Vu de l’intérieur: Miriam Reyes électrise Cosmopoética et croise la voix d’A. López Andrada à Córdoba

Deux poètes assis sur scène, micro à la main, lumière chaude, public flou au premier plan lors d’un festival de poésie intimiste.

TL;DR

  • 🎤 Une Miriam Reyes magnétique, fraîchement sacrée, en scène
  • 🌿 López Andrada invoque la dehesa et la mémoire rurale
  • ⚡️ Dialogue tendu et tendre: ville vs campagne, images qui restent

Cosmopoética t’intrigue ? Je t’emmène en coulisses: la performance vibrante de Miriam Reyes — tout juste primée — face à la mémoire rurale d’Alejandro López Andrada. Deux univers, une même émotion.

Cosmopoética, pourquoi ça frappe si juste à Córdoba

Est-ce que tu savais que la poésie peut retourner une salle sans un seul effet spectaculaire, juste avec une respiration bien posée et un silence tenu dix secondes de trop ? C’est exactement ce qui s’est passé à Cosmopoética, le festival qui transforme Córdoba en capitale de la parole murmurée. Année après année, j’y vois la même magie: des voix venues d’horizons opposés se frottent l’une à l’autre et la ville, elle, fait caisse de résonance. Les patios ferment à clé, le Guadalquivir ralentit, et dans une salle discrète, on se dépose.

Cette édition, Miriam Reyes est revenue — auréolée d’un grand prix national de poésie reçu à peine deux semaines plus tôt. En face d’elle, Alejandro López Andrada, poète cordouan de Los Pedroches, celui qui porte la mémoire rurale comme d’autres portent un blason. Cosmopoética sait organiser ces frictions: la poésie du corps et de l’exil contre la chronique des chênes verts et du vent de la sierra.

C’est pour cela que le rendez-vous compte: on n’y consomme pas des textes, on y vit des heurts de mondes. Et si tu veux te préparer, jette un œil à la programmation officielle sur le site du festival (cosmopoetica.es) et au regard local de la presse culturelle (cordopolis.eldiario.es).

Miriam Reyes: images, migration et souffle scénique

Je l’ai vue entrer sans bruit, comme on pousse la porte d’une cuisine alors que tout le monde dort. Sa diction, c’est un scalpel: net, précis, ardent. Reyes travaille la vidéo-poésie depuis des années; sur scène, on sent ce montage intérieur, ces coupes invisibles qui rythment. Elle lit lentement, puis accélère d’un coup, et la salle bascule. Les thèmes — le corps, l’errance, la langue qu’on perd et qu’on réapprend — frappent d’autant plus que sa présence refuse le spectaculaire. Rien d’inutile. Pas de lyrisme enrubanné. Juste la tension d’un fil qui tient.

Quand elle glisse quelques vers sur la façon dont une frontière s’installe jusque dans la gorge, tu entends les sièges craquer. À Córdoba, ville-mosaïque, ça résonne fort. La Mezquita n’est jamais loin en métaphore: une forêt de colonnes, des mondes superposés. Ce prix national récemment obtenu donne un relief particulier à son retour: on perçoit l’assise d’une œuvre longuement construite et, paradoxalement, une liberté nouvelle.

Dans la section suivante, tu verras comment cette intensité se confronte à la parole chaleureuse et terrienne d’Alejandro López Andrada.

López Andrada: la mémoire rurale qui palpite encore

Si Reyes découpe, López Andrada enlace. Sa voix a ce grain du nord de la province, celui de la dehesa de Los Pedroches où le temps ne se perd pas: il s’étire. J’ai souvenir d’un matin d’hiver à Pozoblanco, café brûlant en main, à l’écouter parler de son enfance parmi les chênes et les chemins. Sur scène, il garde cette proximité de conversation: on dirait un voisin qui vient partager la météo et glisser un souvenir. Mais attention, sous la douceur couvent la mélancolie et la lucidité. Il raconte les départs, l’érosion des métiers, les silences de la campagne à l’heure où les cloches ne marquent plus les jours.

Là où Reyes met en crise la langue, Andrada l’apaise et l’arrondit. La salle passe d’un battement cardiaque à l’autre. Les images sont charnelles: poussière sur les bottes, couteau de berger, pain chaud — tout un réalisme sensible qui ne fige jamais dans la carte postale. Il sait éviter le folklore; il tient la veine classique avec un œil moderne.

C’est précisément ce contraste qui rend leur dialogue si fertile: ville et campagne s’éclairent l’une l’autre.

Deux mondes en miroir: cordes frottées, même vibration

Ce que j’aime dans Cosmopoética, c’est la mise à nu des divergences. Le dialogue Reyes–López Andrada a dessiné un pont entre l’exil intérieur et le terroir. On a entendu des questions simples et vertigineuses: Que devient une langue quand elle traverse un continent ? Que devient un paysage quand les enfants partent ? La réponse, ce fut un échange de gestes plus que d’arguments. Elle: une main qui pince l’air, comme pour extraire un mot introuvable. Lui: un sourire triste, puis une anecdote de cortijo qui se termine en rire discret.

Pratiquement, si tu viens:

  • Arrive 15 minutes en avance, les salles à taille humaine se remplissent vite.
  • Prends de quoi noter: les citations te rattrapent au détour d’un vers.
  • Après la lecture, file sous les arcades de la Plaza de la Corredera: les discussions s’y prolongent naturellement.

Ce soir-là, je suis reparti par les ruelles près de San Andrés. Le pavé gardait la chaleur. Je me suis rappelé cette évidence: à Córdoba, la poésie n’est pas un genre, c’est une façon de se saluer.

Questions Fréquentes

Cosmopoética à Córdoba, c’est quand et où exactement ?

Le festival se tient chaque année à l’automne, sur plusieurs jours, avec des événements répartis dans des lieux intimistes (salles municipales, patios, centres culturels). Le programme détaillé et les réservations sont sur le site officiel du festival.

Qui est Miriam Reyes et pourquoi tout le monde en parle ?

Poète et artiste de vidéo-poésie, elle explore l’exil, le corps et la langue avec une intensité scénique rare. Son récent grand prix national de poésie a confirmé une trajectoire déjà très respectée dans le milieu.

Et Alejandro López Andrada, on le lit par où commencer ?

Auteur cordouan ancré dans Los Pedroches, il mêle mémoire rurale et sensibilité contemporaine. Commence par ses recueils les plus accessibles sur le paysage et l’enfance; tu y trouveras une voix chaleureuse sans nostalgie facile.

Faut-il des billets payants pour assister aux lectures ?

Beaucoup d’événements sont gratuits avec réservation obligatoire, mais certains formats (ateliers, rencontres spéciales) peuvent être payants ou à capacité très limitée. Anticipe et surveille l’ouverture des places au calendrier du festival.

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