À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel” que peu visitent

man wearing white shirt standing beside painting screenshot

TL;DR

  • 🧲 Un hangar de 1917 signé par l’atelier d’Eiffel en pleine Córdoba
  • 🪚 Toiture en dents de scie: lumière nord magique pour photos de dingue
  • 🚂 Des rails traversent le hall, aujourd’hui musée vivant de la mine

Tu savais qu’à Córdoba on peut toucher du doigt un “cousin” de la tour Eiffel ? À Peñarroya‑Pueblonuevo, un immense entrepôt de 1917 signé par l’atelier d’Eiffel abrite aujourd’hui un musée ferroviaire-minier baigné d’une lumière en dents de scie. Intrigant et fascinant.

Est-ce que tu savais qu’en pleine province de Córdoba se cache un “cousin” de la tour Eiffel ? À Peñarroya‑Pueblonuevo, l’Almacén Central — presque 14 000 m² d’acier riveté — fut conçu en 1917 par l’atelier de Gustave Eiffel. Pas une tour, non, mais un prodige d’architecture industrielle qui a vu passer trains, charbon et sueur. Aujourd’hui, il abrite le Museo del Ferrocarril y de la Minería, un lieu où la lumière tombe en biais par une toiture en dents de scie et raconte une autre épopée andalouse: celle du Guadiato, ses mines et son chemin de fer.

Un “Eiffel” andalou: l’ADN du métal riveté

Le premier choc, c’est la peau du bâtiment: des plaques d’acier tenues par des milliers de rivets roblonnés. Ce système, signature de l’école Eiffel, préfère l’assemblage par rivet au soudage moderne. Pourquoi ? Parce que le rivet répartit mieux les contraintes, “respire” avec les variations de température et vieillit admirablement. Dans la chaleur sèche du Guadiato, ça change tout.

La structure dessine une nef claire, presque une cathédrale laïque dédiée au travail. Les travées se lisent comme des portées musicales, régulières, rassurantes. Mon grand‑père, mineur dans la vallée, appelait ces bâtiments “les poumons du Cerco Industrial” — c’est d’ici que partaient outils, pièces et matériaux vers les ateliers voisins. J’ai passé ma main sur un rivet: on y sent encore l’empreinte de la pince et la chauffe d’antan. Cette ingénierie honnête parle sans folklore, et c’est précisément ce qui bouleverse.

La lumière en dents de scie: quand l’ingénierie devient poésie

Regarde le toit: une couverture en dents de scie tournée vers le nord. Ce dessin — très répandu dans les grands ateliers du XXe siècle — offre une lumière constante, diffuse, idéale pour travailler… et pour photographier. À certaines heures, l’intérieur ressemble à un plateau de cinéma: poussières dorées, silhouettes découpées, acier qui prend des reflets bleutés.

Autre détail qui surprend: la voie large qui entrait autrefois dans le bâtiment. Les wagons arrivaient au cœur de l’entrepôt, déchargeaient, puis la marchandise filait vers les ateliers du Cerco Industrial. Dans ce triangle ferroviaire-mines-ouvriers se jouait l’économie du Guadiato. On parle souvent de patios et de mosquées à Córdoba — à juste titre — mais cette Córdoba industrielle mérite sa place dans le récit. Elle explique d’où vient l’électricité, le plomb, le ciment, les objets du quotidien qui ont façonné le XXe siècle andalou.

Du charbon au patrimoine: la renaissance d’un géant de tôle

Quand l’activité a décliné, l’entrepôt aurait pu tomber en sommeil. Au lieu de ça, il a été réinventé en musée. On y voit locomotives et wagons restaurés, outillage de mine, plans d’époque, casques bosselés, lampes à huile, étiquettes de cargaison… Des fragments de vie qui redonnent un visage aux chiffres. J’y ai enregistré le bruit des pas sur le métal pour le faire écouter à mes étudiants: cette acoustique raconte autant que les vitrines.

Pour profiter au mieux de la visite: viens le matin pour la lumière nord, prévois 90 minutes, et prends le temps de lire les panneaux de contexte sur le Cerco Industrial. À la sortie, traverse l’ancien périmètre: on y devine encore les circulations de jadis. Et si tu as faim, cherche une table simple pour goûter une cuisine ouvrière sans chichi (migas, ragoûts, embutidos locaux). Ce patrimoine vit aussi à travers l’assiette.

Itinéraire pratique et micro‑aventures depuis Córdoba

Depuis Córdoba, compte environ une heure de route vers le Valle del Guadiato. C’est l’escapade parfaite d’une demi‑journée — ou plus si l’histoire industrielle te parle. Combine la visite du musée avec la Vía Verde de la Maquinilla (une ancienne voie minière devenue sentier), ou fais un saut dans les villages voisins, Belmez ou Espiel, pour compléter le tableau. Le meilleur moment ? Printemps et automne, quand l’air est clair et la lumière joue franchement avec la tôle.

Petit mémo utile:

  • Photo: un filtre polarisant adoucit les reflets d’acier.
  • Chaussures: sol parfois irrégulier; baskets conseillées.
  • Lecture: cherche les cartes anciennes du Guadiato sur place, elles éclairent les circulations ferroviaires.

Si la tour Eiffel a un petit cousin andalou, c’est ici. Pas un monument carte postale, mais un lieu de travail devenu mémoire — et c’est précisément ce qui le rend inoubliable.

Questions Fréquentes

Pourquoi dit-on que ce hangar a un lien avec “Eiffel” ?

Parce qu’il a été conçu en 1917 par l’atelier de Gustave Eiffel, qui a diffusé une culture du métal riveté très reconnaissable. On retrouve ici ses signatures: ossature claire, assemblages roblonnés, rationalité lumineuse. Ce n’est pas une tour, mais l’ADN technique est bien là.

Que voir au Musée du Ferrocarril y de la Minería de Peñarroya‑Pueblonuevo ?

Des locomotives et wagons, outillage minier, plans et photos d’archives, maquettes et panneaux sur le Cerco Industrial. Le tout présenté dans l’entrepôt d’origine, avec la voie ferrée qui entrait dans le bâtiment — un atout scénographique unique.

Comment aller de Córdoba à Peñarroya‑Pueblonuevo sans voiture ?

Il existe des liaisons par bus selon les jours et saisons; vérifie les horaires à l’avance sur les sites de transport provinciaux. Sinon, covoiturage ou visite guidée organisée: pratique, surtout si tu veux combiner musée et Vía Verde.

Quand venir pour les meilleures photos de la toiture en dents de scie ?

Le matin (lumière plus stable côté nord) ou en fin d’après‑midi pour des contrastes plus dramatiques. Un objectif grand‑angle capte la trame des poutres; un polarisant calme les reflets sur l’acier riveté.

Photo by Zalfa Imani on Unsplash

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