128 Dani de Morón : la "Empatía" au service de la guitare flamenca Le premier disque de Dani de Morón, intitulé "Cambio de sentido", a été bien accueilli par la critique en janvier 2013. Dix ans plus tard, le tocaor (guitariste flamenca), reconnu comme maître de son art, sort son nouvel album intitulé "Empatía". Ce titre n’a pas été choisi au hasard, comme nous l’explique le guitariste : "La réflexion est intéressante car ce nouvel album a plus de points communs avec le premier que j’ai sorti. Je m’en rends compte en faisant la promotion de cet album ces jours-ci". Dans ce nouvel opus, Dani de Morón a choisi de mettre en avant la "sérénité" au lieu du "vertige infernal des picados" comme il l’avait fait dans son premier album. Pour lui, il est évident que la technique doit aller de pair avec les émotions et que l’art doit avant tout communiquer. Une création profonde dans le chaos "Empatía" a été composé dans un contexte plutôt chaotique, selon le tocaor lui-même. "Ma maison était en travaux et je continuais à y vivre. Il y a des pistes enregistrées où l’on entend les marteaux, car, aussi bien insonorisé soit le studio, ces bruits passent quand même", explique-t-il en souriant. Avec cet album, Dani de Morón nous offre un voyage intime, accompagné seulement de sa guitare et de quelques invités spéciaux, comme les habitués Agustín Diassera et Los Mellis, qu’il appelle affectueusement "le commando Huelva", ainsi que Sergio Gómez El Colorao, interprète du titre "Nobleza", seule voix présente sur l’album. L’importance de la justesse des palos flamencos "Je ressens un vrai challenge à mettre un titre sur des morceaux instrumentaux. En général, je résume les émotions que j’ai éprouvées pendant la composition", explique le guitariste, qui a choisi de nommer ses titres en rapport avec une seguiriya comme "Gratitud" ou des fandangos avec "Nobleza". Toutefois, pour Dani de Morón, "Empatía" correspondait mieux à l’ensemble : "C’est ce qui est rare aujourd’hui malheureusement. On a l’impression que la polarisation décrit mieux l’époque dans laquelle nous vivons". La guitare flamenca, un art où la sensibilité compte Dans cet album, Dani de Morón a adapté son style flamenco à la précision de chaque palo (genre musical dans le flamenco). "La taranta garde sa structure de taranta, tout comme la bulería et la seguiriya", précise-t-il. Cependant, il avoue avoir parfois peur de monter sur scène et de ne pas réussir à contrôler ses émotions. "Je me retrouve souvent partagé entre la nécessité de garder le contrôle lors de mes concerts et la recherche des émotions", confie-t-il avec sincérité. Vous pourriez être interessé par Montilla : Un Voyage au Coeur de l’Histoire du Vin Andalou 4 avril 2025 Découvrez Cástulo : joyau de Linares & ses fêtes de Noël 23 décembre 2023 La rencontre entre un grand maître et un nouveau talent Dani de Morón a quelques dates importantes d’ici quelques mois, notamment un concert à Barcelone les 15 et 16 février, ainsi qu’un projet en collaboration avec l’Accademia del Piacere et un autre avec la compagnie de Paco Peña. Il se rendra également à New York pour participer au Paco de Lucía Legacy Festival, un hommage au maître de l’Algeciras qui nous a quittés il y a dix ans. Pour Dani de Morón, Paco de Lucía "n’est pas seulement un virtuose de la guitare, c’est aussi une personne très sensible". La musique sans artifice, une émotion pure Le guitariste dénonce le fait que certains programmateurs ont tendance à se méfier de la programmation d’un concert avec seulement un guitariste. "En réalité, le public n’a pas besoin qu’il y ait un danseur pour acheter un ticket. J’aime beaucoup la danse flamenco, mais je n’aime pas les contraintes. J’aime dialoguer avec un artiste ou une artiste que j’admire", avoue-t-il. L’artiste, qui se sent à l’aise en duo, préfère partager la scène plutôt que de la monopoliser. Le mot de la fin revient à Dani de Morón, un interprète qui ne cherche pas à impressionner, mais qui veut partager une émotion pure avec son public : "La guitare, c’est bien plus qu’instruire et amuser. C’est aussi et surtout une manière de montrer de l’empathie envers les autres". 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Flamenco, Espagne : Leonor ou Guiomar, les muses d’Antonio Machado entrée suivante Un weekend animé à Cordoue avec le Festival de l’Huile, le théâtre amateur à Avanti et le carnaval des séniors A lire aussi À Cordoue, Cariño bouscule la nuit: 25+ only,... 4 septembre 2025 Medina Azahara au couchant: ma visite théâtralisée la... 4 septembre 2025 Córdoba, vins Montilla‑Moriles et cheesecakes: ma soirée la... 3 septembre 2025 Los Califas, une rentrée électrique à Córdoba: Antoñito... 3 septembre 2025 Córdoba, cines de verano: ma soirée du 3... 3 septembre 2025 Córdoba gourmande, ma Judería secrète: deux adresses et... 2 septembre 2025 Dans Córdoba la nuit, une séance Warren réveille... 2 septembre 2025 Cines de verano de Córdoba: ma soirée idéale... 2 septembre 2025 Córdoba accueille Álvaro Casares: comment vivre son Check... 2 septembre 2025 Córdoba: le charco de Carcabuey, le cocktail rural... 31 août 2025