Partager 0FacebookTwitterPinterestEmail 0 TL;DR📚 Un médecin-écrivain andalou qui révèle une Cordoue intime et moderne🕰️ Des nouvelles où mémoire, guerre et quotidien tordu deviennent paysage intérieur☕ Un livre à glisser dans ton sac pour lire Cordoue depuis ses cafésEt si Antonio Varo Baena devenait ton prochain guide à Cordoue ? Avec son recueil "El regreso", ce médecin-écrivain de Montilla fait voyager dans une Andalousie de mémoire, de mystère et de quotidien décalé.Un écrivain comme point de départ du voyage On peut entrer dans une ville par sa cathédrale, par son marché… ou par les phrases d’un de ses auteurs. Avec El regreso, tout nouveau recueil de nouvelles publié par la maison cordouane Utopía Libros, l’écrivain et médecin Antonio Varo Baena offre une autre porte d’entrée vers Cordoue, Montilla et, plus largement, l’Andalousie intérieure. Ici, pas de cartes postales de patios fleuris ou de clichés de feria : ce sont la mémoire, l’absence, la folie douce du quotidien et le retour – après la guerre, après la perte, après l’illusion – qui dessinent le paysage. C’est précisément là que ce livre peut intéresser les voyageurs francophones : il montre ce que la ville et sa campagne voisine portent en elles de souffle long, de couches d’histoire et de fragilités, bien au-delà de la belle image de la mosquée-cathédrale. Et c’est là que Cordoue surprend vraiment. Antonio Varo Baena, une voix de Montilla Né en 1959 à Montilla, petite ville viticole au sud de Cordoue, Antonio Varo Baena est de ces figures discrètes qui structurent une vie culturelle locale sans forcément être connues à l’international. Médecin de profession, il a développé en parallèle une trajectoire littéraire impressionnante : poésie, roman, théâtre, essai, et aujourd’hui une anthologie de récits courts avec El regreso. Son profil est très andalou dans le bon sens du terme : ancré dans le territoire, mais curieux du monde des idées. On le retrouve comme académique correspondant de la Real Academia de Córdoba, membre de l’Association Collégiale des Écrivains d’Espagne et de plusieurs sociétés littéraires andalouses. Cette dimension institutionnelle compte : elle dit quelque chose d’un écrivain qui dialogue autant avec les lecteurs qu’avec l’histoire intellectuelle de sa région. Vous pourriez être interessé par La magie du cinéma migratoire de Belén Funes 17 mars 2025 This Is Michael: Córdoba s’embrase pour le King of Pop ! 16 avril 2025 Sa bibliographie le prouve. Côté poésie, des titres comme Poemas para Andrómina, Cartas a Emma, La luz de los días ou Leteo explorent déjà la mémoire, le temps et les liens affectifs. Côté essai, il s’intéresse à des figures comme María Zambrano ou Nietzsche, toujours à la frontière entre pensée et écriture. Il a aussi signé des romans (El defensor del tiempo, Carmina) et des pièces jouées dans les grands théâtres de Cordoue, comme La visita au Gran Teatro ou Leonor de Córdoba au Teatro Góngora. Autrement dit, ce recueil de nouvelles n’est pas un coup d’essai : c’est une sorte de condensé narratif de plusieurs décennies d’écriture. « El regreso » : une Andalousie de retours et de mirages El regreso est présenté par l’éditeur comme « une expérience narrative qui oscille entre temps et regards ». Concrètement, de quoi s’agit-il ? D’un ensemble de récits où le fil rouge est le retour, mais sous des formes très différentes. Il y a par exemple ce père qui revient à la maison après la guerre, presque comme un fantôme de lui-même. Il y a ces situations du quotidien qui basculent soudain dans l’absurde, ce réel qui se fissure jusqu’à révéler un fond de mystère ou d’ironie cruelle. Certaines histoires frôlent le fantastique, d’autres ont la sécheresse d’un rapport clinique, d’autres encore une tendresse un peu mélancolique. Les thèmes sont lourds – la mort, la folie, le social, la douleur – mais traités avec un style direct et épuré. Varo Baena ne cherche pas l’effet facile ; il préfère la phrase juste, la scène courte qui reste en tête. Ce qui frappe surtout, c’est la manière dont le costumbrisme andalou (ces détails de la vie quotidienne : un bar de quartier, une place de village, une famille qui se tait plus qu’elle ne parle) se mélange à des dérapages de la réalité. Le décor est tangible, presque tactile, et pourtant il glisse. Pour un voyageur, cela crée une autre image de l’Andalousie : non pas seulement festive et lumineuse, mais traversée de fractures, de silences après la guerre civile, de questions sur le temps qui passe et ce que l’on transmet aux générations suivantes. Cordoue littéraire, entre ruelles et librairies Cordoue est souvent décrite comme une ville de pierres : la mosquée-cathédrale, les vestiges romains, les patios, le pont sur le Guadalquivir. Pourtant, c’est aussi une ville de livres, de petits éditeurs comme Utopía Libros, d’ateneos et de cercles littéraires. Le centre historique, classé par l’UNESCO, attire le regard des visiteurs sur ses monuments, mais derrière ces façades on trouve des cafés silencieux l’après-midi où les habitants lisent la presse locale ou de la poésie andalouse. C’est dans ce terreau que des auteurs comme Antonio Varo Baena écrivent, entre l’hôpital, les réunions académiques et la vie quotidienne montillana. La littérature locale est une autre manière de cartographier une ville. Dans El regreso, on sent ce lien constant avec un territoire précis : les villages de la Campiña cordobesa, les intérieurs modestes, les habitudes de bars, les conversations à mi-voix sur la politique, la religion, la mémoire de la dictature… Rien n’est appuyé, mais tout affleure. Pour qui visite Cordoue avec un peu de temps, se plonger dans ces textes permet de relier ce que l’on voit – les façades blanchies à la chaux, les vieilles photos dans les tavernes – avec ce que l’on ne voit pas tout de suite : les histoires familiales, les retours impossibles, les blessures cachées. Lire Antonio Varo en voyage : un petit rituel Beaucoup de voyageurs culturels aiment ajouter une touche locale à leurs lectures : un roman, un recueil de poèmes, un essai. El regreso peut jouer ce rôle si tu lis l’espagnol (même avec un niveau intermédiaire, les nouvelles sont courtes et le style clair). Je sais ce que ça fait d’arriver ici avec l’impression de ne pas encore « lire » la ville, malgré tous les guides. Pour transformer ce livre en compagnon de route, un mini-rituel peut aider : Choisir un café de quartier plutôt qu’une terrasse ultra-touristique, dans la Judería ou près de la Plaza de la Corredera Lire une nouvelle avant la promenade, puis marcher en laissant revenir certaines phrases en passant devant les façades ou les places Relire un passage au coucher du soleil, sur les rives du Guadalquivir, pour voir comment la lumière change aussi la façon de sentir le texte Noter deux ou trois mots espagnols qui t’ont marqué et les retrouver plus tard dans les conversations ou les enseignes Une recommandation simple : garde le téléphone en mode avion pendant ces moments-là, juste toi, la ville et le livre. Même si l’espagnol n’est pas encore confortable, feuilleter le recueil, repérer des noms de lieux, sentir le rythme de la langue andalouse peut déjà donner une autre texture à ton séjour. Quand la mémoire éclaire le présent Ce qui fait la force de El regreso, c’est sa capacité à parler d’aujourd’hui en convoquant la mémoire. Les retours de guerre, les absences, les personnages un peu fêlés par la vie renvoient aux grandes lignes de l’histoire espagnole, mais ils rejoignent aussi des questions très contemporaines : comment on vit la solitude, la maladie, la précarité, les fractures familiales. Dans une Andalousie qui se vend souvent comme un décor parfait pour city-break ensoleillé, des voix comme celle d’Antonio Varo Baena rappellent que la beauté cohabite avec des histoires plus sombres, et que cette complexité est précisément ce qui rend un lieu vivant. Le mystère dont parlent ses nouvelles n’est pas seulement surnaturel ; c’est aussi le mystère des autres, de ce qui se tait. Pour un voyageur curieux, ces textes peuvent fonctionner comme un contrechamp : pendant la journée, l’exubérance des patios, la lumière blanche sur les pierres ; le soir, une ou deux nouvelles qui parlent d’ombres, de souvenirs, de retours. Les deux regards s’enrichissent. Conclusion : emporter Cordoue dans un livre On repart souvent de Cordoue avec des photos, un magnet en forme de patio ou une bouteille de Montilla-Moriles. Emporter aussi un auteur local comme Antonio Varo Baena, c’est glisser dans son sac une version plus intime de la ville et de sa campagne. El regreso n’est pas un guide touristique, mais il guide autrement : par des retours, des scènes brèves, des réalités décalées qui restent en tête longtemps après avoir quitté l’Andalousie. Ce genre de lecture permet de prolonger le voyage une fois rentré chez soi, quand les souvenirs de ruelles et de clochers commencent à s’estomper. Dans une destination aussi photographiée que Cordoue, laisser un livre vous accompagner est peut-être l’un des plus beaux moyens d’apprendre à la regarder réellement. Questions fréquentes Où trouver des livres d’auteurs cordouans lors d’un séjour ? Les librairies indépendantes du centre historique proposent souvent un rayon dédié aux auteurs locaux. Certaines mettent en avant des maisons comme Utopía Libros ou des classiques cordouans. Demander conseil au libraire est la meilleure façon de dénicher un titre adapté à ton niveau d’espagnol. Faut-il lire l’espagnol couramment pour apprécier « El regreso » ? Un niveau intermédiaire suffit pour suivre l’essentiel, car le style d’Antonio Varo Baena est clair et les nouvelles sont courtes. On peut avancer lentement, avec un dictionnaire ou une appli. L’important est de s’autoriser une lecture imparfaite, en profitant du rythme et de l’ambiance. La littérature locale aide-t-elle vraiment à mieux comprendre Cordoue ? Lire des auteurs nés à Cordoue ou dans sa province donne accès à des détails de vie quotidienne que les visites guidées ne montrent pas. On découvre des intérieurs, des dialogues, des mémoires familiales liées au centre historique classé UNESCO. C’est un complément idéal pour qui cherche plus que les monuments emblématiques. écrivainLittératurePoésie Partager 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente L’Égypte antique s’éveille à Córdoba : 9 754 visiteurs en 4 jours seulement ! A lire aussi L’Égypte antique s’éveille à Córdoba : 9 754... 9 décembre 2025 À Cordoue, le cinéma espagnol s’invite dans un... 9 décembre 2025 Cordoue électronique : sur les traces de Gabi... 8 décembre 2025 Cordoue républicaine : sur les traces d’Ardor, la... 7 décembre 2025 Noël à Cordoue : belenes, ateliers et musique... 6 décembre 2025 Cordoue à Noël : patios illuminés, flamenco et... 5 décembre 2025 Montalbán de Córdoba en mode électro : un... 3 décembre 2025 C3A de Cordoue : quand les bandas et... 2 décembre 2025 Cordoue en mode folk-blues : Juan Antonio Galiot... 1 décembre 2025 Cosmopoética à Cordoue : quand la gestion d’un... 30 novembre 2025