Ballerina John Wick : Ce que la vengeance au féminin révèle vraiment

person surfing on beach during daytime photo

Envie de découvrir Ballerina, la saga John Wick vue par une héroïne vengeresse ? Suivez mon regard de cinéphile cordouane pour percer ses secrets.

Plongée dans l’univers John Wick au féminin : pourquoi Ballerina intrigue autant

En tant que voyageuse passionnée mais aussi grande amatrice de cinéma d’action (oui, même à Cordoue on raffole des bons films pop-corn), je n’ai pas résisté à l’envie d’analyser ce que la sortie de Ballerina apporte de neuf – ou pas – à l’univers si codifié de John Wick. Ici, c’est une femme qui mène la danse… et quelle danse ! On est loin du simple spin-off : ce film illustre parfaitement comment Hollywood recompose ses mythologies pour répondre aux tendances du moment tout en conservant son ADN.

Une héroïne façonnée par la vengeance : entre tradition et innovation

Ce qui frappe d’abord, c’est le choix assumé du parcours initiatique classique : notre héroïne (incarnée par Ana de Armas) subit un entraînement féroce chez les romanichels russes avant d’être lâchée dans l’arène urbaine. Sa motivation ? La vengeance. Un fil rouge déjà bien connu depuis Nikita ou Kill Bill – la comparaison n’est pas gratuite –, mais ici chaque geste et chaque pirouette sont pensés comme autant d’armes létales.

J’y ai vu un clin d’œil quasi chorégraphique à Cordoue elle-même : tout comme la danse flamenca exprime douleur et rage contenue, les combats du film deviennent des rituels où s’entremêlent grâce et sauvagerie. C’est peut-être là sa singularité majeure par rapport à d’autres avatars féminins du genre.

Ballerina et la mode des justicières modernes : effet de surface ou vrai renouvellement ?

À lire les synopsis (et après avoir vu le film en avant-première grâce à ma carte presse), difficile de ne pas remarquer le côté "copier-coller" avec ses illustres devancières. Pourtant, il y a une différence subtile dans la mise en scène : Len Wiseman laisse la caméra capter les hésitations humaines derrière la machine à tuer. Le spectacle réside moins dans l’originalité narrative que dans l’énergie brute dégagée lors des combats. Là-dessus, aucune fausse note : les affrontements surpassent même ceux qu’on a pu voir dans certains opus précédents de John Wick.

D’ailleurs, j’ai retrouvé cet état d’esprit lors d’une discussion animée avec des habitués du Cine Fuenseca ici à Cordoue : tous s’accordaient sur le plaisir presque cathartique procuré par ces séquences ultra-maîtrisées. Mais est-ce suffisant pour marquer durablement les esprits ?

Quand le ballet devient un art martial : lecture symbolique et esthétique

Impossible pour moi de ne pas faire le lien avec mes promenades dans les coulisses du Gran Teatro Córdoba. Comme au théâtre, chaque mouvement semble répété jusqu’à l’épuisement, cherchant non seulement l’efficacité mais aussi la beauté pure. La caméra épouse littéralement le corps d’Ana de Armas, sublimant son jeu tout en révélant sa vulnérabilité entre deux tempêtes.

C’est là toute la force paradoxale du film : derrière la surenchère visuelle se cache un vrai travail sur l’image féminine. Cette ballerine tueuse n’est pas qu’un prétexte scénaristique ; elle incarne une forme nouvelle (et attendue) de puissance féminine sur grand écran — loin des caricatures mais sans tomber non plus dans le manifeste militant. J’ai particulièrement aimé cette nuance, absente chez beaucoup d’héroïnes récentes.

La filiation directe avec Keanu Reeves et Ian McShane : fan service maîtrisé ou redite ?

Autre point fort selon moi : contrairement à tant d’autres spin-offs paresseux, Ballerina tisse réellement ses liens avec les piliers de la saga originale (Keanu Reeves fait une apparition remarquée). C’est un peu comme retrouver une vieille connaissance place Corredera après des années — on se sent accueilli mais aussi surpris par ce nouveau souffle.

Les personnages secondaires tels qu’Anjelica Huston ou Gabriel Byrne apportent une densité supplémentaire… même si leur présence fleure parfois bon la nostalgie hollywoodienne façon "casting poids lourds pour rassurer". Il n’empêche : ils offrent aux amateurs une passerelle solide entre héritage et nouveauté.

Enjeux contemporains et limites du genre : ce que Ballerina révèle sur notre époque

Soyons honnête : côté scénario pur, Ballerina ne bouleverse rien — ce qui compte ici c’est l’exécution (sans mauvais jeu de mots). Mais ce choix même dit quelque chose sur notre fascination contemporaine pour les figures féminines ambiguës, ni totalement victimes ni pleinement bourreaux. À l’heure où tant d’œuvres cherchent désespérément à cocher toutes les cases sociétales possibles (voir cette analyse nuancée), ici tout passe par le corps en mouvement.

J’aurais adoré voir davantage creusé certains arcs secondaires – notamment celui du passé romani russe – mais c’est peut-être justement cette part laissée hors-champ qui stimule l’imaginaire… Comme lorsque je guide mes amis francophones dans les ruelles étroites de la Judería : tout ne se dévoile pas d’un coup !

Une réussite technique incontestable… mais un goût possible d’inachevé narratif ?

En tant que spectatrice exigeante (et habituée aux récits andalous pleins de rebondissements), j’avoue avoir ressenti parfois un léger manque d’audace scénaristique. Cependant, le plaisir visuel reste total grâce au savoir-faire indéniable du duo Wiseman/Stahelski côté scènes d’action — on sent qu’il y a eu consultation avec Chad Stahelski lui-même malgré son absence officielle au générique (d’ailleurs son interview récente éclaire ce processus). Pour qui aime voyager entre adrénaline pure et codes revisités du polar urbain moderne, Ballerina vaut donc largement le détour.

Mon verdict personnel : pourquoi Ballerina mérite votre curiosité (et vos débats !)

Si vous cherchez LE thriller psychologique profond sur fond post-MeToo… passez votre chemin ! Mais si vous aimez voir comment Hollywood adapte sans complexe ses franchises fétiches à l’air du temps — tout en offrant un écrin inédit à ses nouvelles icônes féminines — alors foncez découvrir Ballerina sur grand écran.

Et puis avouons-le : voir Ana de Armas danser et tuer avec autant de grâce relève presque du poème visuel — assez rare pour être souligné. Un spectacle total où chaque détail fait écho aux grandes traditions artistiques… y compris celles bien vivantes sous nos latitudes andalouses !

Questions fréquentes

Peut-on regarder Ballerina sans avoir vu les films John Wick ?

Absolument ! Même si quelques clins d’œil raviront les fans, le récit reste accessible aux néophytes curieux ou amateurs occasionnels du genre action.

En quoi Ana de Armas renouvelle-t-elle vraiment le rôle féminin ?

Grâce à sa maîtrise physique héritée autant de la danse que des arts martiaux, elle impose une silhouette aussi puissante que sensible — évitant ainsi nombre de stéréotypes vus ailleurs.

Y a-t-il des références cachées à découvrir pour les fans aguerris ?

Oui ! Plusieurs scènes font subtilement écho aux épisodes précédents ou à certaines légendes urbaines russes — ouvrez bien l’œil lors des transitions musicales ou lors des plans-séquence dansants.

Photo by Victoria Kurtovich on Unsplash

A lire aussi