À Cordoue, une symphonie pour la paix s’envole en streaming : la ville qui écoute le monde

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Cordoue peut-elle se raconter par une symphonie ? Oui, et elle vibre désormais en streaming. Je vous emmène au C3A, là où l’équinoxe a réuni des voix du monde pour un message d’espoir très andalou.

Saviez-vous que la paix peut se jouer en quatre actes au bord du Guadalquivir ? Sous le soleil andalou, Cordoue révèle ses secrets à ceux qui écoutent lentement.

Je vous raconte ici comment une œuvre née dans ma ville — et désormais disponible en streaming — réunit des voix du monde pour parler d’espoir, de mémoire et de lumière.

Le soir où Cordoue a tendu l’oreille

Le 20 mars 2025, soir d’équinoxe, j’ai traversé la passerelle au-dessus du Guadalquivir. L’air sentait l’azahar et la rivière. Au Centro de Creación Contemporánea de Andalucía (C3A), la salle était pleine, mais silencieuse, comme si la ville retenait son souffle. Le musicien cordobés Fernando Vacas y présentait sa symphonie Floating in the Air, Peace in Our Hands — pensée comme un geste simple et radical : faire dialoguer des voix qui, ailleurs, ne se rencontrent presque jamais.

Sur scène, la Orquesta Joven de Córdoba et le chœur d’enfants de la Escolanía ont donné l’élan. Puis les solistes sont entrées, une à une, portées par le maestro anglais Michael Thomas et la coordination vocale d’Auxi Belmonte. À mes côtés, une voisine murmurait « on n’entend pas ça tous les jours ». C’est vrai : ce soir-là, la ville semblait écouter le monde — et se reconnaître en lui.

« La paix flotte dans l’air, mais se dérobe comme un ballon dans la main d’un enfant. » — Fernando Vacas

Une symphonie en quatre actes, de l’inquiétude à la lumière

L’œuvre se déploie en quatre volets — Nowadays, Chaos, Peace in Our Hands, Sounds of Light — comme un voyage émotionnel : d’abord l’agitation, puis la fracture, ensuite la main tendue, enfin la clarté. J’ai noté la finesse des textures : cordes juvéniles au premier plan, percussions feutrées, nappes électroniques discrètes et cette pulsation presque aquatique, signée Al McAulay, qui fait vibrer la salle sans l’écraser.

La distribution associait des voix féminines venues d’horizons différents — de la Méditerranée au Nord de l’Europe, de l’Asie à l’Amérique — dont la profondeur dialoguait avec l’espace contemporain du C3A. Parmi elles, la présence de la cantaora Estrella Morente a relié l’œuvre au souffle andalou. La production a été portée par Artdecor–Artistas de Córdoba avec Eureka et Leplató Producciones, puis mixée par Youth aux Space Mountain Studios. Un détail qui compte : tous les revenus sont reversés à des plateformes pour la Paix et les Droits Humains. Ici, l’art ne s’arrête pas à la scène — il se prolonge en engagement.

Écouter aujourd’hui : en streaming, en vinyle… et en balade

Bonne nouvelle : l’enregistrement du concert est désormais disponible sur les principales plateformes de streaming, et en double vinyle pour celles et ceux qui aiment poser l’aiguille et fermer les yeux. J’ai testé une écoute au crépuscule, depuis la rive face au C3A : les enfants du chœur s’élèvent, les cordes s’ouvrent, et la ville change de couleur. Essayez entre chien et loup : la lumière andalouse fait le reste.

Quelques conseils d’écoute, de moi à vous :

• Choisissez de bons écouteurs, baissez le volume de moitié au début, laissez la dynamique respirer.
• Lisez le nom des quatre actes : cela structure le voyage.
• Si vous marchez, suivez la promenade au bord du Guadalquivir ; quand la rythmique se trouble, regardez l’eau.

Et si l’envie d’art contemporain vous prend avant ou après, le C3A propose souvent des expositions audacieuses. Cordoue, habituellement associée à la Mezquita ou aux patios, sait aussi parler au présent — et c’est très rafraîchissant.

Trois lieux autour du C3A pour prolonger l’émotion

1. Passerelle piétonne et berges du Guadalquivir — Une boucle courte, idéale pour « Chaos » puis « Peace in Our Hands ». Le courant de la rivière accompagne naturellement le changement d’humeur.
2. Quartier de Campo de la Verdad — Ambiance populaire et terrasses à l’ombre. Commandez un salmorejo et laissez « Sounds of Light » se poser doucement.
3. Anciens moulins du fleuve — Quand les cordes s’adoucissent, le regard porte vers les pierres et la végétation riveraine. Parfait pour respirer et atterrir.

Ces pas racontent une autre Cordoue, moins carte postale, plus quotidienne. À quelques minutes à pied, vous retrouverez la Mezquita et l’Alcázar ; mais prenez d’abord le temps du fleuve. Ici, l’Andalousie n’est pas un décor : c’est un rythme.

Pourquoi cette œuvre parle si bien d’Andalousie

Cordoue a la mémoire des croisements. Dans ses patios, inscrits au patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis 2012, on apprend que l’harmonie se cultive par des gestes patients. Dans la Judería, les ruelles chuchotent le passage des siècles. Et chaque printemps, la ville se couvre d’orangers et de guirlandes de géraniums : une scénographie naturelle pour écouter une symphonie qui célèbre la vie, la paix, les êtres.

En ce sens, le choix du C3A et de l’équinoxe n’a rien d’anodin : c’est une promesse de renouvellement. La présence de jeunes musiciens de la Orquesta Joven de Córdoba et du chœur d’enfants ancre ce message dans l’avenir. Pour les détails de production et l’annonce de la sortie numérique, je vous renvoie à l’article de Cordópolis, qui suit de près la vie culturelle locale.

Au fond, Cordoue se vit plus qu’elle ne se visite. Cette symphonie le rappelle : écouter, ici, c’est déjà appartenir.

Et vous, où écouteriez-vous cette œuvre à Cordoue — au bord du fleuve, dans un patio, ou sous les arcades d’une place calme ? Partagez vos idées avec #EscapadeaCordoue 📸

Questions fréquentes

Où peut-on écouter la symphonie aujourd’hui ?

Elle est disponible sur les principales plateformes de streaming et en double vinyle. Choisissez un bon casque et, si possible, écoutez-la en extérieur au coucher du soleil pour une immersion sensorielle.

Qui a participé à la création et à l’enregistrement ?

La composition est de Fernando Vacas. Direction de Michael Thomas, coordination vocale d’Auxi Belmonte, avec l’Orquesta Joven de Córdoba et le chœur d’enfants de la Escolanía. Le mixage est signé Youth.

Quel message porte l’œuvre ?

En quatre actes — Nowadays, Chaos, Peace in Our Hands, Sounds of Light — elle traverse conflit, réconciliation puis clarté. Les revenus soutiennent des plateformes dédiées à la Paix et aux Droits Humains.

Quel lien avec l’identité de Cordoue ?

Cordoue, carrefour historique de cultures, trouve dans cette œuvre un écho contemporain. Entre fleuve, patios et art vivant, la ville offre un cadre idéal pour une symphonie du dialogue.