Córdoba et Bruce LaBruce : plongée locale dans l’audace queer de ‘Diarios porno’

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Vous pensiez tout savoir sur Córdoba et la culture queer ? Plongez avec moi dans l’univers sulfureux de Bruce LaBruce et sa connexion inattendue à notre ville.

Pourquoi Córdoba accueille-t-elle Bruce LaBruce avec Cántico ?

En tant que journaliste voyageuse et amoureuse de ma ville, j’ai été surprise — et ravie — de voir Córdoba s’imposer ces dernières années comme un tremplin pour la pensée queer radicale. Ce mois-ci, la maison d’édition indépendante Cántico a publié Diarios porno de Bruce LaBruce, cinéaste canadien iconoclaste et véritable mythe vivant de la contre-culture LGBTQIA+.

Mais pourquoi ici, à Córdoba ? Notre ville est certes connue pour sa Mezquita et ses patios fleuris, mais elle cache aussi une fibre créative indocile. Cántico s’inscrit dans cette tradition d’audace littéraire qui ne craint ni les sujets brûlants ni les voix subversives.

« Tiembla, querido. Tiembla hasta petar » — voilà comment Cántico annonce ce livre coup-de-poing.

J’y vois le signe qu’Andalousie ne rime pas qu’avec folklore ou traditions séculaires : ici aussi on cultive la marge et l’irrévérence. La sortie de Diarios porno prouve que Córdoba n’a rien à envier aux grandes capitales en matière d’avant-garde.

Qui est Bruce LaBruce ? Un "hereje" entre cinéma, érotisme et politique

Pour beaucoup de francophones peu familiers du cinéma queer underground, le nom Bruce LaBruce évoque un mélange de scandale et d’admiration. Réalisateur adulé dans les festivals alternatifs (de Toronto à Berlin), il s’est taillé une réputation mondiale grâce à ses films où le sexe, souvent cru ou choc, devient un outil politique pour questionner normes et tabous.

Ce qui me fascine chez lui — au-delà du personnage sulfureux — c’est son humour acide et sa capacité à tordre le regard du spectateur jusqu’à l’inconfort. Dans Diarios porno, il compile des articles incisifs sur le porno gay comme révélateur social : ni célébration naïve ni pamphlet moralisateur.

LaBruce se définit lui-même comme "hereje de la disidencia maricona" — littéralement « hérétique de la dissidence pédé ». Son approche : explorer sans concession les marges du représentable, bousculer nos préjugés sur le désir, la norme sexuelle ou même le militantisme LGBT. Sa prose piquante rappelle que l’art queer n’est pas là pour rassurer ou plaire… mais bien pour faire trembler les certitudes.

L’art queer à Córdoba : entre héritage caché et renouveau culturel

Il y a une dimension presque ironique à voir une ville andalouse traditionnelle publier un livre aussi frontalement subversif. Pourtant, il suffit d’arpenter les ruelles du centre historique ou d’échanger avec la jeunesse locale pour saisir l’énergie vibrante qui anime Córdoba aujourd’hui.

Depuis quelques années, une scène artistique alternative prend racine ici – galeries indépendantes (comme CoMbo), collectifs féministes ou événements dédiés aux droits LGBTQIA+. L’arrivée de Diarios porno s’inscrit dans ce mouvement de fond : casser les codes imposés par l’image carte postale du sud espagnol.

Dans mon expérience personnelle (et ce n’est pas toujours facile d’en parler ouvertement…), j’ai vu émerger dans certains bars bohèmes ou bibliothèques autogérées des discussions passionnées autour du corps, du genre ou des identités multiples – parfois chuchotées mais jamais tues. C’est là que réside le vrai visage contemporain de Córdoba : curieux, effervescent… parfois même irrévérencieux.

Lire ‘Diarios porno’ : Pour qui ? Pourquoi ?

Si vous aimez les lectures qui dérangent autant qu’elles nourrissent l’esprit critique, Diarios porno est fait pour vous. Mais attention : il ne s’agit pas seulement d’une succession de provocations gratuites. Les textes de LaBruce sont brillamment construits ; ils mêlent références cinématographiques pointues (de Fassbinder à Pasolini) à des anecdotes intimes tirées des marges urbaines.

Je recommande ce livre aux voyageurs curieux qui souhaitent saisir une facette méconnue non seulement de Córdoba mais aussi des mouvements artistiques contemporains européens – là où sexualité rime avec questionnement politique et esthétique radicale.

Petite astuce locale : profitez-en pour flâner dans les librairies indépendantes du centre-ville (notamment celle où je me procure mes trouvailles – Librería Luque). Laissez-vous tenter par une discussion impromptue avec un libraire passionné ; vous verrez combien Córdoba aime débattre… surtout quand il s’agit d’art subversif !

De l’irrévérence comme moteur culturel local : mon ressenti personnel

Je ne peux m’empêcher d’établir un parallèle entre la démarche provocatrice de LaBruce et l’histoire complexe de ma propre ville. Après tout, n’avons-nous pas été pendant des siècles un carrefour bouillonnant où se croisaient cultures juive, musulmane et chrétienne ? Cette capacité à accueillir l’altérité est profondément cordouane – même si elle doit désormais composer avec la modernité globale.

Pour moi, accueillir une œuvre telle que Diarios porno revient donc à renouer avec cet esprit contestataire typique : celui qui préfère dialoguer plutôt qu’exclure ; celui qui cherche dans le frisson intellectuel (voire charnel !) une forme sincère d’émancipation collective.

En tant qu’exploratrice urbaine, je suis fière que ma ville ose éditer ces livres hors-normes. Ils rappellent que voyager ne consiste pas seulement à admirer des pierres centenaires – c’est aussi questionner notre rapport au monde en croisant nos sensibilités avec celles des autres… surtout lorsque cela nous met au défi !

Conseils pratiques pour découvrir Córdoba sous le signe du queer & alternatif

• Consultez régulièrement le programme culturel municipal (souvent mis à jour sur Córdoba Ecuentra). Des cycles cinéphiles aux débats sur le genre : surprises garanties !
• Participez aux rencontres organisées par Cántico lors des sorties littéraires. Elles sont conviviales et ouvertes aux discussions sans tabou.
• Explorez la scène nocturne locale côté LGBTQIA+ : petits clubs confidentiels près de San Andrés ou concerts drag friendly sur la rive droite du Guadalquivir.
• Osez poser vos questions aux habitants – vous serez étonné·e·s par leur ouverture dès lors qu’on aborde ces sujets sans jugement !
• Gardez un œil sur l’agenda associatif féministe/local alternatif ; bien souvent les deux sphères se croisent volontiers autour d’expositions engagées ou ateliers participatifs.

Questions fréquentes

Où peut-on acheter ‘Diarios porno’ à Córdoba ?

Vous trouverez cet ouvrage principalement chez Librería Luque ou directement via le site officiel des éditions Cántico. Certaines librairies alternatives proposent également des séances dédicaces lors d’événements littéraires locaux.

Ce livre est-il accessible si je ne connais pas bien le cinéma queer ?

Oui ! Même si certaines références sont pointues, chaque texte peut se lire indépendamment grâce au style vif et didactique de Bruce LaBruce. Curiosité bienvenue !

Y a-t-il d’autres événements liés au mouvement queer en Andalousie ?

Bien sûr ! Chaque année plusieurs villes (Séville notamment) accueillent festivals LGBTQIA+, expos photos engagées ou cycles cinéma indépendant orientés diversité sexuelle & genre.

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