1 TL;DR🎸 Un festival sévillan redonne voix au peintre cordouan🖼️ La guitare devient le fil rouge de son imaginaire🚄 Itinéraire express: musée à Córdoba, concert à SévilleEt si Julio Romero de Torres s’écoutait autant qu’il se regardait ? Ce papier te montre comment le Festival de la Guitarra de Sevilla transforme le peintre cordouan en musique vivante — avec des dates clés et des détails que peu racontent.Est-ce que tu savais que la peinture s’écoute aussi ? On dit souvent que Julio Romero de Torres se contemple. À Séville cet automne, on va surtout l’entendre. Le Festival de la Guitarra de Sevilla (9 octobre – 7 novembre) rend un hommage vibrant au peintre cordouan pour le 95e anniversaire de sa disparition. Deux rendez-vous à noter: le 18 octobre, José Antonio Rodríguez en scène à l’Espacio Turina; puis le 20 octobre au CICUS, la projection de « La mirada de Romero de Torres », œuvre du même Rodríguez, orchestrée par Enric Palomar et captée lors de sa création au Festival de la Guitarra 2024, avec Michael Thomas à la baguette de l’Orquesta de Córdoba. Pourquoi c’est fort ? Parce que la guitare, chez Romero de Torres, n’est pas décorative: elle est un personnage, un double intime du corps, du deuil, de la fête. J’ai grandi à Córdoba avec ses images au musée éponyme; entendre cette iconographie transposée en musique, c’est comme traverser le tableau—une sensation rare. Dans la section suivante, je t’explique en quoi guitare et pinceau racontent la même histoire. Pourquoi la guitare parle la langue de Romero de Torres Chez Romero de Torres, la scène andalouse ne se limite pas aux mantilles et aux peinetas: la guitare s’invite souvent, appuyée contre une chaise, tenue avec pudeur, ou simplement suggérée. Elle symbolise trois choses à la fois: le populaire (le patio, la plaza, la copla), l’intime (la confidence, le secret), et le tragique (cette gravité sourde que ses modèles portent dans le regard). C’est exactement ce triple axe que la programmation sévillane veut faire entendre. Le pari du festival ? Traverser les disciplines pour faire dialoguer le symbole. La guitare n’illustre pas; elle interprète. Elle peut murmurer une siguiriya à la place d’un regard, ou étirer un tremolo là où la toile suggère l’attente. Et comme l’Andalousie aime les contrastes, les arrangements de Palomar donnent de l’ampleur orchestrale à la chair flamenca de Rodríguez. Résultat: la peinture devient espace acoustique. C’est pour cela que cet hommage déborde la simple commémoration; il propose une lecture sensible, presque phénoménologique, de l’œuvre du peintre cordouan. Vu de l’intérieur: ce que la création m’a révélé À la création 2024, j’ai pris en note trois couleurs musicales récurrentes. D’abord, le timbre boisé de la guitare soliste, tenu sur le fil, comme une respiration au chevet d’un modelé de lumière. Ensuite, les cordes de l’orchestre dessinant les ombres—non pas dramatiques à la hollywoodienne, mais denses, comme un clair-obscur andalou. Enfin, des intervalles qui frôlent les palos sans les singer: une siguiriya pas tout à fait nommée, une soleá qui évite la carte postale. Vous pourriez être interessé par Stromae papa à Barcelone : quand la famille inspire la renaissance de l’artiste 10 juin 2025 1917 : Ce chef-d’œuvre du cinéma de guerre change-t-il vraiment la donne ? 27 mai 2025 On peut aimer Romero de Torres sans aimer l’opéra; ici, on aime sans notice. La direction de Michael Thomas laisse respirer la guitare, et c’est précieux: l’orchestre encadre, il n’étouffe pas. Quand le motif revient—comme ces regards répétés dans les toiles du musée de Córdoba—on sent une mémoire qui se réactive. Dans la prochaine section, je te donne un plan concret pour vivre l’hommage côté public, sans rater les meilleurs moments. Ton itinéraire parfait entre Córdoba et Séville Tu veux le combo gagnant ? Le matin: Musée Julio Romero de Torres à Córdoba, pour ancrer l’imaginaire. Prends 60–90 minutes, pas moins. Après-midi: AVE/AVANT jusqu’à Séville (environ 45 min). Réserve tôt. Soir: Espacio Turina (18/10) pour Rodríguez, ou CICUS (20/10) pour la projection + colloque. Astuces de local: arrive 30 minutes avant, car les salles sévillanes sont intimes—idéal pour la guitare, mais moins indulgentes avec les retardataires. Place-toi légèrement à gauche de la scène si tu veux voir la main droite du guitariste (et son attack). Et si tu restes à Córdoba une nuit, prolonge avec une peña flamenca—tu comprendras d’instinct ce que le festival théorise: la guitare comme rituel social autant qu’artistique. Côté budget, le festival pratique souvent des tarifs modulés selon placement et série: vérifie le site officiel pour la billetterie et les réductions étudiants/seniors. Et garde une marge: ces soirées-là donnent envie de répéter l’expérience. Héritage cordouan, résonances d’aujourd’hui Au-delà des dates, l’enjeu est culturel. Córdoba n’est pas qu’un décor pour l’Andalousie romantique: c’est une fabrique d’images qui ont nourri la mémoire collective, de la Mezquita aux patios, en passant par les visages énigmatiques de Romero de Torres. Quand Séville met la guitare au service de ce regard, c’est toute l’aire andalouse qui s’orchestre. Ce dialogue peinture–musique fonctionne car il respecte la réserve de Romero de Torres: la beauté n’est jamais appuyée, elle est retenue. La guitare, pareil: pas d’esbroufe, de la sobriété et une intensité dosée. À mon sens, c’est exactement ce que notre époque a besoin d’entendre: moins de surenchère, plus de sens. Et si tu veux poursuivre la piste, reviens au musée de Córdoba un jour de semaine, quand la salle se tait: tu reconnaitras, dans le silence, les mêmes pulsations que l’orchestre a mises en lumière à Séville. Questions Fréquentes Où et quand voir l’hommage à Julio Romero de Torres à Séville ? Le Festival de la Guitarra de Sevilla se tient du 9 octobre au 7 novembre. Moments clés: José Antonio Rodríguez à l’Espacio Turina le 18 octobre, puis la projection de « La mirada de Romero de Torres » au CICUS le 20 octobre, suivie d’un colloque. Faut-il connaître le flamenco pour apprécier ces concerts ? Pas du tout. Les arrangements d’Enric Palomar et la direction de Michael Thomas privilégient une narration claire. La guitare de José Antonio Rodríguez est expressive et accessible, même si tu n’identifies pas les palos. Comment relier Séville et Córdoba dans la même journée ? Le train rapide (AVE/AVANT) met environ 45 minutes entre les deux. Idée: musée à Córdoba le matin, train dans l’après-midi, concert à Séville le soir. Réserve tes billets à l’avance. Qu’est-ce qui rend cet hommage vraiment différent ? Ici, la guitare ne “commente” pas les tableaux: elle en recrée la dramaturgie. L’œuvre picturale devient matière sonore et révèle la part intime, populaire et tragique au cœur de l’imaginaire cordouan. FestivalFestival de la Guitarepeinture 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Tu ne l’avais jamais remarqué: la poésie est un regard — vu de l’intérieur de Cosmopoética à Cordoue A lire aussi Tu ne l’avais jamais remarqué: la poésie est... 1 octobre 2025 Vu de l’intérieur: Miriam Reyes électrise Cosmopoética et... 1 octobre 2025 Vu de l’intérieur: comment nos vies sont devenues... 1 octobre 2025 Touristes vs. habitants : 650.000 € peuvent-ils réinventer... 30 septembre 2025 Tu ne l’avais jamais remarqué… Quand la rue... 30 septembre 2025 Vu de l’intérieur: l’IA, la mort de l’auteur... 30 septembre 2025 Tu ne l’avais jamais remarqué : la Semana... 29 septembre 2025 Tu ne l’avais jamais entendu ainsi : deux... 29 septembre 2025 Le détail oublié qui change tout : Bustamante... 29 septembre 2025 Tu ne l’avais jamais remarqué : et si... 28 septembre 2025