Ce détail fellinien que tu n’avais pas vu: le retour de Bunbury avec El Huracán Ambulante électrise Madrid et inspire Córdoba

Chanteur rock en costume rouge métallisé, sous des lumières rouges, ambiance cabaret cinématographique.

TL;DR

  • 🎪 Ouverture façon Fellini et cabaret: le détail qui fait tout
  • 🎸 Réunion explosive après 20 ans: classiques + nouveaux titres
  • 📵 Polémique smartphones: un show pensé pour être vécu, pas filmé

Bunbury en live, tu l’as déjà vécu ainsi ? Entre fanfare fellinienne, cabaret rock et nouveaux titres, son grand retour avec El Huracán Ambulante est une leçon de show. Et oui, ça donne des idées pour Córdoba.

Bunbury, retour flamboyant et clin d’œil à Fellini

Est-ce que tu savais que certains concerts commencent déjà comme un film? À Madrid, la reformation de Bunbury avec El Huracán Ambulante a démarré sur la mélodie d’Otto e Mezzo, le thème de Nino Rota pour 8½. Résultat: en trois notes, une atmosphère de cabaret cinématographique s’installe. Rideau rouge, silhouettes projetées, et Bunbury débarque en costume rouge métallisé, flammes aux jambes, croix dans le dos: le théâtre, le cirque et le rock fusionnent. C’est plus qu’un gimmick, c’est un manifeste de mise en scène. Le ring “Las Vegas” pour El club de los imposibles? Oui, et ça marche parce que l’univers visuel épouse la dramaturgie des chansons.

Ce retour n’est pas une simple tournée nostalgie. En réunissant la bande des années Pequeño, Flamingos et El viaje a ninguna parte, Bunbury rejoue une époque où le rock ibérique s’autorisait le baroque, l’excès, l’iconographie. L’esprit freak show des années 2000, remis au goût du jour, rappelle que le charisme se cultive par le détail. Et c’est pour cela que ce concert se raconte déjà comme un chapitre important de la scène hispanophone actuelle.

Classiques vs nouveautés: une setlist qui raconte une époque

Pourquoi certains concerts te laissent une histoire en tête? Parce que la setlist est pensée comme un montage sensible. À Madrid, les piliers – El extranjero, De mayor, Sólo si me perdonas – ne sont pas de simples “souvenirs”; ils dialoguent avec les inédits de Cuentas pendientes, dont Las chingadas ganas de llorar et Te puedes a todo acostumbrar. Les morceaux anciens, plus cabaret rock, étirent la scène comme un roman-photo; les nouveaux injectent une nervosité moderne, mélodiquement plus sèche, textuellement plus frontale.

Le public a répondu comme à un retour aux sources… mais avec un moteur neuf. Deux heures de musique, une bande affûtée (formation originelle quasiment au complet) et une esthétique assumée: on reconnaît la patte d’un artiste qui considère le show comme une dramaturgie, pas un défilé de tubes. L’intérêt pour nous, spectateurs francophones, c’est de voir comment le rock espagnol assume désormais ses références – Fellini, cabaret, ring – sans craindre le “trop”. Et dans la section suivante, on verra comment cette vision peut s’exporter localement.

Smartphones au concert: polémique utile ou caprice d’artiste?

Tu l’as vu passer: l’artiste a grondé le public à propos des téléphones. Caprice? Pas seulement. Quand tu conçois un show comme un espace immersif – lumières calibrées, silences, entrées théâtrales – l’éclat d’écrans et la mer de bras filmant cassent le cadre. La question n’est pas d’interdire la mémoire, mais de privilégier l’expérience vécue.

Des pistes concrètes existent et plusieurs tournées internationales les testent depuis des années: zones “sans écrans” au parterre, séquences photo autorisées pendant 60–90 secondes, puis noir total; ou pochettes scellées type Yondr à l’entrée sur certains gradins. En Espagne comme ailleurs, ça demande un brief clair du staff, une signalétique lisible et un rappel avant le rappel. Résultat? Meilleure écoute, plus de peau de poule, un souvenir plus net. Et c’est pour cela que la polémique, bien cadrée, peut devenir un vrai plus pour la qualité des concerts.

Et Córdoba dans tout ça? Inspirations et idées très concrètes

Tu te demandes ce que cette “leçon de scène” dit à nos salles andalouses? Beaucoup. À Córdoba, le Gran Teatro et le Teatro de la Axerquía ont l’ADN parfait pour une écriture scénique cinématographique: voiles, toiles, silhouettes, projections – c’est jouable sans exploser les budgets si l’on privilégie des éléments “pauvres mais expressifs” (toiles tendues, gélatines, gobos). La Filmoteca de Andalucía n’est pas loin: imaginer un préshow musical + une capsule vidéo fellinienne contextualisée serait un duo gagnant pour un public curieux.

Côté publics, trois tips simples pour un live plus intense:

  • Fenêtre photo au début, puis pochettes scellées sur zones volontaires.
  • Parcours visuel: un rideau, une projection, un “moment noir” chorégraphié.
  • Narration locale: clin d’œil aux patios, aux ombres de la Mezquita, aux nuits d’été de l’Axerquía.

Envie de suivre la tournée? Madrid, Barcelone, Saragosse annoncées côté Espagne, et un final en Amérique du Sud: anticipe transport et hébergement, et réserve tôt. Dans la prochaine saison, ces idées peuvent nourrir notre Festival de la Guitarra et les grandes soirées open air.

Culture rock hispanophone: pourquoi ce retour compte aujourd’hui

On aurait pu se contenter d’un best-of géant. À la place, on a eu un récit scénique où l’esthétique n’est pas un décor, mais un langage. Le rock hispanophone y gagne: il montre qu’il sait être populaire et conceptuel, festif et cinéphile. L’équilibre? Des classiques recontextualisés et des nouveautés qui n’imitent pas le passé. Pour Córdoba – ville de ponts et de métissages – c’est un exemple à suivre: faire dialoguer héritages et audaces.

Concrètement, si tu es programmateur ou fan actif dans une asso locale, prends ce concert comme moodboard: une ouverture reconnaissable (un motif musical), un costume-signature, un tableau lumineux par “chapitre”. Trois éléments, et soudain, un live devient un monde. C’est ainsi qu’un retour attendu à Madrid se transforme en boussole pour nos scènes andalouses.

Questions Fréquentes

Pourquoi Bunbury a reformé El Huracán Ambulante après 20 ans?

Pour célébrer l’héritage d’une période charnière (Pequeño, Flamingos, El viaje a ninguna parte) et retrouver une alchimie scénique très spécifique. La reformation permet un show dramaturgique, pas juste un enchaînement de hits. La nostalgie est là, mais au service d’un projet vivant.

Que vaut le nouvel album Cuentas pendientes en concert?

Sur scène, les nouveaux titres apportent tension et fraîcheur, avec une écriture plus directe. Ils fonctionnent par contraste avec les classiques, renforçant l’arc narratif du set. L’effet: un concert qui respire le présent, sans renier ses racines.

Les smartphones sont-ils autorisés pendant ces concerts?

Oui, sauf consigne contraire. Mais l’artiste a exprimé publiquement son agacement face aux écrans permanents. Plusieurs solutions existent: fenêtre photo brève, zones “sans écrans” ou pochettes scellées. Le but est d’améliorer l’expérience, pas de punir.

Où vivre des concerts rock en plein air à Córdoba?

Le Teatro de la Axerquía est la valeur sûre pour les grandes nuits d’été. Le Gran Teatro offre une acoustique plus théâtrale pour les shows scénographiés. Surveille aussi la programmation du Festival de la Guitarra et les cycles de la Filmoteca pour des formats mêlant musique et image.

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