Le détail oublié qui change tout : de Wallada à la manosphère, ce que Cordoue nous apprend du backlash antiféministe

Jeune femme méditerranéenne, carnet en main, dans une cour à arcs, entre lumière dorée et azulejos, évoquant Wallada et les débats féministes d’aujourd’hui.

TL;DR

  • 🔥 De Wallada à aujourd’hui, Cordoue révèle un pattern oublié
  • 🧠 Pop féminisme vs réalité sociale: le décalage qui fâche
  • 📉 Manosphère, droits en recul: les signaux à lire sans filtre

Féminisme et culture pop te semblent déconnectés ? À Cordoue, l’ombre de Wallada éclaire la tempête actuelle : manosphère, recul des droits, classe vs genre… Découvre le petit indice historique qui rebat les cartes, loin des slogans en paillettes.

Est-ce que tu savais que l’histoire bégaie à Cordoue ?

Le 72 % des touristes prennent des photos sans lever les yeux sur les signes du temps. À Cordoue, une poétesse du XIe siècle, Wallada bint al-Mustakfî, brodait ses vers sur sa tunique, assumant savoir et désir—un geste de visibilité longtemps avant nos hashtags. Aujourd’hui, la “manosphère” crie plus fort que jamais, et Susan Faludi prévient: la contre‑offensive n’est plus gant de velours, elle cherche à punir. La révocation de Roe v. Wade en 2022 a marqué un tournant planétaire des imaginaires: si un droit central peut basculer, d’autres vacillent par ricochet.

Que révèle Cordoue dans ce vacarme? Une ville palimpseste où les couches s’empilent sans s’annuler. C’est précisément l’erreur des guerres culturelles: transformer une coexistence complexe en duel stérile. Entre patios fleuris et arcs bicolores, on apprend qu’un symbole peut signifier plusieurs choses à la fois—et que l’agenda matériel (salaires, crèches, accès aux soins) ne se résout pas par tee-shirts à slogans. C’est pour cela que, dans la section suivante, on met face à face féminisme pop et terrain—là où se joue la vraie bataille.

Féminisme pop ou terrain ? Cordoue tranche sans bruit

Barbie, hymnes en stade, tee-shirts “girl power” : l’emballement a ses vertus—il normalise un vocabulaire. Mais quand la forme mange le fond, la politique s’évapore. Faludi le rappelle: après la crise de 2008, beaucoup de femmes avaient besoin d’emplois décents et de services publics; on leur a servi des mantras individualistes. Cordoue, économie de services et saisonnalité touristique, illustre ce piège: horaires éclatés, garde d’enfants compliquée, loyers tendus dans le centre historique. Les slogans ne paient ni la nounou ni l’électricité.

Ce que montre la ville, c’est une boussole simple:

  • Qui gagne quoi ? (emplois stables, temps de repos, sécurité)
  • Qui décide quoi ? (syndicats, institutions locales, budgets)
  • Qui peut y accéder ? (transports, horaires, prix)

Quand ces trois questions trouvent des réponses concrètes, la parole féministe cesse d’être décorative. Les grandes marches du 8‑M ont déjà fait bouger des lignes en Espagne: budgets, protocoles anti‑harcèlement, débats sur les soins. Cordoue enseigne la patience des patios: on arrose, on taille, on recommence—loin du “coup d’éclat” de 24h. Dans la section suivante, on aborde l’autre versant du backlash: la masculinité devenue spectacle.

Masculinité ornementale : du devoir à l’audience

Faludi pointe une bascule: la masculinité jadis utilitaire (nourrir, protéger, servir) devient marchandise. Likes, musculature, intimidation visuelle—une virilité d’enseigne lumineuse. On l’a vue défiler en politique comme sur les réseaux: posture, branding, outrage performé. Et quand l’audience ne suit pas, honte et colère s’agrègent en ressentiment, foyer parfait pour les gourous de la “manosphère”.

Cordoue, elle, oppose une autre idée du prestige: l’ouvrage bien fait (zellij, bois sculpté, orfèvrerie), la maîtrise transmise de main en main. Le remède n’est pas de culpabiliser les garçons mais de réancrer la valeur: compétence, soin, contribution. Des ateliers de quartier aux équipes sportives inclusives, on vérifie que l’estime se reconstruit par l’utilité, pas par la pose.

Conseils pratiques pour parents/éducateurs:

  • Valoriser l’entraide (bénévolat local, projets concrets)
  • Débrancher la comparaison (défis hors écran, objectifs mesurables)
  • Nommer les émotions (colère ≠ force; écoute = courage)

C’est ce déplacement qui rend le backlash actuel plus dangereux: il ne débat pas, il punit. Voyons comment.

Pourquoi le backlash 2020s frappe plus fort qu’hier

Dans les années 80, la rhétorique prétendait “sauver” les femmes du féminisme. Aujourd’hui, retrait de droits et menaces pénales montrent un changement d’échelle. L’abrogation de Roe v. Wade (2022) a validé la stratégie “pièce par pièce”: tribunaux, lois locales, budgets. En ligne, des campagnes coordonnées ciblent journalistes, militantes, chercheuses—avec un mélange d’intimidation et de désinformation.

L’Europe n’est pas hors‑sol. Les débats sur les droits reproductifs, les violences, la place des personnes trans se tendent, avec des lignes de fracture classe vs genre très nettes. Là où les politiques ignorent loyers, transports, soins, la colère change de camp. Cordoue rappelle une évidence: on ne défend pas un monument avec des posters; on le fait avec entretien régulier, garde‑fous et artisans formés. Traduction politique: institutions étanches aux lobbys, éducation critique aux médias, services publics à la hauteur. Dans la section suivante: ce que Wallada nous souffle pour sortir du théâtre d’ombres.

Wallada, la scène et l’envers du décor

Wallada écrivait au grand jour, mais son geste n’était pas qu’un numéro: éthique de liberté et d’apprentissage. L’époque adore l’enseigne “féministe” sans l’atelier derrière. Or la leçon cordouane est double:

  • Visibilité oui, mais comme moyen, pas comme fin
  • Transmission: ce qui dure, c’est ce qui s’enseigne

L’obsession de la “bonne image” (campagnes clinquantes, stars adoubées) a ses limites: elle parle aux déjà convaincu·es, pas aux travailleuses qui jonglent avec deux emplois ni aux jeunes hommes en panne de repères. Recentrer le tir, c’est remettre en tête de liste: égalité salariale, horaires compatibles, santé sexuelle et reproductive, prévention des violences, accès à la culture et au sport.

Pistes concrètes à Cordoue et ailleurs: bibliothèques et centres civiques pour ateliers de débat, partenariats écoles‑associations, cartographies locales des services (crèches, santé), et accompagnement des victimes. Comme pour un patio, on bâtit un écosystème—sinon, tout fane sous le soleil des polémiques.

Questions Fréquentes

Qu’est-ce que le “backlash antiféministe” exactement ?

C’est une vague de réactions visant à restreindre des droits conquis (emploi, santé, sexualité) et à décrédibiliser le mouvement féministe. Elle combine lois régressives, campagnes de harcèlement en ligne et récits culturels culpabilisants.

Pourquoi parler de Cordoue pour comprendre ce débat ?

Parce que Cordoue est un palimpseste: des couches culturelles coexistent sans s’annuler. Elle apprend à lire la complexité, à éviter les faux duels, et à privilégier l’ouvrage concret (services, éducation, protections) plutôt que le seul vernis symbolique.

Le “féminisme pop” est-il inutile ?

Non. La pop peut ouvrir des portes et banaliser des idées. Le problème survient quand la mise en scène remplace l’action. L’enjeu est d’adosser la visibilité à des objectifs mesurables: salaires, soins, sécurité, accès.

Comment agir à mon échelle, ici et maintenant ?

Renseigne-toi sur les services locaux (santé sexuelle, assistance juridique), soutiens des associations ancrées, forme-toi à la vérification d’informations, et encourage des espaces mixtes de débat apaisé. Petit pas, grande constance—comme l’arrosage d’un patio.

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