Ouverture Cosmopoética 2025: Junot Díaz et Mayra Santos‑Febres à Córdoba, poésie des marges et rap andalou

Deux auteurs sur scène, éclairage chaleureux, en pleine conversation au théâtre, microphones à la main.

TL;DR

  • 🔥 Un opening XXL: Junot Díaz + Mayra Santos‑Febres au Teatro Góngora
  • 🎤 Un show rap‑andalusí qui réveille l’héritage andalou, version 2025
  • 🌺 Un festival sous le signe de la résilience: “Une fleur a fendu l’asphalte”

Cosmopoética 2025 démarre fort: j’y serai au Teatro Góngora pour un dialogue Junot Díaz–Mayra Santos‑Febres sur les voix marginalisées, suivi d’un live rap‑andalusí qui renverse tout. Promis: ce n’est pas une soirée de plus.

Est-ce que tu savais que la poésie peut faire danser Córdoba ?

Cosmopoética 2025 ne s’ouvre pas en chuchotant, mais en éclat. Vendredi 26 septembre, 20h30, Teatro Góngora: un dialogue rare entre Junot Díaz et Mayra Santos‑Febres, deux voix qui savent faire vibrer les marges comme un cajón bien frappé. Le leitmotiv de cette 22e édition — « Une fleur a fendu l’asphalte » (Drummond de Andrade) — n’est pas un slogan, c’est un programme. Ici, on combat le bruit dystopique par la parole, pas par l’évasion: par l’engagement.

Je vis à Córdoba depuis assez longtemps pour savoir que la ville se métamorphose quand la poésie descend dans la rue. J’ai vu des lycéens déclamer près du Puente Romano et des retraités murmurer des vers dans les patios. Cosmopoética, Prix national de Fomento de la Lectura 2009, a cette magie: mêler haute littérature et ferveur populaire. Cette année, l’ouverture promet une conversation frontale sur migration, identité et désir de monde commun. Et juste après, un bouquet final inattendu: un set rap‑andalusí qui flippe le patrimoine comme un sample.

C’est pour cela que cette soirée compte: elle fixe le ton d’un festival qui préfère la vérité rugueuse au vernis poli. Et dans la section suivante, tu vas voir pourquoi les deux invités ne sont pas là par hasard.

Junot Díaz et Santos‑Febres: quand les marges mènent la danse

Ce duo-là incarne une boussole littéraire. Junot Díaz, styliste du spanglish et chroniqueur des diasporas, a donné une voix aux familles du Nord de Manhattan comme aux rêves brisés de la Caraïbe. Sa prose passe du geek à l’intime en une phrase, et c’est précisément ce grand écart qui fait respirer le réel. Mayra Santos‑Febres, elle, tisse les archipels afro‑caribéens: corps, désir, sacré, villes portuaires, tout s’y croise avec une intensité qui rappelle la houle. Quand elle écrit, on sent l’odeur du sel et la brûlure du regard social.

Ce qui m’électrise? Les deux partagent une même conviction: la langue est un radeau. Elle accueille, elle secoue, elle sauve. À Córdoba, ville où cohabitent mémoire arabe, hébraïque et romane, leur conversation prend une résonance particulière. On parle souvent de « convivencia » comme d’une carte postale; eux vont l’interroger en direct: comment on habite une langue quand on a dû quitter la sienne? comment on fait coexister l’archive et le présent? Attends-toi à des éclats, à de l’humour pince‑sans‑rire, et à cette façon très caribéenne d’ouvrir les fenêtres même quand les murs semblent se resserrer.

Et puisque les murs ont des oreilles, la musique arrive ensuite pour relayer la parole. Tu vas comprendre pourquoi dans la partie suivante.

Rap andalou + lyrique d’Al‑Ándalus: le mix qui réveille

« Unas leonas somos »: le titre annonce la couleur. Pensée tranchante d’un côté, beats et flow de l’autre. Le projet convoque l’underground andalou, la poésie arabe classique (muwashshah, zéjel) et l’énergie des scènes rap actuelles. Et comme Córdoba a donné au monde Wallada bint al‑Mustakfî — poétesse, amante, icône d’indépendance — le clin d’œil aux « leonas » fait sens. Ça mord, ça protège, ça avance en meute.

Musicalement, imagine un sample de oud, des percussions qui reprennent un compás proche du tiento, puis une nappe électronique qui ouvre l’espace, pendant que les vers claquent comme des palmas sèches. Ce n’est pas une juxtaposition gadget, c’est une conversation trans‑séculaire: la rime interne répond à la qasida, le spoken word tutoie le cante, et tout à coup, l’Al‑Ándalus cesse d’être un musée — il respire. À chaque édition, je guette ces craquements de plaque tectonique: quand un patrimoine supposé figé se remet à bouger sous nos pieds. C’est exactement ce que promet ce set: une tradition mobile, populaire et savante, joyeuse et politique.

Après ce choc, tu auras envie de plus. Passons au pratique: comment profiter de neuf jours sans te perdre.

Mes conseils d’initié pour vivre Córdoba en mode poétique

  • Arrive tôt au Teatro Góngora: la salle est confortable, mais l’ouverture crée toujours une file. À 20h30, l’Espagne commence juste sa soirée.
  • Réserve: certaines activités sont gratuites à entrée limitée. Anticipe, surtout pour les ateliers et lectures intimistes.
  • Cartographie poétique: alterne têtes d’affiche et formats de poche. Les petites scènes dans les patios ou bibliothèques offrent des moments inattendus.
  • Respire la ville: avant la soirée, traverse la Judería au crépuscule; après, cap sur une taberna calme pour laisser infuser (évite les zones trop bruyantes si tu veux débriefer à chaud).
  • Mélange les langues: ici, l’espagnol se frotte à l’anglais, au français, au spanglish. Ose poser des questions, les auteurs adorent ces passerelles.
  • Reste ouvert: le thème de l’édition est la résilience. Laisse-toi déranger un peu: une bonne lecture n’est jamais un massage.

Neuf jours (26 septembre–4 octobre) pour une cinquantaine d’auteurs, c’est riche. Fais-toi un fil rouge: diaspora, genre, écologie poétique… Et garde un creux pour l’imprévu: c’est souvent là que naissent les souvenirs qui s’accrochent.

Questions Fréquentes

Cosmopoética 2025: quelles sont les dates et le programme clé ?

Le festival se tient du 26 septembre au 4 octobre. L’ouverture a lieu au Teatro Góngora à 20h30 avec un dialogue littéraire suivi d’un set rap‑andalusí. Ensuite, lectures, ateliers, performances et rencontres se succèdent un peu partout en ville. Le programme détaillé est annoncé généralement quelques semaines avant l’événement.

Comment assister à l’ouverture au Teatro Góngora: billets ou invitations ?

Selon les années, l’accès à l’ouverture peut être gratuit avec retrait préalable ou payant à tarif modéré. Mon conseil: surveille l’annonce officielle et réserve dès l’ouverture des places. Arrive 30 minutes en avance pour choisir une bonne assise et profiter de l’ambiance.

Y a‑t‑il des activités en français ou en anglais pendant le festival ?

La majorité des événements se déroulent en espagnol, mais certaines rencontres accueillent des auteurs internationaux et peuvent proposer traduction ou modération bilingue. Même sans maîtrise parfaite, les formats performatifs (poésie, musique) restent accessibles et vibrants.

Le show rap‑andalusí convient‑il aux familles ?

C’est un spectacle musical et poétique, énergique et contemporain. L’ambiance est plutôt adulte/ados, mais rien de choquant a priori. Si tu viens avec enfants, vise des places pas trop proches des enceintes pour préserver les oreilles.

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