Collection d’émotions pour Senesino dans une galerie d’art

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##Le talent de Max Emanuel Cencic pour incarner les arias de G.F. Haendel

Le 9 mars dernier, l’Espacio Turina était plein à craquer pour assister à la performance du contratenor Max Emanuel Cencic dans le programme Femàs 2024. Accompagné de l’orchestre {oh!} Orkiestra et de la violoniste Martyna Pastuszka, Cencic a livré une interprétation magistrale des arias de G.F. Haendel composées spécialement pour le célèbre castrat Senesino.

##La voix de Cencic, en constante évolution

Dans ses collaborations avec les différents castrati de l’époque, Haendel a toujours eu un faible pour Senesino, loué pour la douceur de son timbre, la brillance de ses aigus et la douceur de son phrasé. Cencic, ayant étudié et exploré en profondeur le répertoire de ces arias lors de sa précédente apparition à Séville il y a presque dix ans, a su évoluer vers des nuances plus sombres, plus irisées dans le registre moyen, lissant ainsi la rudesse de ses attaques qui étaient alors plus évidentes.

##Un son fluide et maîtrisé

Le résultat est une voix qui coule avec naturel, sans altérations lors de la transition entre les registres. Le centre est bien défini et soutenu, avec assez de volume, et les passages graves s’enchaînent sans changement de qualité. Les notes aiguës sont attaquées directement, sans stridence et avec une projection parfaite. Cencic conserve néanmoins sa maîtrise dans le phrasé, toujours attentif aux nuances théâtrales et aux expressions des affetti.

Dans les arias les plus sentimentales, telles que Dove sei (superbe crescendo initial) ou Se mormora rivo, Cencic a fait preuve d’une maîtrise impressionnante dans le legato, chantant avec finesse et sensibilité, accentuant chaque nuance poétique. Dans les arias plus agitées, le chanteur croate a brillé avec des vocalises et des agilités impeccables. Et même dans les arias plus légères et enjouées, telles que Fra dubbi affetti miei, il a su utiliser le timbre de sa voix pour exprimer toutes les nuances du texte.

##Un orchestre à la hauteur du talent de Cencic

Après un début hésitant, l’orchestre s’est rapidement adapté et a su s’accorder parfaitement avec le contratenor. Dans l’ouverture de Radamisto, l’utilisation variable du tempo dans un jeu de contrastes a créé une tension théâtrale très efficace.

##En conclusion

Cette soirée a été une véritable célébration du talent de Max Emanuel Cencic pour incarner les arias de G.F. Haendel, accompagné d’un orchestre de haut niveau et d’une violoniste de talent. Les différentes nuances et émotions de ces arias ont été magnifiquement interprétées par le contratenor, qui a su mettre en valeur toute la beauté et la complexité de ce répertoire. Nul doute que cette performance restera gravée dans les mémoires des spectateurs présents.