Vu de l’intérieur: le retour de David Uclés clôture Cosmopoética et rallume la flamme Machado à Córdoba

Un écrivain lit au micro, de nuit, sur une place andalouse baignée de lumières chaudes, public attentif.

TL;DR

  • 🔥 Uclés revient à Córdoba pour un pregón sous les étoiles
  • 🎼 Hommage Machado: poésie mise en musique, frissons garantis
  • 🗓️ Un samedi non-stop: talks, concert, fête jusqu’à tard

Cosmopoética t’intéresse ? Samedi, Córdoba accueille le retour de David Uclés, lauréat récent, pour un pregón sous les étoiles et un hommage vibrant à Machado. Programme précis, conseils futés, et une ville entière qui respire la poésie.

Est-ce que tu savais que tout Córdoba écoute la poésie ?

Cosmopoética a cette magie-là: quand la ville coupe le souffle et tend l’oreille. Ce samedi, la 22e édition se referme avec un retour très attendu, celui de David Uclés (Ubeda, 1990), lauréat récent du Premio Dulce Chacón. Son pregón, à 21 h sur la Plaza de las Cañas, n’est pas un simple discours: c’est un geste de gratitude envers la ville où il a commencé ses études de traduction en 2008 et où a germé sa plume. Et comme si cela ne suffisait pas, Córdoba rend hommage aux Machado pour les 150 ans de la naissance d’Antonio: conversation d’exception, puis un concert qui fait vibrer les vers. Résultat: une soirée complète, poétique, musicale et très cordouane.

Si tu aimes quand une ville devient scène, tu vas adorer. Les ruelles résonnent, les cafés murmurent, et les façades blanchies à la chaux renvoient la lumière des réverbères comme un décor de théâtre. C’est précisément pour cela que Cosmopoética est unique: ici, l’oralité, la musique et la mémoire ne s’opposent pas, elles s’additionnent.

Pourquoi le retour de David Uclés fait événement

Uclés revient là où tout a commencé. Un an après son arrivée à Córdoba, il amorce l’écriture de La péninsule des maisons vides, roman singulier sur la mémoire de la Guerre civile qui a mis tout le monde d’accord: critique, jurys, lecteurs. Son regard est à la fois lyrique et chirurgical, fidèle à l’éthique du traducteur qui écoute avant de parler. Revenir pour la clôture, c’est boucler une boucle intime et publique.

Cosmopoética a grandi sous les yeux d’une génération qui l’a vu passer d’audaces confidentielles à une référence internationale. Entendre Uclés parler de l’expérience de la ville, des débuts du festival et de ce que signifie écrire depuis un lieu, c’est comprendre que la littérature n’est pas hors-sol. À Córdoba, elle est charnelle, traversée par les patios, le Guadalquivir, la mémoire populaire. Attends-toi à un pregón où l’émotion n’annule pas l’exigence: au contraire, elle la rend nécessaire.

Les 5 moments à ne pas rater samedi

  1. 18 h — Recuperando a los Machado (Auditorium du Conservatoire): conversation avec Eva Díaz Pérez et Alfonso Guerra autour d’une lignée familiale qui a irrigué la culture espagnole du 19e au 20e siècle.
  2. 20 h — Versos que se hicieron canción (même auditorium): la poésie de Machado mise en musique, avec des œuvres d’Antón García Abril et des créations d’Ana María Guadián et Miquel Ortega.
  3. 21 h — Pregón de David Uclés (Plaza de las Cañas): le moment-phare, en plein air, accompagné par la direction du festival. Attends-toi à un texte personnel, ancré à Córdoba.
  4. Dès 19 h et jusqu’à tard — Soirée musicale: scène locale en évidence, rythmes qui défilent et ambiance de quartier. Idéal pour glisser d’un set à l’autre en flânant.
  5. Après-minuit — La ville en mode noctambule: bars, conversations, et cette savoureuse dérive cordouane qui prolonge les vers en confidences.

Machado, l’Andalousie et la musique, un fil vivant

Fêter Machado à Córdoba n’a rien d’un simple protocole. La conversation Recuperando a los Machado rappelle un arbre généalogique où chaque branche nourrit une pratique: le grand-père médecin et naturaliste, la grand-mère passeuse d’oralité, le père folkloriste, puis les frères poètes et dramaturges. Autrement dit, une famille où l’encre circule comme un sang élargi à la musique et au peuple.

Le concert qui suit poursuit ce fil vivant: quand la musique rencontre les vers, la diction se fait souffle, la métrique devient rythme. Entendre les textes de Machado dialoguer avec García Abril ou des créations nouvelles, c’est mesurer l’actualité d’une poésie que l’on croit scolaire alors qu’elle est terriblement contemporaine. À Córdoba, ville d’accords et de palimpsestes, cette rencontre sonne juste: la poésie quitte la page, se fait voix, se fait place publique.

Conseils pratiques pour savourer la clôture à Córdoba

  • Arrive tôt pour la conversation et le concert: les auditoriums se remplissent vite.
  • Pour le pregón, vise un spot latéral sur la Plaza de las Cañas: tu entendras bien et verras la scène sans être compressé.
  • Emporte une petite veste: les soirées d’octobre peuvent surprendre après la chaleur du jour.
  • Hydrate-toi et grignote léger avant 20 h: tu profiteras mieux de la continuité des événements.
  • Vérifie les modalités d’accès sur le programme officiel: certains formats peuvent varier selon l’affluence.

C’est tout l’esprit cordouan: on prend le temps. Entre deux temps forts, laisse-toi porter par les ruelles, écoute les répétitions qui filtrent des fenêtres, goûte un finito en terrasse. Dans la section suivante, on voit ce que cette soirée dit de la ville aujourd’hui.

Ce que Cosmopoética dit de Córdoba aujourd’hui

Cosmopoética réussit un petit miracle: reconnecter habitants et visiteurs par le fil de la parole partagée. Dans cette 22e édition, la maturité se lit dans l’équilibre entre réflexion et fête, héritage et création. Uclés incarne ce dialogue: un écrivain né ailleurs, formé ici, qui parle du pays en le regardant depuis un lieu concret. Le festival, lui, agit comme un amplificateur: il fait remonter la mémoire (Machado), ouvre l’oreille à l’inédit (les créations musicales), redonne au centre historique sa fonction d’agora.

Pour qui cherche un Córdoba authentique, il n’y a pas que les monuments. Il y a des voix, des gestes, des communautés qui se reconnaissent. Et une certitude: la poésie n’est pas un genre fragile, c’est une énergie civique. Ce samedi, elle aura des visages, des guitares, et un silence vibrant juste avant que le pregón ne commence.

Questions Fréquentes

Cosmopoética, c’est quoi exactement et pourquoi c’est important

Cosmopoética est un festival de poésie et de littérature qui, depuis plus de vingt éditions, transforme Córdoba en scène. Il attire des auteurs d’ici et d’ailleurs, mêle lectures, musique et rencontres, et a gagné une reconnaissance nationale.

Où se déroule la clôture et comment s’y rendre facilement

La conversation et le concert ont lieu à l’auditorium du Conservatoire professionnel de musique. Le pregón de David Uclés se tient sur la Plaza de las Cañas, en plein air. Viens à pied si possible: le centre historique est plus agréable sans voiture.

Faut-il réserver pour la conversation sur les Machado

Les modalités peuvent varier. Le plus sûr est de consulter le programme officiel et d’arriver en avance. Les auditoriums ont une jauge limitée et les places partent vite lors de la clôture.

Comment s’habiller pour une soirée en plein air à Córdoba en octobre

La journée peut être douce voire chaude, mais les soirées tombent vite. Prends une veste légère et des chaussures confortables pour rester debout. Prévois une petite bouteille d’eau et reste flexible: la nuit peut s’étirer agréablement.

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