13 Découvre comment Isabel Coixet, célèbre réalisatrice, dévoile enfin ses collages mystérieux au Musée Thyssen — une immersion artistique inattendue !Une révélation discrète : les collages secrets d’Isabel Coixet Quand on pense à Isabel Coixet, ce sont ses films singuliers et engagés qui viennent d’abord à l’esprit. Mais derrière la caméra, une facette longtemps cachée de l’artiste s’épanouit : depuis 15 ans, Coixet compose en secret des collages mêlant photographies, papiers et souvenirs — véritables storyboards d’émotions et de mémoire. J’ai eu la chance de découvrir cette exposition au Musée Thyssen-Bornemisza à Madrid : une expérience qui change la façon dont on regarde non seulement son œuvre mais aussi le lien entre cinéma et arts plastiques. Ce qui frappe en entrant dans la salle discrète du musée, c’est ce sentiment d’être initié à un rituel intime. Les 50 collages exposés jusqu’au 14 septembre 2024 sont comme des pages arrachées à un carnet secret. Chacun invite le visiteur à compléter l’histoire, à ressentir plus qu’à comprendre — démarche si proche de sa manière de filmer. « J’étais cette enfant qui détestait les travaux manuels… Et pourtant, aujourd’hui je me retrouve là ! » raconte Coixet avec cette autodérision touchante qui la caractérise. Cinéma et collage : un dialogue fertile Pour nous autres voyageurs curieux — qu’on vienne de Cordoue ou d’ailleurs — il y a dans ces œuvres une connexion fascinante entre montage cinématographique et collage artistique. Le cinéma assemble des plans pour tisser un récit ; le collage juxtapose des fragments pour susciter des émotions imprévues. Chez Coixet, chaque morceau a été choisi avec la minutie d’une réalisatrice perfectionniste : phrases en plusieurs langues (parfois même du français !), vieilles photos chinées ou cartons modernes. Ce processus rappelle les pionniers du collage comme Braque ou Picasso — mais aussi Hanna Höch ou Kurt Schwitters — dont l’audace visuelle était déjà un acte de désobéissance créative. Comme l’explique Estrella de Diego (commissaire de l’exposition) : « Il doit toujours rester dans le cinéma comme dans le collage un espace pour deviner, pour combler les vides avec notre propre imagination. » À Cordoue aussi, j’observe ce goût du fragment : dans nos patios où chaque détail compte, dans le tressage des légendes locales… L’art du collage parle ainsi aux Andalous autant qu’aux amoureux du septième art. Vous pourriez être interessé par Les Oscars : un voyage fascinant dans l’univers du cinéma 27 février 2025 Teatro Par : le Patio de los Naranjos s’embrase avec ‘El último Osio’ – secrets d’une nuit magique à la Mezquita 3 juin 2025 Un engagement social cousu main Impossible d’ignorer que ces œuvres respirent l’engagement humaniste et féministe propre à toute la filmographie de Coixet. Certains collages portent des slogans subtils (« My homework is to practice civil disobedience », 2024) ; d’autres évoquent des souvenirs personnels universalisés par leur inachèvement. La création devient ici exercice de mémoire collective mais aussi terrain d’expérimentation libre et décomplexée. J’ai retrouvé dans ces fragments un écho aux combats sociaux actuels en Espagne comme ailleurs en Europe : droit à la différence, place des femmes dans la culture… On y sent une urgence tendre et désordonnée que seule la main peut exprimer loin des contraintes numériques. C’est un exemple inspirant pour tout voyageur-créateur passant par Madrid ou rêvant simplement d’explorer autrement sa propre ville : accumuler ces “choses absurdes” chères à Coixet pour révéler ce qui nous relie tous intimement. Conseils pratiques pour curieux & explorateurs culturels Accès : Le Musée Thyssen-Bornemisza est idéalement situé sur le Paseo del Prado (Madrid). L’exposition se trouve dans une salle retirée – demandez précisément votre chemin à l’accueil ! Période : Jusqu’au 14 septembre 2024. Préparez-vous à laisser tomber vos certitudes artistiques ; laissez-vous porter par votre regard subjectif. Pour approfondir avant/pendant/après la visite : découvrez l’histoire du collage moderne sur le site officiel du musée ou plongez dans les origines cinématographiques du genre via cet article sur Fellini (en italien). Suggestion cordouane : Après cette visite madrilène, pourquoi ne pas explorer les ateliers artistiques cachés de Cordoue ? Notre ville regorge de créateurs discrets dont les œuvres dialoguent subtilement avec celles exposées ici… N’hésitez pas à me demander mes adresses favorites ! Collage & cinéma aujourd’hui : résonances contemporaines en Andalousie et au-delà En 2025 plus que jamais, les frontières entre disciplines artistiques s’effacent joyeusement. À Cordoue comme à Madrid, je rencontre régulièrement jeunes artistes qui osent mêler photographie ancienne et street art digital ; certains ateliers locaux proposent même des stages inspirés par les techniques “à la Coixet”. Ce retour vers le tactile n’est pas anodin après tant d’années dominées par le numérique pur. Peut-être parce que manipuler papier et colle nous ramène aux racines sensibles de toute création ? Ici encore Cordoue me paraît sœur secrète de Madrid : sous nos arches millénaires se cache toujours un brin de désobéissance poétique ! Vers une nouvelle lecture du patrimoine artistique ? Au fond, cette exposition m’a donné envie de relire autrement nos propres récits urbains – ceux que nous écrivons chaque jour sans y penser. Comme Isabel Coixet assemble images hétéroclites pour créer du sens nouveau, nous pouvons chacune et chacun recoller ensemble notre histoire collective. Et si votre prochaine escapade culturelle passait par une collection personnelle de détails oubliés ? Photographiez vos ruelles préférées à Cordoue ou ramassez ces petits objets anodins trouvés lors d’un voyage : ils forment peut-être déjà votre premier “collage” intime… « Nous sommes tous des anachronismes ambulants… » glisse malicieusement Coixet. Voilà peut-être sa vraie leçon : accepter nos contradictions intimes comme autant de matériaux précieux pour inventer demain. Questions fréquentes L’exposition est-elle adaptée aux enfants ? Oui ! Même si certaines références parlent davantage aux adultes cinéphiles ou amateurs d’art contemporain, les plus jeunes peuvent s’amuser à repérer couleurs et formes insolites. C’est aussi une bonne occasion d’éveiller leur curiosité créative. Peut-on prendre des photos pendant l’exposition ? La prise de photos sans flash est autorisée sur certains collages uniquement (vérifiez auprès du personnel). Respectez toutefois l’intimité artistique voulue par Isabel Coixet – parfois mieux vaut savourer sans appareil ! Faut-il réserver son billet en avance ? C’est fortement recommandé surtout durant la haute saison touristique madrilène. Sur le site officiel du musée, vous trouverez toutes les informations utiles concernant horaires et tarifs. Photo by Piotr Musioł on Unsplash ArtisteExposition 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Pokémon et Game Freak : Pourquoi Beast of Reincarnation change la donne (et bouleverse les fans) entrée suivante Roland-Garros : Jamel Debbouze et l’arbitre, quand l’humour s’invite (mal) en tribune A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025