3 TL;DR📚 Un prix national qui met à nu la tristesse bureaucratique🧠 Reprendre le temps: la « révolte radicale » proposée par l’essai🌿 Échos forts à Córdoba pour les métiers culturels précairesRemedios Zafra t’intrigue ? Son Prix National d’Essai 2025 n’est pas un hasard: elle démonte la « tristesse bureaucratique » qui étouffe nos métiers créatifs. Analyse vive, échos cordouans, et pistes concrètes pour reprendre du temps.Est-ce que tu savais que la paperasse fatigue nos idées ? C’est le genre de vérité qu’on préfère oublier: la créativité meurt souvent d’ennui administratif plus que d’un manque d’inspiration. Le jury du Premio Nacional de Ensayo 2025 l’a remarqué en couronnant l’ouvrage de Remedios Zafra, publié chez Anagrama: un texte qui nomme avec précision cette « tristesse bureaucratique » et ce sentiment d’être broyé par des tableaux Excel, des formulaires et des métriques. Zafra, écrivaine et chercheuse née à Córdoba, propose une lecture lucide de la modernité tardive où s’installe une violence douce, procédurale, qui assèche nos métiers intellectuels. Ce prix n’est pas qu’une médaille: il valide un diagnostic que beaucoup ressentent, de l’atelier d’artiste au campus universitaire. Et il remet au centre une promesse simple mais explosive: se réapproprier le temps et la culture pour réactiver le plaisir d’apprendre, de penser, de créer. Si tu travailles avec des idées — texte, images, cours, projets — tu vas te reconnaître. Et tu vas, peut-être, respirer mieux à la fin de la lecture. Parce que ce livre ne dit pas seulement ce qui cloche, il montre comment on s’en sort. Tristesse bureaucratique: symptômes d’un malaise créatif bien réel Pourquoi parle-t-on de tristesse et de violence, alors qu’il ne s’agit « que » de procédures ? Parce que la répétition de micro-contrôles — reporting, calendriers saturés, indicateurs de performance — finit par modeler la pensée. Elle impose une autodiscipline froide: on se met à travailler pour la trace, non pour le sens. Zafra analyse ces mécanismes de production contemporaine qui valorisent la productivité visible au détriment de la profondeur. Le résultat: une créativité chronométrée, et une précarisation qui s’infiltre par les interstices. Dans les métiers culturels, universitaires, éditoriaux, mais aussi dans les studios de design et les médias, la logique de rendement s’est normalisée. On coche des cases, on multiplie des tâches annexes, on se surveille soi-même via des tableaux de bord. C’est cela, la dés-humanisation technologique dont parle l’essai: non pas la technologie en soi, mais son usage tayloriste, qui transforme l’esprit en tournevis. C’est pour cela que l’ouvrage touche une corde sensible: il offre des mots pour décrire ce que beaucoup vivent en silence. Córdoba en miroir: quand la ville inspire un antidote discret À Córdoba, l’antidote existe à portée de pas: patios où l’on ralentit, cours intérieures qui filtrent la lumière, bibliothèques de quartier où l’on feuillette sans se presser. La ville a ses rythmes. Ce n’est pas un folklore: c’est une politique du temps. Lire Zafra ici résonne fort, car ses idées trouvent un terrain pratique dans nos habitudes de flânerie intellectuelle, nos tables de cafés où l’on commente un texte avant de l’archiver. Vous pourriez être interessé par Córdoba et l’humour du cinéma allemand : ce que Das Kanu des Manitu révèle sur notre rapport au Far West 5 juillet 2025 Éloge de la fragilité : Mayte Martín 27 février 2024 La leçon est simple: réancrer la pensée dans des lieux et des rituels. Changer d’espace pour changer d’allure. L’essai parle de réappropriation: des minutes perdues, des lectures gratuites, des discussions non productives, bref, du droit de musarder. Et dans une ville de couches — romaine, omeyyade, mudéjare, baroque —, la lenteur n’est pas un luxe, c’est une pédagogie. À ceux qui travaillent ici dans l’art, l’enseignement, l’édition, la recherche: ce livre est un miroir, mais aussi une boîte à outils. Les 5 idées à ne pas manquer dans El informe Révolte du temps: Reprendre la main sur son agenda n’est pas un caprice; c’est la condition de la pensée fine. Culture comme ressource: Lire, voir, écouter relèvent d’une hygiène mentale autant que d’un plaisir. Violence douce: Les procédures s’imposent par accumulation; apprendre à les nommer, c’est déjà les réduire. Autodiscipline toxique: Se mesurer sans cesse tue la curiosité; cultiver l’essai-erreur, c’est la relancer. Précarité systémique: Le mal n’est pas individuel; il appelle des pratiques collectives de soin et de solidarité. Comment lire Zafra aujourd’hui sans se noyer dans les mails Un bon point de départ: découper la lecture en sessions courtes, régulières, en dehors des écrans. Note les idées, pas les obligations. L’essai est écrit dans une prose précise, parfois poétique: laisse-la respirer. Tu peux alterner avec des promenades — cinq minutes suffisent — pour digérer un concept et revenir à la page avec un angle plus clair. Conseils concrets: Créer un sas: 20 minutes sans notifications avant chaque session. Lire à voix haute un paragraphe clé: la langue révèle le poids des idées. Partager une note chaque semaine avec un pair: transformer la lecture en conversation, pas en performance. Dans la section précédente, on a vu les concepts; dans celle-ci, on les met en pratique. Et si tu animes un atelier, propose une séance dédiée à la « cartographie du temps »: agenda réel vs agenda désiré. C’est une excellente entrée pour discuter de la révolte radicale du temps que défend l’ouvrage. Pourquoi ce prix compte au-delà du cercle des initiés Le Premio Nacional de Ensayo, doté de 30 000 euros, récompense une trajectoire et un geste intellectuel qui irriguent le débat public. Voir aux côtés de Zafra des noms passés comme Irene Vallejo, Adela Cortina ou Alfredo González-Ruibal rappelle la diversité d’approches distinguées ces dernières années. Ce n’est pas qu’une question d’ego littéraire: c’est un baromètre de nos inquiétudes collectives. Pour Córdoba, c’est aussi une fierté discrète: une voix née ici qui pense le présent depuis le travail réel, celui des classes créatives, des enseignants, des chercheurs et des indépendants. Dans la prochaine saison culturelle, parions que lectures, clubs et séminaires s’empareront de ces thèmes. Et c’est tant mieux: le livre n’apporte pas une solution miracle, mais une grammaire pour l’action. À nous de la conjuguer localement, de la librairie au campus, du patio au studio. Questions Fréquentes Où lire El informe en version originale et en français ? L’ouvrage est publié en espagnol chez Anagrama. Une traduction française peut prendre du temps selon les droits et calendriers éditoriaux. En attendant, certaines librairies hispanophones le commandent facilement, et les bibliothèques universitaires l’intègrent souvent à leurs fonds d’essais contemporains. L’essai est-il accessible si je ne suis pas universitaire ? Oui. La prose est soignée mais claire, et les exemples parlent à quiconque subit réunions, indicateurs et reporting. L’important est d’avancer à son rythme et de s’autoriser des pauses, comme le livre lui-même le suggère en prônant une réappropriation du temps. En quoi cela concerne les travailleurs créatifs de Córdoba ? Parce que le diagnostic décrit des réalités locales: multi-emploi, appels à projets, tâches invisibles. Les pistes de Zafra — ritualiser la lecture, coopérer, ralentir — sont applicables ici, dans des espaces culturels, ateliers et bibliothèques de quartier. Comment mettre en place la « révolte du temps » au quotidien ? Commence petit: créneaux sans mails, réunions raccourcies, quotas de tâches administratives par journée. Mutualise certaines démarches avec des collègues et réhabilite des moments gratuits de culture: une visite rapide d’expo, vingt pages lues au soleil, une discussion sans ordre du jour. écrivainhommageLittérature 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Vu de l’intérieur: pourquoi le sacre d’India Martínez aux Premios Radiolé 2025 fait vibrer Cordoue entrée suivante Vu de l’intérieur: pourquoi le Concours National de Arte Flamenco de Córdoba te fait passer un cap A lire aussi Vu de l’intérieur: pourquoi le Concours National de... 8 octobre 2025 Vu de l’intérieur: pourquoi le sacre d’India Martínez... 7 octobre 2025 Vu de l’intérieur: la voix d’une grand‑mère relie... 7 octobre 2025 Tu l’avais remarqué ? 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