13 Envie d’un vrai voyage dans le true crime ? Bodkin sur Netflix vous surprendra par son humour noir et sa vision unique de l’enquête.Quand une miniserie Netflix devient un phénomène inattendu Il y a des séries qui arrivent sans crier gare et s’imposent dans nos vies comme une évidence. « Bodkin », arrivée sur Netflix en mai dernier, fait partie de ces pépites inattendues. Alors que tout le monde attendait la suite de « Bridgerton », elle a discrètement grimpé jusqu’au Top 10 dans plus de 50 pays. Pourquoi cet engouement pour cette fiction irlandaise à l’ambiance brumeuse et à l’humour mordant ? Peut-être parce qu’elle transcende les clichés du true crime pour offrir une expérience profondément humaine, teintée d’ironie et de folk horror. Installée depuis toujours à Cordoue mais grande voyageuse dans l’âme, j’ai été immédiatement frappée par la manière dont « Bodkin » nous invite à explorer non seulement un mystère, mais aussi les recoins les plus intimes d’un petit village irlandais – comme on arpente la Judería à la recherche de secrets oubliés. True crime revisité : enquête au-delà des apparences Le point de départ semble classique : trois inconnus disparus il y a vingt-cinq ans dans un bourg perdu près de Cork ; une équipe composée d’une journaliste britannique, d’un podcasteur passionné et d’une réalisatrice débutante débarque pour enquêter. Mais très vite, la série se joue des attentes. En tant qu’habituée des récits où vérité et légende s’entremêlent (croyez-moi, en Andalousie nous sommes experts !), j’ai retrouvé ce délicieux vertige : jusqu’où peut-on faire confiance aux histoires que l’on raconte — ou qu’on se raconte à soi-même ? Loin du sensationnalisme souvent reproché au true crime moderne (voir cet excellent article du Monde), « Bodkin » déconstruit nos certitudes avec une bonne dose de satire. Les personnages — incarnés avec finesse par Robyn Cara, Siobhan Cullen et Will Forte — ne sont pas de simples archétypes ; ils évoluent au fil des révélations et explorent leurs propres failles. On pense parfois à « Only Murders in the Building », mais avec ce supplément d’âme celtique qui rend chaque détour imprévisible. Un savant mélange entre humour noir et folk horror J’ai savouré chaque épisode comme on déguste un bon salmorejo après une balade sous le soleil andalou : c’est réconfortant mais il y a toujours une pointe d’acidité ! Jez Scharf, le réalisateur, insuffle au récit un ton décalé qui fait mouche sans jamais tomber dans la caricature. La nature omniprésente et légèrement inquiétante rappelle ces veillées où l’on partageait jadis des contes effrayants autour du feu – je vous assure que même ici à Cordoue, certains patios prennent une allure mystérieuse dès la nuit tombée… Vous pourriez être interessé par Les marionnettes, de véritables acteurs prêts à mourir pour toi 7 février 2024 Netflix Thriller : Pourquoi The Survivors – Der Sturm fait frissonner la France… et moi aussi ! 11 juin 2025 Le folk horror n’est jamais appuyé ; il plane subtilement grâce aux paysages sauvages irlandais, aux légendes murmurées par les habitants et à cette atmosphère de malaise diffus. C’est une façon originale d’élargir le genre tout en respectant ses codes – un peu comme réinterpréter un flamenco traditionnel en y ajoutant des instruments inattendus. Personnages hauts en couleur et dynamique irrésistible Ce qui distingue vraiment « Bodkin », c’est son travail sur les interactions humaines. L’équipe improbable formée par les trois enquêteurs évolue au rythme des découvertes (et des déceptions), révélant petit à petit leurs contradictions et vulnérabilités. J’ai adoré observer ces échanges parfois absurdes mais si vrais : ils rappellent qu’au cœur de toute investigation se cache toujours l’humain. Chaque habitant du village possède sa part d’ombre ; personne n’est tout blanc ou tout noir. Cette complexité m’a rappelé certaines conversations que j’ai pu avoir avec les anciens cordouans assis sur un banc ombragé : derrière chaque anecdote anodine se profile souvent une histoire bien plus riche… Le format court (sept épisodes) empêche toute longueur superflue — parfait pour binge-watcher lors d’une après-midi pluvieuse ! Et puis quelle bande-son : elle oscille entre airs traditionnels irlandais et nappes électroniques discrètes, soulignant encore davantage ce contraste entre passé et présent. Pourquoi regarder « Bodkin » si vous aimez les récits authentiques ? Je recommande vivement cette mini-série aux amateurs de voyages sensoriels autant qu’aux fans de polars intelligents. Elle propose un regard neuf sur le true crime en questionnant notre rapport à la vérité collective et individuelle. Pour sa capacité à marier suspense classique et satire sociale sans perdre en authenticité. Pour sa galerie de personnages imparfaits auxquels on s’attache durablement. Pour ses décors naturels grandioses qui donnent envie de réserver illico un vol pour Cork… ou pourquoi pas Cordoue ? Et surtout parce qu’elle interroge la frontière ténue entre faits avérés, mémoire collective et légendes locales — thème ô combien universel ! Pour aller plus loin sur le phénomène du true crime moderne ou explorer d’autres séries innovantes du genre, je conseille aussi cet article complet sur Slate. Le coin des questions Est-ce que "Bodkin" convient aux amateurs purs de suspense ou policiers classiques ? Oui ! Même si la série joue beaucoup avec les codes du genre et adopte parfois un ton satirique, elle offre une vraie intrigue pleine de rebondissements dignes des meilleurs thrillers. Quelle est la place du folklore local dans la série ? Le folklore irlandais est omniprésent mais traité avec subtilité : contes populaires, paysages énigmatiques et superstitions ancrent fortement l’intrigue dans son territoire sans jamais tomber dans le folklore cliché. Peut-on regarder "Bodkin" en version française sur Netflix ? Absolument ! La plateforme propose un doublage français soigné ainsi que les sous-titres originaux pour apprécier toutes les nuances linguistiques (et quelques perles d’accent irlandais). Photo by Moreno Matković on Unsplash Pâtisseriethriller 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Mecano à Córdoba : Pourquoi ‘Hija de la Luna’ me fascine tant ? entrée suivante Villa romana de Fuente Álamo : nuits d’été inédites entre histoire et émotions A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025