Partager 0FacebookTwitterPinterestEmail 0 TL;DR💃 Un mois de novembre où Cordoue vit au rythme du flamenco et des récitals gratuits🏛️ Une grande soirée en plein air pour raconter l’histoire du peuple gitan en Andalousie🕯️ Une invitation à ressentir le flamenco comme patrimoine vivant, bien au-delà des clichésEt si le flamenco à Cordoue ne se résumait pas aux tablaos pour touristes ? Entre récitals, gala en plein air et hommage au peuple gitan, la ville fait du 16 novembre un véritable voyage sensible.Saviez-vous que le flamenco possède son propre jour de fête, reconnu par l’Unesco, et que Cordoue le célèbre comme un véritable rituel collectif ? Sous le ciel de novembre, la ville andalouse transforme ses places, ses salons et même ses écoles d’art en scène ouverte. Ici, le flamenco n’est pas qu’un spectacle pour visiteurs pressés. C’est un langage intime entre la ville et ses habitants, un fil qui relie l’histoire du peuple gitan, les grandes voix de l’Andalousie et les jeunes artistes qui montent sur scène pour la première fois. Un 16 novembre pas comme les autres : le flamenco dans la rue Le cœur de cette célébration bat autour du Día Internacional del Flamenco, le 16 novembre. Dès la fin de l’après-midi, la musique commence à résonner dans le centre historique. Cette année, les premiers compás sont donnés au Real Círculo de la Amistad, cette institution bourgeoise de la calle Alfonso XIII où l’on entre encore sous de lourds lustres et des plafonds peints. Dans le Salón Liceo, Manuel Jiménez et son groupe proposent « Entre quejíos y sueños ». Le titre résume bien l’esprit de la soirée : des voix qui se brisent un peu, des histoires murmurées entre douleur et espoir. On y vient autant pour écouter que pour ressentir, entouré de Cordouans de tous âges. L’entrée est libre, il suffit d’arriver tôt et de se laisser porter. À quelques minutes à pied, la Plaza del Potro se prépare déjà. Cette petite place pavée, bordée de maisons blanches et de musées, devient l’un des épicentres de la fête. Au fond, le Centro Flamenco Fosforito rappelle que la ville revendique fièrement le flamenco comme partie intégrante de son identité. Vous pourriez être interessé par Le retour du patrimoine à Cordoue : un trésor retrouvé 11 février 2025 Clint Eastwood quitte le cinéma discrètement 4 novembre 2024 « Cordoue n’est pas seulement un lieu, c’est une cadence que l’on finit par avoir dans le corps. » Quand je traverse la Plaza del Potro ces soirs-là, j’ai toujours cette impression étrange que la ville respire au rythme d’une bulería discrète. De la persécution à la reconnaissance : l’hommage au peuple gitan Cette édition a une tonalité particulière : elle coïncide avec les 600 ans de l’arrivée du peuple gitan dans la péninsule Ibérique. Plutôt que d’en faire un simple chiffre commémoratif, Cordoue choisit de raconter une histoire. La grande gala en plein air, sur la Plaza del Potro, s’articule autour de « Persecución », le disque culte inspiré des textes du poète Félix Grande et mis en musique par Juan Peña El Lebrijano. Sur scène, ce n’est pas une reproduction figée : ce sont les élèves du Conservatoire Professionnel de Danse Luis del Río, de l’École Supérieure d’Art Dramatique et du Conservatoire Supérieur de Musique Rafael Orozco qui redonnent vie à l’œuvre. Danse, narration, guitare et cante se répondent pour raconter le parcours du peuple gitan en Espagne, fait d’exils, d’interdictions et, malgré tout, de création artistique. Le flamenco y apparaît comme ce qu’il est profondément : un art né de la marginalité, devenu aujourd’hui Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco (depuis 2010). Selon l’Unesco, cette reconnaissance vise précisément à protéger ces traditions vivantes nées de la souffrance et de la résistance. Assister à cette mise en scène de « Persecución » à ciel ouvert, entouré des façades blanches de la place, c’est toucher du doigt cette histoire que l’on résume trop souvent en quelques clichés. Une semaine de récitals pour sentir Cordoue autrement Le 16 novembre n’est que le point de départ. Les jours suivants, le flamenco se décline en une série de récitals intimistes, toujours avec entrée libre jusqu’à compléter l’affluence. Le Real Círculo de la Amistad devient alors un véritable petit festival sous ses plafonds moulurés. Dans le Salón Julio Romero de Torres, on peut écouter le chant de Francisco Gómez « El Calabrés », accompagné à la guitare par Rafael Trenas. Quelques jours plus tard, c’est la cantaora Anabel Castillo qui partage l’affiche avec le même guitariste. Ces formats réduits, sans grandes scénographies, permettent d’être au plus près du cante et des nuances de la guitare andalouse. Pour un voyageur, c’est une occasion rare d’entrer dans la vie culturelle cordouane telle qu’elle se vit vraiment, loin des spectacles calibrés. On s’y retrouve assis à côté de socios du Círculo, de professeurs de l’université, d’étudiants en art… On se sent invité dans un salon plutôt que client dans une salle de spectacle. Selon l’Office du Tourisme de Cordoue, la ville compte des dizaines de peñas et de lieux dédiés au flamenco ; ces récitals en donnent un aperçu accessible, presque familier. Le flamenco, pilier discret de l’identité cordouane La délégation de Culture de la ville le répète souvent : la culture de Cordoue ne se comprend pas sans le flamenco. La teniente de alcalde Isabel Albás aime rappeler le rôle de figures comme Fosforito, ce maître du cante né tout près d’ici, qui a largement contribué à porter le flamenco sur les grandes scènes du monde. Le Centro Flamenco Fosforito, installé sur la Plaza del Potro, est un peu la maison de cette mémoire. Dans ses salles, on découvre des archives, des enregistrements et des expositions temporaires qui montrent comment le flamenco s’est enraciné dans le tissu urbain : dans les patios de San Basilio, dans les tavernes autour de la Plaza de la Corredera, dans les écoles de musique où les jeunes apprennent leurs premiers accords de bulería. Ce n’est pas un bloc figé, mais un art qui continue d’évoluer. Les institutions locales insistent sur un point : le flamenco doit rester à la portée de tous. C’est pour cela que la plupart des activités de ce programme sont gratuites, avec un accès libre jusqu’à ce que la salle soit pleine. Derrière cette politique culturelle, il y a l’idée que le flamenco est un pilier de l’identité andalouse, mais aussi un outil de cohésion sociale et de rayonnement international. Comment profiter de ces événements lors d’un séjour à Cordoue Si vous êtes de passage à Cordoue autour du 16 novembre, intégrer ces rendez-vous à votre séjour peut transformer votre vision de la ville. Première astuce : prévoyez d’arriver en avance aux récitals, surtout au Real Círculo de la Amistad, où les places assises partent vite. On y entre souvent par un patio intérieur, parfait pour prendre un café avant le concert. La Plaza del Potro, où se tient la grande gala, est idéalement située pour une fin d’après-midi : à deux pas des rives du Guadalquivir et à une dizaine de minutes à pied de la Mezquita. Profitez-en pour visiter le Musée des Beaux-Arts et le musée consacré au peintre Julio Romero de Torres, tous deux installés sur la place, puis restez pour le spectacle lorsque la nuit tombe. Après les concerts, dirigez-vous vers une taberna traditionnelle pour prolonger la soirée : autour de la calle San Fernando ou vers la Plaza de la Corredera, des adresses comme Taberna Salinas ou Bodegas Campos permettent de partager un verre de Montilla-Moriles et quelques tapas en commentant les soleás entendues plus tôt. Au fond, c’est souvent à ces tables que l’on comprend vraiment ce que l’on vient de vivre. Je me surprends souvent à dire aux voyageurs que j’accompagne : si vous n’avez vu que la Mezquita, vous avez visité Cordoue ; si vous avez entendu un cante flamenco un soir de novembre, vous avez commencé à la sentir. Et vous, laisseriez-vous une soirée de flamenco en plein air changer votre regard sur Cordoue ? Partagez vos impressions ou vos questions en commentaire, ou racontez votre expérience sur Instagram avec le hashtag #EscapadeaCordoue 📸 Questions fréquentes Quand a lieu le Día Internacional del Flamenco à Cordoue ? Le Día Internacional del Flamenco est célébré chaque année le 16 novembre, date à laquelle l’Unesco a inscrit le flamenco au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. À Cordoue, la programmation ne se limite pas à une seule journée : des récitals et activités se déroulent généralement tout au long du mois de novembre. Les événements sont-ils payants ? La majeure partie des activités organisées par la ville pour cette célébration sont à entrée libre, jusqu’à compléter l’affluence. Concrètement, il suffit d’arriver un peu en avance pour être sûr de trouver une place. Vérifiez toutefois le programme de l’année en cours sur le site de la mairie ou de l’Office du tourisme pour confirmer les conditions d’accès. Faut-il connaître le flamenco pour apprécier ces spectacles ? Pas du tout. Les récitals et la grande gala autour de « Persecución » sont pensés pour toucher aussi bien les passionnés que les néophytes. Même sans comprendre tous les palos ou les paroles, on se laisse porter par la voix, le rythme de la guitare et l’atmosphère des lieux. C’est une belle porte d’entrée pour découvrir le flamenco dans son contexte d’origine. Où se trouve la Plaza del Potro à Cordoue ? La Plaza del Potro se situe dans le centre historique, entre la Mezquita et le fleuve Guadalquivir, à quelques minutes à pied du pont. C’est une petite place pavée, entourée de bâtiments bas et de musées, où se trouve également le Centro Flamenco Fosforito. Son ambiance intime en fait un décor idéal pour les spectacles de flamenco en plein air. baile flamencodansePatrimoine Partager 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Une soirée de poésie à Cordoue : vivre « El poeta y la culpa » à la Bibliothèque Grupo Cántico A lire aussi Une soirée de poésie à Cordoue : vivre... 16 novembre 2025 Un tableau de Julio Romero de Torres sous-estimé... 16 novembre 2025 Flamenco à Cordoue : comment un marmolista nommé... 16 novembre 2025 Cordoue au son de Chopin : pourquoi l’Orozco... 15 novembre 2025 La Vaquera de la Finojosa en 2026 :... 15 novembre 2025 Orozco Piano Festival de Cordoue : écouter la... 15 novembre 2025 Flamenco à Cordoue : sur les traces de... 14 novembre 2025 Flamenco à Cordoue: adieu à Fosforito et itinéraire... 14 novembre 2025 Cordoue en deuil, le flamenco en héritage: Fosforito... 13 novembre 2025 Cordoue face à l’IA : dans une bibliothèque,... 13 novembre 2025