À Cordoue, Bach au cœur de la matinée: Orozco Piano Festival, émotions et conseils d’une locale

Pianiste en plein jeu au piano à queue, lumière dorée, intérieur andalou aux murs blanchis à la chaux.

TL;DR

  • 🎹 Un dimanche à midi où Bach résonne sous la lumière andalouse
  • 🕊️ Pianistes de haut vol et cordes vibrantes d’un ensemble local
  • 🍷 Après-concert: patios, tapas et flânerie entre orangers

Cordoue et Bach, à midi ? Oui, et c’est magique. Deux dimanches de musique baroque au Conservatoire Músico Ziryab, avec des pianistes d’exception et la Camerata Gala. Mon itinéraire sensible, mes astuces locales et l’esprit du festival.

Saviez-vous que, certains dimanches, Bach résonne à Cordoue… à midi ? Quand la ville s’étire doucement, le clavier s’anime et les cordes tissent une lumière sonore qui semble venir caresser les patios.

En ce début de cycle, l’Orozco Piano Festival consacre deux concerts à Bach au Conservatoire Músico Ziryab. Au programme: des pianistes reconnus, un ensemble de cordes de première ligne et toute l’émotion d’un dimanche andalou qui commence en musique.

Un dimanche à midi avec Bach

Ce que j’aime dans ces concerts, c’est l’heure. À 12h, la ville est éveillée mais pas pressée. On marche vers le conservatoire en suivant l’odeur des orangers, on croise des familles qui sortent de la messe et des étudiants qui s’échangent des partitions sur le trottoir. À l’intérieur, le silence s’installe. La première note tombe comme une goutte de lumière sur la pierre blanche.

J’écoute Bach différemment ici. Dans cette Andalousie lente et claire, ses lignes deviennent presque des ruelles: on y tourne à gauche, on remonte, on s’arrête, on respire, puis on reprend. Le dimanche prend une autre texture, plus fine, plus attentive. Et quand on ressort, rien n’est tout à fait pareil: l’air paraît plus net, les façades plus lisibles, la journée mieux posée.

« Cordoue n’est pas seulement un lieu, c’est une écoute. »

Conseil de locale: arrivez 20 minutes en avance pour vous placer au centre, légèrement surélevé; l’acoustique y est enveloppante.

Les artistes: savoir-faire et tempérament andalou

Le cycle s’ouvre avec la pianiste cordouane Cristina Lucio‑Villegas, formée entre Séville, Madrid et des institutions de référence en Europe (Helsinki, Bruxelles). Lauréate de distinctions comme la Médaille et Prix Institut Cervantes (Concours Maria Canals, 2008) et le Prix spécial Rosa Sabater (Jaén, 2013), elle a cette façon de faire chanter la polyphonie, précise et chaleureuse à la fois.

À ses côtés, le Sévillan Óscar Martín, habitué des grandes scènes (Madrid, Grenade, Séville) et d’une longue liste de pays, capable d’alterner Bach, Mozart, Schumann ou Rachmaninov sans perdre son fil intérieur. Son exigence technique — récompensée par la Médaille Isaac Albéniz (2017) — se marie bien avec la clarté baroque.

Le relief du programme vient aussi de la Camerata Gala, dirigée par Alejandro Muñoz. Issue de la Fundación Antonio Gala, cette formation a donné des centaines de concerts en Espagne et à l’étranger, explorant du baroque au cinéma, avec une énergie qui accroche le public. Ce mélange de rigueur et de curiosité fait merveille dans Bach, où la danse secrète n’est jamais loin.

Mode d’emploi pour en profiter pleinement

  • Horaires: les concerts commencent à 12:00. Prenez le temps d’un café avant (tostada, tomate, huile d’olive) et marchez jusqu’au conservatoire pour vous mettre dans l’oreille du jour.
  • Placement: au centre, deux tiers de la salle depuis la scène, l’équilibre clavier/cordes est souvent idéal.
  • Billets et infos: vérifiez la communication officielle de la ville et du festival (affiches, réseaux, conservatoire) la semaine du concert. Selon la demande, l’accès peut varier.
  • Climat: même en hiver, la lumière peut être vive. Des lunettes de soleil pour l’aller, une petite veste pour la salle: la température y est régulière.
  • Après: gardez 90 minutes pour flâner avant de déjeuner. La musique ouvre l’appétit, mais aussi les yeux.

Astuce de guide: si vous visitez la Mezquita l’après‑midi, entrez par une porte latérale pour éviter la foule principale et profitez des coursives en silence: l’oreille encore accordée à Bach.

5 idées à enchaîner après le concert

  1. Jardins tranquilles — Cherchez un square aux orangers près des avenues modernes: l’endroit parfait pour « laisser retomber » les dernières notes.
  2. Tapas de marché — Une barra locale pour un salmorejo onctueux et une tortilla juteuse. Simple, net, joyeux: l’Andalousie au naturel.
  3. Vers la Judería — Remontez doucement vers les ruelles blanches. Les pavés, le calme, la pierre: tout dialogue avec le contrepoint de Bach.
  4. Patios de San Basilio — Selon la saison, certains patios s’ouvrent. Les géraniums en cascade et les puits racontent une autre polyphonie.
  5. Ribera au soleil bas — Finissez au bord de l’eau: les reflets, les façades couleur miel, la respiration lente de la ville.

Après coup, on réalise que ces matinales sont une école de regard. Bach, joué par des artistes d’ici et d’ailleurs, réapprend à voir. Pour les détails du programme et des artistes impliqués, jetez un œil à l’article de Cordópolis, qui présente le cycle, les pianistes et la Camerata Gala.

Cordoue, capitale intime de la musique

Cordoue n’a pas besoin d’aligner les superlatifs pour convaincre. Entre ses patios, sa Mezquita et ses festivals (comme le Gala Fest de musique de chambre en juin, dans le cloître de la Fundación Antonio Gala), la ville cultive une tradition d’écoute. Ce n’est pas la grande pompe, c’est l’intime — la musique qui circule à la bonne échelle d’une vie quotidienne.

Ici, la culture n’est pas un décor. Elle se pratique. Les ensembles locaux, les professeurs, les jeunes instrumentistes: tout un tissage discret continue de faire vivre un patrimoine qui sait accueillir le monde. Et c’est peut‑être la plus belle définition de l’Andalousie.

Au fond, Cordoue se vit plus qu’elle ne se visite. La prochaine fois que vous viendrez, glissez un concert du dimanche dans votre itinéraire.

Et vous, quel moment musical avez‑vous vécu à Cordoue ? Partagez vos coups de cœur en commentaires ou sur Instagram avec #EscapadeaCordoue 🌞

Questions fréquentes

Où ont lieu les concerts du cycle Bach ?

Au Conservatoire Músico Ziryab, à Cordoue, généralement à 12:00. Arrivez en avance pour vous installer confortablement et profitez du quartier pour une courte promenade avant et après.

Comment obtenir des billets ou confirmer l’accès ?

Consultez la communication de la mairie, du conservatoire et les canaux du festival la semaine des concerts. Les informations pratiques (billetterie, horaires, accès) y sont mises à jour de façon fiable.

Que faire après le concert sans reprendre la voiture ?

Restez à pied: cafés, petites places aux orangers, ruelles blanches vers le centre historique. Une flânerie lente prolonge idéalement l’écoute et prépare un déjeuner andalou tardif.

Peut‑on combiner ce concert avec la visite de la Mezquita ?

Oui, en planifiant l’après‑midi. Réservez en ligne si possible et évitez les créneaux de forte affluence. Gardez un moment de silence dans les nefs: l’écho de Bach y trouve naturellement sa place.

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