11 Et si un thriller judiciaire pouvait vous faire redécouvrir Córdoba sous un autre angle ? Plongée dans « Anatomie d'une chute ».Quand Córdoba se mêle au suspense : mon regard sur « Anatomie d’une chute » Il y a des films qui nous marquent au fer rouge, et parfois ils font écho à des histoires bien plus proches de chez nous qu’il n’y paraît. En tant que Cordouane passionnée de cinéma et de culture, impossible de rester indifférente face à l’onde de choc provoquée par « Anatomie d’une chute », ce thriller judiciaire français signé Justine Triet. Entre deux flâneries dans la Judería ou un café sur la Plaza de la Corredera, j’ai pris le temps de découvrir ce film – et il m’a inspirée une réflexion inattendue sur notre façon de vivre, ici en Andalousie. Le synopsis : une tension à couper au couteau… mais pas seulement L’intrigue s’installe dans les Alpes françaises : Sandra, écrivaine allemande installée avec sa famille à Grenoble, voit sa vie basculer lorsque son mari est retrouvé mort au pied de leur maison. Accident ? Suicide ? Meurtre ? La police s’interroge, le doute s’insinue – et nous voilà plongés au cœur d’un procès haletant où chaque mot compte. Ce qui rend ce film si particulier n’est pas uniquement son scénario brillant ou la justesse du jeu de Sandra Hüller (quelle performance !). C’est cette capacité à distiller l’ambiguïté et à faire rejaillir nos propres interrogations sur le couple, la vérité, le regard des autres… Un miroir tendu à nos existences ordinaires. Pourquoi ce film fascine même loin des Alpes Vous me demanderez peut-être : quel rapport entre ce thriller glacé et ma vie sous le soleil cordouan ? Justement, c’est là toute la magie du cinéma ! « Anatomie d’une chute » explore des thématiques universelles – la complexité du lien conjugal, les secrets tapis derrière les murs d’une maison familiale, le poids du non-dit. Dans une ville comme Córdoba, où les conversations se font sur les patios fleuris et où l’on partage tout… ou presque, cette exploration du silence prend une résonance particulière. Car si nos façades sont blanches et accueillantes, nos histoires intimes restent parfois bien plus nuancées. Ce film rappelle combien il est difficile d’accéder à la vérité complète – et combien notre perception peut être influencée par le contexte social ou familial. Vous pourriez être interessé par Science-fiction : un miroir du présent selon Rosa Montero 14 janvier 2025 Gagnants du fanzine Trampa : découvrez-les maintenant ! 8 novembre 2024 Du tribunal aux ruelles andalouses : quand l’intime devient universel En suivant le procès de Sandra, j’ai pensé aux vieilles maisons de Córdoba : ces lieux pleins de secrets accumulés au fil des générations. Ici aussi, chaque patio abrite ses confidences ; chaque voisin connaît une part du puzzle sans jamais détenir toute l’histoire. La mise en scène sobre du film – peu d’effets spectaculaires mais un jeu subtil autour des regards et des silences – m’évoque cette atmosphère propre à certains soirs cordouans où tout se joue dans les non-dits. On y retrouve cette sensation étrange : tout semble paisible en surface alors que sous-jacent gronde un tumulte discret. D’ailleurs, si cela vous intrigue autant que moi, je vous conseille cet excellent dossier sur la place du secret dans la société andalouse. Mon expérience personnelle : quand le cinéma éclaire la vie quotidienne J’avoue avoir vu « Anatomie d’une chute » lors d’une soirée pluvieuse (oui oui, ça arrive aussi ici !), enveloppée dans un plaid typiquement andalou. Dès les premières minutes, j’ai été happée par l’ambiance feutrée… et cette sensation familière que quelque chose cloche derrière les apparences. Cela m’a rappelé certaines histoires locales dont on parle à voix basse lors des veillées ou autour d’un verre de Montilla-Moriles : conflits familiaux anciens, secrets tus par pudeur ou tradition… Le film pousse chacun·e à interroger sa propre histoire familiale et sociale. C’est rare qu’un long-métrage contemporain ait cet effet cathartique. Comment profiter pleinement du film depuis Córdoba ? Privilégiez une soirée calme pour savourer toute l’intensité psychologique ; Discutez-en ensuite avec vos amis autour d’un bon salmorejo maison (je vous assure que ça aide à digérer certains rebondissements !) ; Laissez-vous porter par vos émotions sans chercher absolument à trancher qui a tort ou raison… car c’est là tout l’art du film. Si votre curiosité est piquée concernant Grenoble (lieu du récit), comparez avec notre propre paysage urbain cordouan pour repérer différences culturelles et similitudes humaines. Enfin pour aller plus loin côté critique ciné, rendez-vous sur le site officiel du Festival de Cannes. L’impact culturel en 2025 : résonances actuelles en Andalousie En 2025, alors que les débats autour des relations familiales évoluent en Espagne comme ailleurs en Europe occidentale (on pense notamment aux changements récents dans le droit civil espagnol), « Anatomie d’une chute » s’impose comme œuvre révélatrice. Elle interroge notre rapport à la justice mais aussi notre façon très latine – cordouane surtout – de gérer rumeurs et apparences sociales. C’est aussi un formidable point d’entrée pour discuter avec vos enfants ados ou amis francophones venus visiter Córdoba : comment perçoit-on l’étranger·ère dans une petite communauté ? Quelles sont les conséquences invisibles du regard collectif ? Cette perspective enrichit vraiment une escapade culturelle dans ma ville natale – où chaque visiteur finit par devenir acteur ou témoin involontaire des petites dramaturgies quotidiennes qui font tout son charme… Questions fréquentes Peut-on regarder « Anatomie d’une chute » depuis l’Espagne ? Oui ! Le film est disponible en streaming sur Filmin ainsi que sur Movistar Plus+ depuis décembre 2023. Ce thriller conviendra-t-il aux amateurs de drames judiciaires ? Absolument : il renouvelle le genre grâce à sa profondeur psychologique et son traitement subtil des personnages. Même ceux qui connaissent déjà tous les codes seront surpris. Y a-t-il un lien entre Grenoble (lieu du film) et Córdoba ? Au premier abord non… mais regarder ce film invite justement à comparer dynamiques familiales et sociales entre régions européennes contrastées ! Une belle occasion de dialoguer sur nos différences et points communs. Photo by Felix Mooneeram on Unsplash FestivalFilmthriller 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Kill Bill à travers l’œil andalou : quand Tarantino danse avec les genres entrée suivante Córdoba et le cinéma fantasy : des saveurs à découvrir au-delà de l’écran A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025