Le tragique événement survenu le 21 décembre dernier a bouleversé la société de Cordoue. Il a également secoué le reste de l’Espagne, tant sa portée a été nationale. En effet, étant donné que ce drame s’est produit au sein d’une institution aussi importante que l’Armée, il a entraîné une réaction de la part de la ministre de la Défense, Margarita Robles. Tôt dans la matinée de ce jour-là, deux militaires ont disparu dans un lac de la base de Cerro Muriano. Tous les deux ont été retrouvés morts peu de temps après.
Le caporal Carlos León et le soldat Miguel Ángel Jiménez ont perdu la vie lors d’une manœuvre qui peut-être n’aurait pas dû être réalisée. La température était glaçante. Qui plus est, selon les informations obtenues, ils avaient du poids supplémentaire dans leurs sacs à dos et n’avaient pas de ligne de vie. C’est pour cela qu’un capitaine et deux officiers ont été mis en cause. Tandis que le processus judiciaire suit son cours, les deux soldats ont été honorés lors du Concours des Groupes Carnavalesques.
Ils n’ont pas été oubliés, ni le capitaine non plus, par deux groupes. Plus précisément, la comparsa ‘La Velada’ et la chirigota ‘Los que nunca fallan’ ont dédié chacune un pasodoble à ce sujet. Toutes deux ont reçu des applaudissements unanimes lors de la première demi-finale du concours. Par la suite, après que les couplées ont été connues, elles ont reçu une reconnaissance étendue, bien au-delà de la fête de Don Carnal. Ce n’est pas étonnant étant donné que les deux textes sont d’une grande qualité. L’une est plus crue et l’autre plus sensible, mais toutes deux sortent du lot.
Les deux groupes ont souligné la culpabilité de l’officier qui a ordonné l’exécution de la manœuvre. Et la souffrance injustifiée que doivent endurer les proches de Carlos León et de Miguel Ángel Jiménez. Les auteurs des pasodobles sont José Ignacio Delgado et José Vacas. Le premier pour la comparsa, qui a remporté le premier prix en 2023 avec ‘Una comparsa especial’, et le second pour la chirigota, l’un des groupes les plus populaires de la ville et qui a terminé cinquième l’année dernière avec ‘Los sinceros de Córdoba’.
‘La Velada’: "Une patrie ne vaut pas une vie"
Une patrie ne vaut pas une vie / même si tu donnes ta vie pour ta patrie. / Une patrie ne vaut pas une blessure / et que cette blessure entraîne une guerre. / Une patrie n’est pas un sentiment / de haine, de honte et de terreur. / Une patrie n’est pas de croire / que tu es le fiancé de la mort. / Ce n’est pas une académie, ni un concours. / Une patrie n’est pas d’asservir / avec arrogance et méchanceté / en utilisant son autorité / parce qu’une patrie n’est pas un uniforme / avec une allure fière et arrogante, ni un salut militaire. / Une patrie n’est pas un blason, ni un drapeau…
… Une patrie n’est pas un pays / qui invente des frontières. / Une patrie n’est pas une bataille, ni un casque à l’épreuve des bombes / et ce n’est pas risquer sa vie lors des manœuvres. / Capitaine, explique-nous / chef de la faucheuse, ce que tu voulais prouver / lors de cette nuit où tu as abusé sans pitié / en faisant ce que tes couilles te dictaient. / Capitaine, explique à / ces parents qui ont vécu ce drame / ceux qui ont vu revenir leurs fils dans un cercueil / que tu n’es pas un assassin / et que la mort de leur enfant / était pour l’Espagne.
‘Los que nunca fallan’: "Marre des va-t-en-guerre en uniforme"
Si l’autorité est d’imposer tes décisions / sans preuves solides / pour justifier la condition sous laquelle / après t’être entraîné pour la guerre, tu peux rentrer chez toi. / Tu le sais très bien, mon capitaine, / que tu as abusé de ton pouvoir, ce n’est pas une nouvelle. / Marre des va-t-en-guerre en uniforme / des suffisants tristes et complexes / qui ne savent pas gagner le respect / et ont toujours besoin d’écraser quelqu’un / parce que sans grade ni uniforme pour les protéger, ils ne sont rien. / Tu as perdu un soldat à cause de ta désinvolture,…
… et un autre, quelle tristesse ! Pour le sauver, / prouvant sans aucun doute que les ‘couilles’ ne font pas l’unanimité, / lui, c’était un camarade. Pendant que tu restais au sec sur la rive, / eux cherchaient leur ligne de vie, / dis-moi si tu as ressenti un bombardement dans ton cœur, / tu as ressenti tes os brisés et le froid sans raison, / et le poids de leurs deux morts dans ton sac à dos. / J’espère que les militaires te renverront, / et que tu seras jugé dans la rue, ‘fils de pute arrogant’ / pour Carlos et Miguel Ángel.
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