À Cordoue, un ténor fait vibrer la ville : baroque, jeunesse et révolution douce

Ténor en répétition, lumière dorée, sièges rouges et balcons ornés dans un théâtre andalou intime.

TL;DR

  • 🎶 Un ténor cordouan fait dialoguer baroque et modernité
  • 🌙 Coulisses, émotions et adresses locales pour vibrer à Cordoue
  • 🧭 Conseils pratiques pour vivre la scène comme un habitant

Cordoue peut-elle se raconter par une voix ? Suivez-moi en coulisses : un ténor né ici marie baroque et esprit pop, rêve d’une scène plus ouverte, et nous guide vers une Cordoue qui s’écoute autant qu’elle se visite.

Saviez-vous que, dans un théâtre à l’italienne du centre de Cordoue, un enfant devenu ténor fête vingt ans de scène… en parlant surtout d’avenir ? Ce soir, j’ai suivi ses pas, entre trac lumineux et envie de révolution douce.

Cordoue se dévoile ici par l’oreille autant que par les yeux: voix, bois cirés, sièges rouges et ce frisson qui remonte l’échine quand les lumières baissent.

Cordoue, une ville qui s’écoute

J’ai poussé la porte des coulisses un matin de répétition. L’odeur de poussière de scène, les chuchotis des techniciens, et ce « encore une fois » qui cingle doucement l’air. Pablo García-López, ténor né à Cordoue, sourit à ceux qui l’ont vu grandir. Vingt ans après ses débuts, il revient avec « Trompicávalas Amor », un projet baroque monté avec une sensibilité très actuelle. On le sent attaché à sa ville, mais exigeant: « faisons mieux, faisons ensemble ». C’est ce mélange de tendresse et d’ambition qui m’a frappée.

« Je n’ai jamais cessé d’être un enfant. » — Pablo García-López

Quand on vit ici, on sait que la musique traverse Cordoue comme le Guadalquivir au crépuscule: lent, profond, parfois impétueux. Le ténor parle d’IMAE, d’Orquesta de Córdoba, de projets à taille humaine mais audacieux. Je pense aux nuits de printemps, quand la ville écoute. Et je me dis qu’une scène ouverte, inclusive, serait le plus beau cadeau d’anniversaire.

Baroque, pop et ce battement qui attire les jeunes

Ce qui m’a plu dans sa vision, c’est la porosité. Il revendique le baroque — ce répertoire longtemps discret en Espagne —, mais ne s’enferme pas. Au fil de la conversation, il cite une track de Rosalía (« Berghain »), des échos de Verdi, Gluck, Stravinsky, et même la fougue d’un grand orchestre londonien. Berlin plane comme un souvenir: après l’opéra, la nuit qui frémit, la basse qui gronde. Et pourtant, l’émotion reste la boussole.

À Cordoue, on se demande souvent comment attirer le public jeune. J’ai vu des lycéens lever les yeux d’un téléphone quand une voix claire a osé un da capo inattendu. La solution n’est peut-être pas de « simplifier », mais d’inviter: raconter, relier, surprendre. Une ville n’a pas besoin de se déguiser pour plaire; elle doit offrir des passerelles. Ici, elles existent: patios sonores, églises à l’acoustique veloutée, places où l’on improvise un cante au coin d’un bar.

Trois expériences musicales à vivre à Cordoue

  1. Un concert baroque dans une église du centre
    Choisissez une petite nef (San Agustín, San Pablo): voix+cordes y gagnent une profondeur intime. Arrivez 20 minutes avant, l’écho vaut l’attente.

  2. Une soirée flamenca sur la Ribera
    Aux beaux jours, les guitares s’accordent près du fleuve. Goûtez un verre de Montilla-Moriles et laissez monter le compás jusqu’à la nuit.

  3. Avant-spectacle dans le quartier Gran Capitán
    Prenez un café près de la Plaza de las Tendillas et filez au théâtre: l’énergie des coulisses se sent déjà sur l’avenue.

Ces moments dessinent une cartographie sonore: à chaque recoin, une texture, une histoire. C’est là que Cordoue se raconte le mieux.

Conseils pratiques de locale

  • Quand y aller: d’octobre à mai, la lumière est douce et les salles respirent. En été, privilégiez les concerts nocturnes (après 21 h).
  • Billets: pour les grandes salles municipales, surveillez la programmation de l’IMAE; pour les églises, affiche locale et réseaux des ensembles.
  • Evénements: notez la « Noche Blanca del Flamenco » début juin et les cycles baroques au printemps.
  • Où flâner avant/après: ruelles de la Judería, Ribera au coucher du soleil, tapas autour des Tendillas.

Selon l’Office du Tourisme de Cordoue, la ville compte plus de 300 patios fleuris — une scène à ciel ouvert où résonnent guitare et coplas au printemps (source: https://turismodecordoba.org).

Au-delà de l’anniversaire, une invitation

Pablo le répète: pas de plainte, mais une envie d’alliance. Relier chœurs, danse, flamenco, orchestre. Faire place aux jeunes sans exclure les habitués. Dans cette interview de Cordópolis, il confie sa foi intacte et son regard critique — de quoi nourrir la conversation citoyenne autour de la culture locale (lire l’entretien).

Je sors dans la nuit: parfum de jasmin, pierres tièdes, un fredon sur les lèvres. Au fond, Cordoue se vit plus qu’elle ne se visite. Et sa musique — baroque, populaire, future — tient déjà la note.

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Questions fréquentes

Quel est le meilleur moment pour profiter de la scène musicale à Cordoue ?

D’octobre à mai, la météo est clémente et la programmation riche. En été, privilégiez les concerts en plein air et les spectacles nocturnes, plus agréables quand la chaleur retombe.

Comment trouver des concerts baroques ou de musique ancienne ?

Suivez les ensembles locaux sur les réseaux et guettez les affiches d’église. Les salles municipales et l’IMAE publient leurs saisons en ligne plusieurs semaines à l’avance.

Où manger près des salles de spectacle du centre ?

Autour de la Plaza de las Tendillas, vous trouverez tapas et vins Montilla-Moriles. Pour un dîner plus calme, remontez vers la Ribera et réservez en terrasse.

Les spectacles sont-ils adaptés aux jeunes publics ?

De plus en plus. Certaines répétitions ouvertes et concerts courts sont pensés pour eux. Renseignez-vous sur les séances commentées ou familiaux le week-end.

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