 décembre 2024 Pourquoi cela arrive-t-il (aussi) à Córdoba ? À force d’écouter ces histoires autour d’un café bombón ou lors d’ateliers professionnels dans le quartier moderne de Poniente Sur, plusieurs raisons émergent : Départs soudains ou licenciements qui coupent la chaîne hiérarchique. Fusions ou restructurations laissant certains rôles orphelins. Gestion chaotique des RH, où personne ne suit réellement chaque nouvelle recrue. Culture d’entreprise distante, particulièrement dans les filiales locales de grandes multinationales installées en Andalousie. Tendance croissante au télétravail, qui rend plus difficile la supervision et l’intégration effective. Mais attention : contrairement aux clichés selon lesquels « c’est le rêve ! », beaucoup vivent cet isolement comme une épreuve silencieuse. À Córdoba, on attend du travail qu’il offre un minimum de chaleur humaine… "Quand tu te sens inutile alors que tu pourrais t’investir dans un projet local ou participer à la vie associative du quartier San Basilio — ça ronge." — témoignage anonyme recueilli lors des Rendez-vous Entreprise & Culture 2024. Vivre le boreout côté andalou : entre stratégie et survie psychologique Au fil des discussions avec mes compatriotes cordouans touchés par ce mal discret, deux stratégies principales émergent : Profiter discrètement de cette ‘pause’ involontaire pour développer des projets personnels (apprendre une langue étrangère durant ses heures creuses, suivre une formation en ligne sur Coursera). Tenter régulièrement d’alerter sa hiérarchie… sans grand succès dans les entreprises où règne le flou organisationnel. Rechercher ailleurs dès que possible – car ici plus qu’ailleurs peut-être, on ressent vite l’envie de s’épanouir au contact des autres. Pour autant, tous s’accordent : vivre un boreout prolongé use insidieusement. On finit par se dévaloriser et perdre confiance en ses capacités — sans parler de la culpabilité latente qui vient ternir chaque journée passée "à rien faire". Les experts locaux en psychologie soulignent combien il est important de ne pas rester seul face à cette situation ; oser en parler autour de soi (amis, réseaux professionnels) est déjà un premier pas salutaire. Peut-on vraiment rebondir ? Mon regard personnel depuis Córdoba Ayant moi-même accompagné plusieurs proches confrontés à cette étrange parenthèse professionnelle (et ayant vu comment certains ont su transformer leur expérience), voici quelques pistes concrètes : Faire un bilan honnête sur ses compétences et ses envies réelles : parfois cette pause forcée permet de repenser son parcours avec plus de lucidité. S’ouvrir au volontariat local (nombreuses ONG actives dans les quartiers populaires cordouans cherchent toujours des bras !) pour retrouver rapidement un sentiment d’utilité sociale. Investir son temps ‘libre’ intelligemment : découverte culturelle approfondie (visites guidées insolites hors saison), apprentissage créatif ou même entrepreneuriat léger (micro-projets). Ne pas hésiter à consulter un professionnel si on sent poindre anxiété ou déprime persistante — rappelons-le : à Córdoba aussi il existe des structures municipales dédiées au bien-être mental ! Personnellement, j’ai vu comment certains ex-boreout reprennent goût au monde professionnel grâce aux richesses humaines offertes par notre ville : ateliers collaboratifs au CADE Andalucía Emprende ou petits collectifs artistiques place Corredera… Que dit l’avenir ? Tendances et évolutions possibles en Andalousie (2025) Avec la digitalisation croissante et les ajustements post-Covid encore en cours dans nombre d’entreprises espagnoles – y compris celles implantées à Córdoba – le risque que des salariés se retrouvent "fantômes" n’est pas prêt de disparaître. Mais j’observe aussi une vraie prise de conscience côté employeurs locaux : volonté accrue d’accompagner chaque embauche via tutorat personnalisé ou intégration progressive dans des équipes mixtes intergénérationnelles. Les start-ups cordouanes misent désormais beaucoup sur l’esprit collectif et la valorisation rapide des talents nouvellement arrivés ; preuve qu’ici comme ailleurs le sens donné au travail reste précieux… Enfin, gardons cette note typiquement andalouse : si vous vivez pareille situation aujourd’hui à Córdoba ou ailleurs – sachez que vous n’êtes pas seuls ! Échangez vos expériences autour d’un verre sur les rives du Guadalquivir… C’est souvent là que naissent les meilleures solutions et nouvelles vocations ! Le concept international du boreout expliqué 2021a récemment remis sur le devant de la scène avec la montée fulgurante du télétravail partout en Europe. Le coin des questions Boreout : quelles différences avec le burn-out ? Le burn-out résulte d’un excès chronique de stress lié au surmenage ; le boreout vient plutôt du manque total de stimulation et donne lui aussi anxiété voire dépression légère si on s’y attarde trop longtemps. Peut-on être victime de boreout sans s’en rendre compte ? Oui ! Beaucoup minimisent leurs symptômes (« je suis juste démotivé »), mais quand l’ennui devient pesant jour après jour sans possibilité d’évolution ni reconnaissance réelle — il faut agir ! Existe-t-il des solutions spécifiques proposées à Córdoba ? Certaines entreprises proposent maintenant des entretiens réguliers pour détecter précocement ces situations ; côté municipalité ou associations locales, il existe aussi divers groupes d’entraide ou ateliers collectifs pour redonner goût à l’engagement professionnel. Photo by 烧不酥在上海 老的 on Unsplash entreprisesalariétélétravail 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Córdoba et la mécanique : que nous apprend l’affaire des moteurs défaillants sur nos habitudes andalouses ? entrée suivante Córdoba et l’art de savourer le changement : ce que Philippe Katerine m’inspire en cuisine A lire aussi Córdoba: le charco de Carcabuey, le cocktail rural... 31 août 2025 Córdoba, bebetecas: et si bébé découvrait la bibliothèque... 31 août 2025 Córdoba: le Cine Fuenseca s’embrase cet automne —... 30 août 2025 Córdoba, cines de verano 2025 : la soirée... 29 août 2025 Córdoba, flamenco et ciné d’été: mes bons plans... 29 août 2025 Córdoba, ce week-end: flamenco, ferias et un Mundial... 28 août 2025 Córdoba, cines de verano 2025: lequel choisir ce... 28 août 2025 Córdoba, flamenco et vin: mon plan d’été secret... 26 août 2025 Zaragoza, Gamberro comme un local: 17 étapes qui... 25 août 2025 Córdoba, Taberna n°10: le spot à tapas de... 25 août 2025