Conflit à Gaza : comment Cordoue vit la crise via Riff Producciones ?

Two people in a boat on a river

Quand la crise à Gaza bouleverse Cordoue : découvrez comment le rachat de Riff Producciones impacte la scène locale, bien au-delà des clichés.

Derrière les projecteurs : l’impact du conflit à Gaza sur la scène culturelle cordouane

Quand on parle de festivals et d’événements musicaux à Cordoue, impossible de ne pas mentionner Riff Producciones. Pourtant, depuis novembre 2024 et son rachat par Superstruct (un groupe européen lié au fonds d’investissement KKR), un vent d’inquiétude souffle sur la ville. Pas seulement pour la programmation ou l’économie locale… mais pour une question bien plus profonde : jusqu’où va notre responsabilité collective face aux enjeux mondiaux ?

La récente déclaration publique du groupe Superstruct appelant à « la fin immédiate du conflit » et à l’aide humanitaire pour Gaza n’a fait qu’amplifier un débat brûlant dans notre communauté. Je vous propose ici une plongée nuancée dans ce sujet où s’entremêlent musique, politique internationale, et conscience citoyenne.

Le rachat de Riff : histoire d’un choc local et mondial

Je me souviens encore de l’enthousiasme — mêlé d’appréhension — ressenti parmi les artistes locaux lors de l’annonce du rachat de Riff. À Cordoue, cette entreprise incarne une sorte de passerelle entre talents andalous et scènes internationales. Mais l’arrivée du géant Superstruct, avec ses ramifications financières jusqu’à KKR (impliqué dans l’immobilier en territoires palestiniens occupés), a jeté le trouble.

D’un coup, les discussions dans nos ruelles historiques ne parlaient plus seulement de setlists ou de cachets… mais aussi d’éthique. Les réseaux sociaux se sont rapidement embrasés : certains groupes ont boycotté des événements soutenus par Riff/Superstruct ; des spectateurs fidèles se sont interrogés sur leur présence même aux concerts.

  • Quelles valeurs défendons-nous en tant que public ou artistes ?
  • Peut-on séparer l’artiste de la structure qui finance ?

J’ai échangé avec plusieurs musiciens cordouans ; beaucoup avouent leur malaise devant ce lien indirect avec le conflit israélo-palestinien.

Quand la société civile prend la parole : boycott ou dialogue ?

Cordoue a toujours été une cité où les débats prennent vie dans la rue – littéralement ! Lors des dernières semaines, j’ai assisté à deux assemblées citoyennes improvisées devant des salles mythiques. Il ne s’agissait pas seulement de critiquer ; on y trouvait une volonté réelle d’interroger nos habitudes culturelles.

Des collectifs militants ont distribué des tracts expliquant les liens financiers en jeu tout en rappelant le rôle historique de Cordoue comme carrefour de civilisations et terre de dialogue. Certains artistes ont pris position publiquement sur scène — parfois annulant purement leur performance en signe de solidarité avec Gaza.

Mais il serait réducteur d’y voir uniquement un mouvement binaire pro/anti-boycott. Beaucoup souhaitent maintenir le dialogue ouvert, estimant que couper court à toute collaboration pourrait isoler davantage la scène locale — déjà fragilisée par la pandémie. Cela crée une tension palpable lors des rencontres culturelles : chacun cherche sa voie entre engagement personnel et survie professionnelle.

Pour mieux comprendre ces dynamiques complexes autour du boycott culturel en Espagne et en Europe, je vous recommande cet article détaillé du journal El País.

La responsabilité sociale des acteurs culturels cordouans en 2025

Ce qui me frappe dans cette histoire, c’est à quel point elle oblige chacun à se repositionner. Nous sommes nombreux — moi comprise ! — à nous interroger sur notre propre implication quand nous participons ou couvrons un événement.

À Cordoue comme ailleurs, le secteur musical doit désormais composer avec un public plus informé et exigeant concernant l’origine des fonds. Si certains festivals tentent aujourd’hui d’assurer transparence financière et charte éthique (parfois publiquement consultables), cette crise met en lumière les limites du modèle économique actuel.

La question reste entière : comment préserver le dynamisme artistique local sans dépendre entièrement d’acteurs internationaux dont les pratiques sont contestées ailleurs ? Pour aller plus loin sur ce thème passionnant, voici un lien vers une réflexion critique sur l’éthique dans le financement culturel.

Témoignages inédits : paroles d’artistes cordouans face au dilemme moral

J’ai recueilli quelques confidences lors du dernier festival printanier organisé par Riff Productions (avant que certains ne quittent l’affiche) :

« Je veux continuer à jouer pour mon public… mais je me demande si chaque accord ne fait pas écho aux cris qu’on entend là-bas », m’a confié Lola M., chanteuse flamenca reconnue ici.
Un guitariste engagé ajoutait : « On ne peut pas rester indifférents face à ce qui se passe ; notre art doit être porteur d’un message – même si cela signifie refuser certaines scènes. »
Ces paroles illustrent parfaitement le tiraillement ressenti entre fidélité au public local et nécessité morale globale.

Et maintenant ? Vers une redéfinition collective des choix culturels cordouans

Rares sont les moments où Cordoue se trouve confrontée aussi directement aux répercussions concrètes d’une crise géopolitique mondiale. Si quelque chose m’impressionne aujourd’hui, c’est cette capacité des habitants – jeunes ou anciens – à ouvrir un espace sincère pour débattre sans tabous ni jugements hâtifs.

Je vois émerger une nouvelle génération de programmateurs qui veulent inventer d’autres modèles – coopératifs, transparents – capables de faire vivre nos salles sans renoncer à nos valeurs historiques d’accueil et de tolérance. Le chemin sera long, mais c’est justement cela qui me rend fière d’être cordouane : transformer chaque crise en occasion d’avancer ensemble.

Questions fréquentes

### Pourquoi le rachat de Riff Productions fait-il polémique à Cordoue ?
Le rachat par Superstruct/KKR lie indirectement la scène musicale locale à des activités controversées dans les territoires palestiniens occupés, provoquant débats et appels au boycott parmi artistes et public.

### Les festivals continueront-ils malgré le boycott ?
Pour l’instant oui : plusieurs événements sont maintenus mais sous surveillance attentive du public ; certains groupes ont cependant annulé leur participation par conviction personnelle.

### Comment puis-je soutenir une culture éthique localement ?
En choisissant d’assister à des initiatives transparentes ou collectives ; n’hésitez pas à dialoguer avec organisateurs/artistes afin que vos attentes soient prises en compte lors des futures éditions.

Photo by evelynn mi on Unsplash

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