11 Saviez-vous que même Santiago Segura peine à imaginer un scénario plus extravagant que l’actualité politique ? À Cordoue, ce phénomène nous rappelle comment l’histoire locale inspire – ou défie – l’art du récit. Je vous emmène au cœur de ce paradoxe fascinant.Quand la fiction ne suit plus : Santiago Segura et le défi d’écrire ‘Torrente 6’ L’autre jour, en discutant avec quelques amis autour d’un café dans une terrasse de la Plaza de las Tendillas, nous avons évoqué une anecdote qui a fait sourire tout le monde : Santiago Segura, l’enfant terrible du cinéma espagnol, confie qu’il n’arrive plus à écrire un scénario de ‘Torrente’ plus délirant que l’actualité elle-même. Ce constat m’a immédiatement ramenée à Cordoue — ici aussi, je constate parfois combien notre quotidien est digne d’un film. Santiago Segura explique dans son interview que « la société a atteint un tel degré d’absurdité qu’il devient impossible de la dépasser par la fiction ». Je comprends cette frustration. À Cordoue, certains épisodes récents me donnent souvent l’impression de vivre dans une satire grandeur nature : entre les débats municipaux surréalistes sur le patrimoine et les fêtes locales dignes d’un Fellini andalou ! « La réalité finit toujours par rattraper — voire dépasser — nos rêves de scénaristes », disait souvent mon grand-père cordouan en riant. L’humour cordouan face à l’absurde du quotidien Ce qui est fascinant ici, c’est cette capacité toute cordouane à tourner en dérision l’actualité. On retrouve dans les ruelles de la Judería comme dans les bars modernes du centre cette tradition millénaire : commenter avec ironie les derniers rebondissements politiques ou sociaux. Cela fait partie intégrante de notre identité ! Même au fil des siècles, Cordoue a connu mille paradoxes où la vie dépassait déjà l’imagination des chroniqueurs : saviez-vous qu’en plein Moyen Âge, alors que coexistait une effervescence culturelle incroyable, on relatait aussi des anecdotes rocambolesques qui auraient inspiré Almodóvar ou Goya ? Aujourd’hui encore, cet esprit perdure dans nos carnavals ou lors du festival du patio… Si Segura hésite à relancer ‘Torrente’ face à une réalité devenue trop extravagante pour être caricaturée, c’est peut-être parce qu’en Espagne — et particulièrement en Andalousie — le burlesque et le tragique se côtoient naturellement. Vous pourriez être interessé par La restriction du jeu à la Mezquita de Cordoue demandée Stop au ludisme démesuré à la Mezquita de Cordoue ! 21 décembre 2023 Cordoba vibre ! Un concert andalou inoubliable 21 février 2025 Le patrimoine vivant : source intarissable pour les artistes Promenez-vous un soir sur les quais du Guadalquivir : ce fleuve mythique a vu défiler rois fous, philosophes visionnaires et personnages dont les péripéties rivalisent aisément avec celles des grands films. Les guides locaux aiment rappeler aux visiteurs que chaque pierre cache sa propre anecdote « impossible ». C’est cette accumulation d’histoires vraies mais invraisemblables qui nourrit le patrimoine culturel cordouan. Nos conteurs (et conteuses !) puisent volontiers dans ces archives vivantes pour animer visites théâtralisées ou spectacles satiriques. Et si le cinéma semble parfois dépassé par la réalité… c’est bien parce qu’ici tout un chacun cultive son propre sens du spectacle ! Les frontières sont poreuses entre acteurs professionnels et passants complices d’une scène improvisée dans une taverne. Pour explorer davantage cette tradition mêlant vérité et invention — je vous conseille vivement une visite guidée insolite comme celle proposée par Córdoba Misteriosa, qui marie humour noir et faits historiques surprenants. Entre actualité déconcertante et inspiration artistique : mon regard personnel En tant que journaliste locale passionnée par les récits qui relient lieux et gens, j’observe ce phénomène avec émerveillement. Les défis rencontrés par Santiago Segura résonnent profondément ici : comment raconter Cordoue sans tomber dans l’excès ni trahir la richesse véritable de ses histoires ? À mes yeux, il s’agit moins de chercher à inventer plus fou que le réel… que d’apprendre à décrypter notre présent avec humour et poésie. C’est ce regard curieux — mi-amusé mi-fasciné — que je souhaite partager avec vous lors de vos escapades cordouanes. Laissez-vous surprendre par ces petits détails inattendus ; ils font tout le sel d’un voyage authentique ! Retrouvez aussi mon article sur "Cordoue secrète : anecdotes incroyables mais vraies" pour aller plus loin dans cette exploration du réel surpassant la fiction. Le coin des questions Est-ce que Cordoue inspire souvent le cinéma ou la littérature ? Absolument ! De nombreux réalisateurs et écrivains s’inspirent régulièrement des histoires locales tant elles sont riches en rebondissements inattendus. Peut-on vivre ce mélange d’humour et de surréalisme lors d’une visite ? Oui — surtout si vous participez à des visites théâtralisées ou assistez aux fêtes populaires où l’autodérision est reine. Pourquoi dit-on souvent que « la réalité dépasse la fiction » ici ? Parce qu’à Cordoue (comme ailleurs en Espagne), les événements quotidiens révèlent parfois plus d’inventivité ou d’ironie que n’importe quel film scénarisé. Photo by Denise Jans on Unsplash CinémacomédieFilm 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Córdoba gourmande : La Vidabella, secrets d’une gastrotaberna hors des sentiers battus entrée suivante Córdoba, sandales et style : secrets d’une mode estivale locale à petit prix A lire aussi Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025 Inattendu à Córdoba: Manu Sánchez revient à Cabra,... 1 septembre 2025 À Córdoba, Benamejí en compás: ma nuit au... 31 août 2025 Córdoba flamenco: mes lieux vrais où sentir le... 31 août 2025 Córdoba, Filmoteca: mes secrets pour vivre la rentrée... 30 août 2025 Córdoba, et si une série galicienne réveillait nos... 29 août 2025 Córdoba en Lego: la rentrée comme un local…... 28 août 2025 Córdoba, chirigota del Canijo: la halte immanquable avant... 28 août 2025