BD à Cabra : Pourquoi le festival TBO réveille l’âme du 9e art andalou ?

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Cabra devient la capitale du comic espagnol ! Découvre pourquoi le festival TBO séduit autant, entre racines locales et héritage méconnu.

Un souffle de BD au cœur de l’Andalousie

J’ai toujours aimé arpenter les rues de Cordoue et ses environs, mais il y a une ville voisine qui, chaque juin, vibre d’une énergie inattendue : Cabra. Imaginez une bourgade discrète qui se transforme soudain en capitale du neuvième art espagnol ! Cette année encore, du 9 au 14 juin 2025, Cabra accueille les journées TBO, un rendez-vous unique où la bande dessinée s’empare des places et des écoles.

Ce qui frappe ici – et ce que beaucoup ignorent en dehors d’Andalousie – c’est la force des racines locales dans l’histoire du comic espagnol. Si je vous dis « Ernesto Pérez Donaz », cela ne vous évoque peut-être rien… Pourtant, ce natif de Cabra est LE pionnier méconnu qui a dessiné intégralement le tout premier numéro du mythique TBO en 1917. Oui, bien avant la Movida ou Mortadelo y Filemón !

"Découvrir Cabra pendant son festival BD, c’est ressentir comment une passion populaire ressuscite tout un pan oublié de notre culture."

Ernesto Pérez Donaz : Le superhéros oublié du TBO

Chaque année lors du festival, j’aime observer comment l’aura d’Ernesto Pérez Donaz envahit littéralement la ville. Les scolaires parcourent la Casa de la Cultura pour admirer les planches finalistes du concours Donaz ; certains enfants se lancent même dans le défi de représenter Donaz… en superhéros !

C’est fascinant de voir à quel point son influence est tangible. Bien qu’il soit décédé à Barcelone en 1938 et reste souvent éclipsé par des noms plus modernes, il est l’un des inventeurs du langage graphique espagnol moderne. Il a su imposer une narration visuelle limpide, des personnages ancrés dans le quotidien… et ce regard ironique si typique qu’on retrouve partout dans la culture populaire ibérique.

Pour mieux comprendre son impact, je conseille vivement de découvrir cette ressource sur l’histoire de la BD espagnole. Cela permet vraiment de situer Donaz parmi les grands noms européens.

Un programme vivant : ateliers créatifs et rencontres atypiques

Ce que j’adore avec ces journées TBO à Cabra – loin des salons formatés que l’on voit ailleurs – c’est leur côté intergénérationnel et interactif. Entre deux expositions commentées par les bibliothécaires locaux (qui connaissent souvent personnellement les familles d’artistes), les écoliers s’amusent aux ateliers tatouages ou créent leurs propres badges.

Mais ce n’est pas tout ! L’esprit festif gagne vite toute la ville grâce à des déambulations burlesques sur la Plaza de España : clowns sur échasses, jongleurs facétieux et même concours où il faut imaginer un super-héros inspiré du patrimoine local… La participation active fait ici toute la différence.

Une nouveauté remarquée depuis 2024 : les ateliers poétiques proposés aux collégiens locaux. L’alliance poésie-illustration génère parfois des chefs-d’œuvre spontanés aussi touchants que drôles !

L’invité vedette : Omar Orons et l’art de la caricature vivante

J’ai eu le plaisir d’assister plusieurs fois aux interventions d’Omar Orons : cet artiste uruguayen installé en Espagne est devenu LA star attendue chaque édition. Sa capacité à croquer n’importe quel visage en quelques secondes fascine petits et grands ; sa générosité aussi.

À Cabra, il installe son chevalet directement sur la Plaza de España – on y accourt comme on allait jadis chez le photographe ambulant ! On repart avec un souvenir unique qui capture non seulement nos traits mais aussi cette étincelle propre aux festivals ruraux andalous.

Si vous aimez l’univers graphique ou souhaitez rencontrer un professionnel accessible, ces séances publiques sont immanquables. D’ailleurs, certains jeunes talents révélés lors du concours Donaz ont été repérés grâce à lui !

BD contemporaine et mémoire locale : un dialogue fécond

Ce qui différencie vraiment ces journées TBO à Cabra ? C’est leur façon très naturelle d’intégrer tradition et création contemporaine. Le festival ne se contente pas d’honorer Donaz : il encourage activement chaque génération à raconter SA vision de la ville via le dessin.

En discutant avec José Pérez (directeur passionné de la bibliothèque municipale Juan Soca), j’ai compris combien ces initiatives renforcent l’identité locale face à l’exode rural ou au tourisme massif qui menace parfois nos villages. Ici, on cultive fièrement le goût des petites histoires familiales – celles qui finissent transformées en strips universels.

À ce titre, je recommande vivement aux passionnés souhaitant explorer plus largement les liens entre mémoire rurale et bande dessinée de consulter le site officiel du festival pour préparer leur visite ou découvrir les œuvres marquantes exposées chaque année.

Conseils pratiques pour profiter pleinement du festival TBO à Cabra

• Privilégier les matinées pour visiter les expositions avec moins d’affluence (et profiter d’un café sous les arcades).
• Participez activement aux ateliers – même sans être expert(e), vous découvrirez vite qu’à Cabra chacun trouve sa place autour d’un crayon ou d’un pinceau !
• Échangez avec les bénévoles ; ils partagent volontiers anecdotes sur Donaz ou conseils gastronomiques locaux (la porra egabrense vaut le détour…).
• Combinez votre venue avec une balade dans la Sierra Subbética, toute proche ; rien ne vaut le contraste entre effervescence artistique et calme bucolique andalou !
• Réservez tôt si vous venez en groupe scolaire ou familial : certaines activités affichent complet dès mai.
• Suivez les réseaux sociaux officiels pour ne manquer aucune info pratique ni bonus surprise durant le festival.

"À Cabra comme ailleurs en Andalousie rurale, c’est souvent dans ces petits festivals que se révèle le vrai trésor humain."

Questions fréquentes

Pourquoi Ernesto Pérez Donaz est-il si important pour la BD espagnole ?

Il a été un pionnier absolu : premier auteur à réaliser seul un numéro complet du célèbre TBO en 1917. Son style et son humour ont posé les bases de la narration graphique espagnole moderne.

Les activités sont-elles adaptées aux familles ?

Oui ! Entre ateliers créatifs pour enfants, concours ouverts dès 6 ans et animations festives sur la place centrale, tout est pensé pour plaire autant aux petits qu’aux adultes.

Faut-il réserver pour assister aux ateliers ou visiter l’exposition ?

La plupart des activités sont gratuites sans inscription préalable. Pour certains ateliers prisés (poésie-BD notamment), il vaut mieux s’inscrire tôt via le site officiel.

Photo by Sonika Agarwal on Unsplash