17 Cabra, la ville de la pierre andalouse, un coup de cœur. Son architecture en pierre calcaire est bluffante, loin des clichés !Cabra, la Cité de Pierre : Une Découverte Personnelle Ah, Cabra ! Cette petite ville nichée dans la Subbética cordobesa… Quand on parle de l’Andalousie, on pense souvent à l’éclat de Séville, à l’histoire de Grenade ou à la majesté de ma chère Cordoue. Pourtant, des trésors insoupçonnés attendent celui qui s’écarte des sentiers battus. Et Cabra, pour moi, est l’un de ces joyaux, intimement lié à sa pierre. Ce n’est pas un hasard si on la surnomme la "Cité de la Pierre". Mon regard de Français installé ici est sans cesse émerveillé par la manière dont cette matière brute a façonné son identité. L’architecture y raconte une histoire unique, faite de strates géologiques et d’ingéniosité humaine. J’ai récemment découvert l’existence d’un guide fascinant, "Cabra, ciudad de la piedra", œuvre du passionné historien de l’art Rafael Luna Leiva et du photographe Mateo Olaya Marín. Ce livre ne se contente pas de survoler ; il plonge dans le détail de près de 80 portadas et retables, explorant l’usage des calcaires et des jaspes locaux depuis le baroque jusqu’à nos jours. C’est exactement le genre d’exploration qui me captive : comprendre comment un matériau, la pierre de Cabra, devient le fil conducteur d’une expression artistique et culturelle à travers les siècles. Ce guide, en comblant un vide notable, met en lumière une réalité tangible : le patrimoine egabrense (de Cabra) conserve une richesse incroyable, témoignant d’un passé artistique dont l’apogée, pour moi, est inséparable de ce travail de la pierre. Plus qu’une Pierre : L’Âme de Cabra sculptée Ce qui rend la pierre de Cabra si spéciale, ce n’est pas seulement sa présence, mais sa qualité et sa variété. On parle ici de calcaires et, surtout, de jaspes. Les "mármoles de Cabra" étaient autrefois célèbres bien au-delà des frontières de la province. Imaginez : une pierre extraite ici, dans ces montagnes andalouses, voyageant à travers le pays pour orner des édifices. C’est une pensée qui donne le vertige et ancre la ville dans une histoire économique et artistique plus vaste. Cette renommée n’est pas due au hasard ; la pierre locale possède des qualités esthétiques remarquables, avec des veines et des couleurs qui prennent vie sous la lumière intense d’Andalousie. La géologie de la région a offert ce cadeau, mais c’est le savoir-faire des tailleurs de pierre qui l’a transformé en art. Ces artisans, souvent anonymes, ont su lire la matière, comprendre ses forces et ses faiblesses, pour la sculpter en formes complexes et durables. En me promenant dans Cabra, je touche souvent ces façades anciennes, sentant la texture, observant comment les siècles ont patiné la surface. C’est un contact direct avec le passé, un lien physique avec le travail de ceux qui ont bâti la ville. Cette pierre, c’est l’âme de Cabra rendue palpable, un témoignage silencieux de son histoire et de son identité profonde, bien plus éloquent que n’importe quel discours. Elle ancre la ville non seulement dans son paysage, mais aussi dans le temps. Des Façades et des Retables : Une Promenade Architecturale Intime Le guide de Luna Leiva se concentre sur deux types d’œuvres : les portadas et les retables. Et c’est un choix judicieux, car ce sont souvent là que l’art de la pierre atteint son apogée. Les portadas, ces entrées majestueuses d’églises ou de palais, ne sont pas de simples ouvertures ; ce sont des déclarations architecturales. À Cabra, elles sont de véritables dentelles de pierre, où le calcaire ou le jaspe est travaillé avec une finesse incroyable. On y voit se mêler les influences – le tard gothique, le protobaroque, le maniérisme, puis l’éclat du baroque flamboyant, et enfin le néoclassicisme épuré. Vous pourriez être interessé par Carmen et Cordoue : Une soirée de passion cinématographique 14 janvier 2025 Découverte archéologique : inhumation des fragments retrouvés sur le parking de la Diputación de Córdoba 1 juillet 2024 Mais ce qui m’étonne le plus, et que le guide met en évidence, c’est la persistance de cet esprit baroque dans l’architecture contemporaine de Cabra. On pourrait penser que les styles modernes auraient totalement supplanté ces formes anciennes. Pourtant, en observant certaines constructions récentes, on retrouve cette même utilisation de la pierre, ces mêmes éléments architecturaux classiques réinterprétés. C’est comme si la ville ne pouvait pas se défaire de son identité de pierre, la réinventant sans cesse. Les retables, ces structures souvent colossales derrière l’autel, sont d’autres exemples spectaculaires de cet art. Sculptés dans la pierre, ils rivalisent avec le bois doré d’autres régions d’Andalousie, offrant une beauté plus austère peut-être, mais tout aussi puissante et expressive. Chaque détail, chaque figure sculptée, chaque colonne torsadée raconte une histoire, une dévotion, un savoir-faire unique à Cabra. L’Héritage Vivant : Artisans, Passionnés et Préservation Derrière chaque façade ornée, chaque retable sculpté, il y a des mains, des outils, des vies entières dédiées à la pierre. L’histoire de Cabra est indissociable de celle de ses tailleurs de pierre, de ses sculpteurs, de ses carriers. Ce sont eux qui ont transformé la ressource naturelle en patrimoine. Aujourd’hui, même si l’activité des carrières a changé et que les techniques ont évolué, la passion pour cette matière et pour la préservation de cet héritage est toujours vivante. Le travail de Rafael Luna Leiva et de son collectif "Cabra en el Recuerdo" en est la preuve éclatante. Consacrer des années à étudier, photographier et documenter ces œuvres, c’est un acte d’amour pour sa ville. De plus, l’initiative de reverser les dons pour la maintenance du patrimoine montre un engagement concret pour que ces trésors de pierre ne tombent pas dans l’oubli. C’est un effort crucial, car la pierre, bien que solide, n’est pas invulnérable aux outrages du temps et aux intempéries. Voir cette mobilisation locale pour préserver l’identité architecturale de Cabra est profondément inspirant. Cela me rappelle que le patrimoine n’est pas seulement une affaire de vieux murs, mais de personnes passionnées qui s’investissent pour le transmettre. Au-delà de Cabra : Le Rayonnement de sa Pierre Si Cabra est la Cité de la Pierre, sa renommée s’est étendue bien au-delà de ses limites municipales. Les fameux "mármoles de Cabra", en particulier le jaspe rouge, ont été utilisés dans de nombreux édifices importants à travers l’Espagne. On les retrouve dans des églises, des palais, ajoutant une touche de couleur et de prestige. Cette diffusion témoigne de l’excellence de la pierre elle-même et du savoir-faire de ceux qui l’extrayaient et la travaillaient. C’était un produit d’exportation précieux qui a contribué à la prospérité et à l’identité de la région. Pour moi, en tant que résident de Cordoue, il est fascinant de penser que des matériaux issus des montagnes voisines ont pu potentiellement être utilisés dans des édifices emblématiques de ma ville d’adoption, même si Cordoue a aussi ses propres carrières historiques. Comprendre l’origine des matériaux utilisés dans l’architecture permet de mieux apprécier les liens entre les territoires, les réseaux commerciaux anciens et la diffusion des styles. Cela ajoute une couche de compréhension lorsque je me promène et observe les bâtiments, qu’il s’agisse des murs ocre de la Judería ou des colonnes de la Mezquita-Cathédrale. Cabra et sa pierre sont un rappel constant de la richesse géologique et artisanale de l’Andalousie, un patrimoine qui mérite d’être exploré en profondeur, peut-être même en lien avec l’histoire de la pierre dans l’architecture andalouse, un sujet tout aussi passionnant. FAQ sur la Pierre et l’Architecture de Cabra Pourquoi Cabra est-elle appelée "Cité de la Pierre" ? Oui, absolument ! Ce surnom lui vient de la richesse de ses carrières de pierre, notamment de calcaire et de jaspe, qui ont été exploitées pendant des siècles. Cette pierre a massivement servi à construire ses édifices, façonnant son paysage urbain et son identité culturelle et économique. Quel type de pierre trouve-t-on à Cabra ? On y trouve principalement du calcaire, très utilisé dans la construction courante et les éléments architecturaux. Mais ce sont surtout ses jaspes, notamment le jaspe rouge de grande qualité, qui ont fait la renommée de la ville, utilisés pour des éléments décoratifs et sculpturaux. Peut-on voir des exemples de cette architecture en pierre ? Oui, partout ! En vous promenant, vous verrez de nombreuses façades (portadas) d’églises, de couvents et de maisons seigneuriales, ainsi que des retables à l’intérieur des édifices religieux, qui montrent l’incroyable travail de sculpture et d’ornementation réalisé avec la pierre locale, du style baroque aux périodes plus récentes. Le savoir-faire du travail de la pierre existe-t-il toujours à Cabra ? Si l’échelle industrielle a changé, la passion et une partie du savoir-faire subsistent. Des initiatives comme celle de Rafael Luna et d’associations locales visent à préserver la mémoire et l’appréciation de cet art ancestral, essentiel à l’identité de Cabra. Media: Diario Córdoba – Presentación de la guía. / José Moreno Architecture 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Carmen Morales actrice : un retour qui me parle entrée suivante Pourquoi Córdoba séduit tant pour le pont de mai ? 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