À Cordoue, La Imagen del Sur illumine les quartiers: nuits de cinéma, débats et rencontres

Projection de cinéma en plein air dans une cour blanchie à la chaux, chaises pliantes et fleurs au crépuscule

TL;DR

  • 🎥 Un festival qui sort des salles et fait vibrer les quartiers
  • 🗣️ Débats ouverts où voisins et voyageurs se rencontrent
  • 🌙 Cordoue au clair des étoiles, entre mémoire et partage

Cordoue s’anime autrement: le cinéma social s’installe dans les quartiers et invite au dialogue. Curieux de voir la ville hors des circuits touristiques? Je vous emmène là où l’écran réunit voisins et voyageurs.

Sous le ciel tiède de l’Andalousie, l’écran s’allume et les conversations murmurent avant même le générique. À Cordoue, quand le cinéma sort des salles, la ville devient scène et les voisins, critiques et conteurs. Je l’ai vécu: dans une cour blanchie à la chaux, l’odeur du jasmin se mêle aux rires, et le film continue longtemps après la dernière image.

En ce moment, Cordoue offre une autre façon de découvrir la ville: à travers un festival de cinéma social qui descend dans les quartiers et invite au dialogue. Entre patrimoine et vie quotidienne, on explore la cité par ses histoires, ses voix, ses gestes.

Le cinéma qui fait parler la ville

Il y a quelque chose d’intime à regarder un film au cœur d’un quartier: on ne «consomme» pas, on participe. La Muestra de Cine Social La Imagen del Sur a bâti sa réputation sur un format précieux: le cinefórum, ces projections suivies d’un échange avec réalisateurs, associations et habitants. Thématiques? Environnement, droits humains, mémoire, migrations, santé mentale, perspectives de genre — autant de prismes pour regarder Cordoue… et le monde.

La première fois que j’ai accompagné des visiteurs dans une séance en plein air, je me souviens d’une voisine qui a chuchoté: «Ici, on se reconnaît à l’écran.» Cette phrase m’a poursuivie toute la soirée. Les films nous ramènent aux ruelles, aux patios, aux places où l’on se croise chaque jour — et tout à coup, la ville parle d’elle-même.

« Cordoue n’est pas seulement un décor, c’est une conversation. »

Et pourtant, à quelques rues seulement, l’ambiance change radicalement: entre la rumeur de la rivière et le calme des patios, les débats se prolongent autour d’un verre de Montilla-Moriles.

Une 20e édition qui s’ancre dans les quartiers

Cette année, la Muestra fête sa 20e édition et franchit un cap: pour la première fois, des projections arrivent à Las Moreras et Las Palmeras, mais aussi dans le Distrito Sur et les barriadas de Santa Cruz et Alcolea. L’objectif est clair: élargir le public et renforcer le caractère participatif. Au programme: 50 projections, plus de 20 cinéastes présents pour dialoguer après les séances, des masterclass avec Ceres Machado et Pablo Coca, et même un atelier d’animation mené par Mario Torrecilla, dont le making-of se présente au centre civique de Lepanto.

Le cœur battant du festival reste la Filmoteca de Andalucía, qui accueille une partie des projections du 14 au 21 novembre, tandis que l’ensemble de la Muestra se déroule jusqu’au 28 novembre. J’aime ce double mouvement: des écrans qui s’allument dans les lieux du quotidien (centres sociaux, lycées comme l’IES Averroes, associations comme Acpacys) et un rendez-vous cinéphile dans la grande salle de la Filmoteca. Pour les voyageurs, c’est l’occasion de mêler découverte culturelle et rencontres très concrètes avec la ville qui se raconte.

Vivre l’expérience comme un·e local·e

Arrivez un peu en avance: l’avant-séance est un petit rituel. On salue les voisins, on choisit sa chaise (gardez le ventecito dans le dos si possible) et on sort l’éventail. En automne, les soirées sont douces, mais je recommande toujours une petite veste et une bouteille d’eau. Si vous êtes près du casco histórico, glissez-vous d’abord dans une taberna pour partager un salmorejo bien épais ou un morceau de flamenquín: l’énergie parfaite pour une nuit de débats.

Osez poser une question pendant le cinefórum; on accueille chaleureusement les visiteurs. Asseyez-vous près des anciens du quartier: leurs souvenirs donnent un relief inattendu aux images. Et si vous projetez de visiter la Mezquita au lever du jour, combinez: une séance le soir, puis l’aube dans la Judería — vous verrez comment le cinéma éclaire différemment les pierres et les silences. Pour les familles, regardez du côté des ateliers jeunesse: l’animation crée des ponts entre générations, sans barrières de langue.

Mes 5 rendez-vous à ne pas manquer

  1. Un cinefórum en plein air dans un centre civique du Sud: la proximité rend la discussion presque familiale.
  2. Une soirée dans Las Moreras ou Las Palmeras: ressentir comment le cinéma tisse du lien dans le quotidien.
  3. Les masterclass de Ceres Machado ou Pablo Coca: comprendre la fabrique d’un regard engagé.
  4. Le making-of de l’atelier d’animation dirigé par Mario Torrecilla: voir la ville à hauteur d’enfant.
  5. Une séance à la Filmoteca de Andalucía (14–21 novembre): la salle iconique où les débats prennent de l’ampleur.

Ce parcours aligne les énergies: l’intimité du quartier, l’exigence de la grande salle, la transmission aux plus jeunes. C’est ainsi que Cordoue s’explore: par strates de voix et de lumières, entre écrans et places, entre mémoire et présent.

Au-delà de l’écran, Cordoue en partage

Ce festival m’a appris une chose: on ne comprend pas entièrement Cordoue sans écouter ses quartiers. Les thèmes abordés — environnement, droits, mémoire — pourraient sembler globaux; ici, ils prennent chair. Une projection au crépuscule sur un mur blanc, le parfum d’oranger, la rumeur d’une place… et l’on repart avec l’impression d’avoir rencontré la ville, pas seulement de l’avoir visitée. Selon ce reportage de Cordópolis, l’édition anniversaire affirme ce rôle: diversifier l’offre culturelle, soutenir le cinéma indépendant et faire de Cordoue une référence internationale du cinéma social.

À la fin d’une séance, une jeune mère m’a dit: «Je n’avais jamais parlé de tout ça avec mes voisins.» Le cinéma a fait le premier pas, la ville a fait le reste. Au fond, Cordoue se vit plus qu’elle ne se visite: elle se partage, écran après écran.

Et vous, où aimeriez-vous vous asseoir pour une séance sous les étoiles? Racontez-moi vos envies ou vos découvertes en commentaires — et partagez vos instants avec #EscapadeaCordoue 📸

Questions fréquentes

Quand a lieu la Muestra de Cine Social cette année?

L’édition anniversaire s’étend jusqu’au 28 novembre, avec un noyau de projections à la Filmoteca de Andalucía du 14 au 21 novembre. Le calendrier détaille aussi des séances et ateliers dans plusieurs quartiers.

Les projections sont-elles uniquement au centre-ville?

Non. Pour la première fois, des séances se tiennent à Las Moreras, Las Palmeras, Distrito Sur, ainsi qu’à Santa Cruz et Alcolea. Des centres sociaux et éducatifs participent également.

Peut-on échanger avec les réalisateurs?

Oui. Le format cinefórum prévoit des débats après les films, souvent en présence de réalisateurs et d’associations locales. C’est l’esprit même du festival: écouter, questionner, relier.

Des activités pour les familles?

Absolument. Un atelier de cinéma d’animation, dirigé par Mario Torrecilla avec les équipes locales, propose une entrée ludique. Le making-of est présenté publiquement — idéal pour initier les enfants à l’image et au récit.

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