À Cordoue, le cinéma espagnol s’invite dans un patio : une rencontre intime avec ses héroïnes

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Et si Cordoue vous faisait entrer dans les coulisses du cinéma espagnol ? Dans un patio blanc, trois grandes figures dialoguent avec les étudiants. Une autre façon de découvrir la ville, entre art et vie quotidienne.

Saviez-vous que, certains soirs, à Cordoue, on parle de cinéma espagnol non pas dans une salle obscure, mais au cœur d’un patio blanc, entouré d’orangers et d’art contemporain ?

Ce type de rencontre, comme la table ronde « Cine en primera persona: de la teoría a la práctica. Un compromiso con el Arte », change complètement notre façon de visiter Cordoue : la ville n’est plus seulement un décor de carte postale, elle devient un véritable plateau de réflexion où se croisent étudiants, cinéphiles et grands noms du septième art.

Je me souviens encore de la première fois que je suis entrée dans le patio du Centre d’Art Contemporain Rafael Botí un soir de débat : la lumière tombait doucement, on entendait à peine le bruit de la ville, et les voix des intervenants résonnaient entre les murs blanchis à la chaux. Un cinéma à échelle humaine, presque chuchoté.

Cordoue, une ville qui pense son cinéma à ciel ouvert

Cordoue est connue pour sa Mezquita-Catedral, ses patios et son passé omeyyade, mais on oublie souvent qu’elle est aussi une ville universitaire très vivante. L’Université de Cordoue (UCO), créée en 1972, attire chaque année des milliers d’étudiants, dont ceux du Grado en Cine y Cultura, une licence entièrement tournée vers le cinéma et l’image.

C’est dans ce contexte qu’a lieu la table-colloque organisée par l’UCO et la Fundación Rafael Botí. L’idée est simple et belle : ouvrir les coulisses de l’industrie du cinéma espagnol au public, mais surtout aux jeunes qui rêvent d’écrire, de réaliser ou de jouer.

Au programme, des thèmes très concrets :

• comment se prépare un tournage en Espagne aujourd’hui ;
• la construction d’un personnage, du scénario au plateau ;
• le lien entre le cinéma actuel et le patrimoine filmique espagnol ;
• la réalité du métier pour les actrices et les réalisateurs.

Selon l’Office du Tourisme de Cordoue, la ville accueille chaque année des dizaines d’initiatives culturelles universitaires ouvertes aux visiteurs. Ces moments sont des portes d’entrée parfaites pour toucher du doigt la vie locale, loin des simples circuits touristiques.

« À Cordoue, on peut passer d’un bain de lumière dans la Mezquita à un débat sur le cinéma en quelques rues seulement. »

Le patio Rafael Botí : un décor de film, mais bien réel

Le Centro de Arte Contemporáneo Rafael Botí est déjà, en soi, une raison de flâner : murs blancs immaculés, volumes épurés, expositions temporaires qui dialoguent avec la lumière andalouse. Et, au milieu, ce patio où se tient la rencontre, à 17h30, un mercredi de décembre.

En fin d’après-midi, l’air est plus doux, la ville ralentit. On arrive par une petite rue tranquille, on passe la porte, et l’on débouche sur cet espace ouvert. Quelques chaises alignées, un micro, peut-être un léger parfum de azahar ou de jasmin selon la saison… L’ambiance n’a rien à voir avec celle d’un festival tapageur : ici, tout est à taille humaine.

La Fondation Rafael Botí, qui gère le centre, a l’habitude de mêler arts visuels, musique, cinéma et réflexion. L’entrée est gratuite jusqu’à compléter l’affluence, ce qui signifie très concrètement : venez un peu en avance, surtout si vous êtes curieux.se ou cinéphile. En voyage, c’est l’occasion parfaite d’ajouter à votre programme un moment inattendu, à mi-chemin entre conférence, masterclass et conversation informelle.

Pour un visiteur français, se retrouver assis dans un patio andalou à écouter parler de guion (scénario) et de personnages, c’est une manière très concrète de sentir que Cordoue est une ville qui crée encore, pas seulement qui se souvient.

Trois voix du cinéma espagnol face aux étudiants cordouans

La rencontre a du relief grâce à ses invitées : la réalisatrice Gracia Querejeta et les actrices Maribel Verdú et Natalia Verbeke, trois figures majeures du cinéma espagnol contemporain. Pour beaucoup d’étudiants, les voir arriver dans « leur » ville, hors tapis rouge, est un petit choc.

La table est modérée par Alberto Añón Lara, professeur au département d’Histoire de l’Art, Archéologie et Musique de l’UCO. Son rôle : transformer la rencontre en véritable dialogue ouvert entre les invitées et la salle. Les questions tournent souvent autour de sujets que les voyageurs ne soupçonnent pas : la précarité de certains tournages, la pression des plateformes, l’importance de défendre le cinéma d’auteur en Espagne.

On y parle aussi de choses très concrètes :

• comment une actrice prépare un rôle sur plusieurs mois ;
• les allers-retours entre scénario et plateau ;
• la place des femmes dans l’industrie ;
• l’influence du riche passé cinématographique espagnol sur les œuvres d’aujourd’hui.

Assister à ce type de discussion, même si l’on ne comprend pas chaque mot, permet de mettre des visages et des voix derrière les films que l’on découvre ensuite sur écran. Et pour qui apprend un peu l’espagnol, c’est un bain de langue authentique, très différent d’un cours classique.

Comment intégrer ce type de rencontre à votre séjour à Cordoue

Si vous prévoyez de visiter Cordoue en hiver ou au printemps, gardez un œil sur les programmations culturelles de l’UCO et de la Fondation Rafael Botí. Leurs activités – comme cette table ronde – sont souvent annoncées sur leurs sites officiels et les réseaux sociaux, parfois à la dernière minute, mais presque toujours ouvertes à tous.

Concrètement, comment faire ?

1. Commencez votre après-midi par une visite classique : Mezquita, promenade le long du Guadalquivir ou découverte des ruelles de la Judería.
2. Faites une pause café dans un bar de quartier autour de la Plaza de las Tendillas ou de la Corredera, là où les étudiants se retrouvent.
3. Enchaînez avec la rencontre au patio Rafael Botí : arrivez en avance, choisissez une place près des colonnes, laissez-vous porter par les échanges.

Ce type de soirée s’intègre merveilleusement dans un séjour slow travel : on sort du rythme « visite-photo-suivante » pour rester, écouter, observer. Personnellement, c’est souvent dans ces moments suspendus que je me dis que j’ai de la chance de vivre ici, à Cordoue, où un simple mercredi peut se transformer en leçon de cinéma improvisée.

Au fond, la meilleure façon de comprendre une ville, c’est de voir ce dont elle parle quand elle se rassemble. Et ce soir-là, dans ce patio, Cordoue parle d’images, d’histoires et de la force de l’art.

Et vous, prendriez-vous le temps d’assister à une table ronde comme celle-ci lors de votre escapade andalouse ? Partagez vos envies et vos questions en commentaires, ou sur Instagram avec le hashtag #EscapadeaCordoue.

Questions fréquentes

Peut-on assister à ces rencontres même si l’on ne parle pas bien espagnol ?

Oui, c’est possible, surtout si vous avez quelques bases. Les échanges se déroulent en espagnol, mais le contexte, le ton et parfois quelques mots clés (noms de films, de réalisateurs) aident beaucoup à suivre. Et même sans tout comprendre, l’ambiance et le cadre valent le déplacement.

Faut-il réserver pour la table ronde au Centre Rafael Botí ?

Pour cette activité en particulier, l’entrée est annoncée comme gratuite jusqu’à compléter l’affluence. Cela signifie qu’il n’y a généralement pas de réservation en ligne, mais un nombre de places limité. Le mieux est d’arriver en avance, surtout si vous visitez Cordoue en période universitaire.

Où se trouve le Centro de Arte Contemporáneo Rafael Botí à Cordoue ?

Le centre est situé dans le cœur historique de Cordoue, à distance de marche de la Mezquita et des principaux sites. Vous pouvez facilement l’intégrer à une journée de visite à pied. Renseignez-vous auprès de l’Office de Tourisme ou sur une carte en ligne pour vérifier les horaires d’ouverture le jour de votre venue.

Comment trouver d’autres événements culturels pendant mon séjour ?

En plus des sites de l’Office du Tourisme de Cordoue et de l’Université de Cordoue, consultez les programmes des musées, du Gran Teatro et des centres culturels municipaux. À certaines périodes – Festival des Patios, Noche Blanca del Flamenco, Semana Santa – l’agenda est particulièrement dense, et il est facile de compléter vos visites de monuments par des concerts, projections ou débats ouverts au public.