Le détail oublié qui fait vibrer Cosmopoética : de la rime à vélo aux raperas d’Al‑Ándalus, Córdoba s’embrase

Un public varié écoute une lecture de poésie au crépuscule, dans un patio blanc aux orangers et guirlandes lumineuses.

TL;DR

  • 🎤 Poésie qui déborde: vélos, patios, rap et voix du monde
  • 🌳 Ateliers pour enfants et éco-poésie transforment la ville
  • 🔥 Conseils insiders pour profiter de chaque scène à Córdoba

Cosmopoética, tu connais vraiment ? Cette édition réinvente Córdoba avec poésie nomade, rap d’Al‑Ándalus, patios nocturnes et lectures XXL. Je t’emmène dans les coulisses, conseils concrets à l’appui.

Est-ce que tu savais que la poésie peut faire rouler une ville ?

Cosmopoética n’est pas qu’un festival: c’est une façon de traverser Córdoba à hauteur de vers. Né, dit-on, dans un bar—comme toutes les bonnes idées andalouses—il a grandi jusqu’à accueillir des voix qu’on lit aux quatre coins du monde, des prix Cervantes aux Pulitzer. Cette 22e édition prend un virage affirmé: une direction artistique féminine, celle d’Azahara Palomeque, et un slogan qui claque, « une fleur qui ouvre l’asphalte ». Tout est dit: poésie vivante, urbaine, transfrontalière.

J’y vais depuis plus d’une décennie. J’ai vu des lycéens découvrir Gamoneda un après-midi de chaleur, et des inconnus se faire complices autour d’un micro en taberna. Ce festival a une vertu rare: il mélange les registres sans se renier. Ici, on écoute un romanzo flamenco après avoir discuté d’« éco-poésie » sous les orangers. Et c’est précisément pour cela qu’il faut s’y perdre—dans les patios, les jardins, et ces salles modestes où la parole résonne plus fort qu’un amphithéâtre.

Cosmopoética 2025: ce qu’il ne faut pas rater

Cette année, le menu est généreux et précis. Ouverture haut voltage: un dialogue au théâtre avec des plumes majeures des Amériques, suivi d’« Unas leonas somos », un hommage brûlant aux raperas d’Al‑Ándalus. L’esprit? Mettre côte à côte patrimoine et avant-garde. Les cycles « Verso a verso », « A dos voces » et « Las afueras » tissent les fils: Europe, Méditerranée, diaspora. On y croise des signatures attendues—du roman à l’essai, de la scène slam à la traduction poétique—et des surprises qui bousculent les habitudes.

La vraie singularité reste l’itinérance: « Versos a pedales » (un parcours à vélo entre rivière et jardins), des lectures intimes dans des tabernas historiques, et une clôture en fanfare, place publique, où la poésie cède le relais aux groupes live jusqu’à tard. Ajoute les focus mémoire (Machado, Vicente Aleixandre), et tu obtiens un festival qui refuse le ronron des grandes messes littéraires.

Córdoba, scène vivante: jardins, patios, tabernas

C’est une cartographie sensible. Le Jardin d’Orive héberge installations et ateliers enfantins: poésie à hauteur d’arbre, littéralement. La Sala Orive—écrin de pierre et de lumière—accueille les lectures phares. Le Théâtre Góngora, lui, donne l’ampleur scénique aux rencontres-événements. Et quand le soleil tombe, les tabernas ouvrent leur théâtre quotidien: trois tables en bois, un micro, un silence qui bascule.

Pratique: tout se fait à pied ou à vélo. Entre deux sessions, file au Patio de los Naranjos—la réverbération des voix y a un goût de cathedrálico. Pour tenir le rythme: un salmorejo bien frais, des berenjenas au miel, puis un café cortado avant la nocturne. Mon astuce de local: viser la « golden hour » sur les patios, juste avant une lecture—les photos sont irrésistibles, et l’humeur des lecteurs, au diapason.

Cosmopeque et les ateliers: transmettre sans ennuyer

On oublie trop souvent que la poésie, c’est un jeu. Cosmopeque s’en souvient: ateliers d’images, livres vivants, micros ouverts pour les plus jeunes. J’y ai amené ma nièce—6 ans et déjà un poème sur les jacarandas. Ce n’est pas un gadget « family friendly », c’est un vrai laboratoire d’imagination. Et côté ados, les ateliers d’écriture rap font un pont nécessaire entre métrique classique et flow actuel: scansion, métaphores, punchlines, mais aussi écoute collective.

Conseils rapides:

  • Âges: la plupart des modules enfants ciblent 6–12 ans.
  • Réservation: ateliers souvent gratuits mais à inscription—les places partent vite.
  • Timing: viens 15 minutes en avance, les groupes sont à taille humaine.
  • Souvenir: beaucoup de sessions repartent avec un fanzine ou un texte finalisé.

Lignes fortes 2025: Suds, mémoire et hybridations

Cette édition met nettement le cap au Sud: voix maghrébines, caraïbes, andalouses; imaginaires migratoires; langues qui se frôlent et s’embrassent. On parle forêts urbaines et arbres qui rêvent—écologie poétique autant que politique—, on revisite la mémoire (Machado n’est jamais une cérémonie, toujours un contrechamp). Et puis il y a l’oralité: cycles « Verso y medio » en taberna, lectures performées, documentaires en séance unique.

Pourquoi c’est précieux? Parce que Córdoba, carrefour millénaire, a cette capacité rare: faire dialoguer un poème soufi et un couplet trap sans que ça sonne artificiel. Je le répète souvent: la ville est un instrument de musique; Cosmopoética, son luthier.

Mode d’emploi: billets, langues, météo, mobilité

La plupart des événements sont gratuits, parfois avec inscription préalable (notamment les ateliers et le parcours à vélo). Les rencontres internationales se tiennent majoritairement en espagnol, mais beaucoup proposent lecture bilingue ou projection de traduction—renseigne-toi au moment d’entrer, l’équipe est rodée et bienveillante.

  • Se déplacer: centre historique compact, vélo idéal; prévois un antivol.
  • Météo: fin septembre–début octobre reste chaude en journée; eau + chapeau.
  • Files d’attente: vise l’ouverture des portes, surtout pour la Sala Orive et le Góngora.
  • Son: en taberna, installe-toi à mi-salle; c’est là que les voix portent le mieux.

Pourquoi y aller cette année (et y revenir)

Je pourrais te parler des grands noms, mais le vrai révélateur, ce sont les rencontres inattendues: un poète cordouan qui te lit un inédit sous un oranger; une traductrice qui te fait entendre la « respiration » d’un vers persan; une rappeuse qui replie l’Histoire sur un beat. Cosmopoética réussit là où tant d’événements échouent: il désacralise sans banaliser, internationalise sans exotiser.

Pour moi, c’est devenu un rituel: commencer par « Versos a pedales », terminer sur la place publique, au milieu d’une foule qui a les oreilles grandes ouvertes. On sort de là plus léger—et un peu plus exigeant.

Questions Fréquentes

Cosmopoética 2025: dates et lieux à retenir à Córdoba ?

Le festival se déroule chaque année entre fin septembre et début octobre, dans une vingtaine de lieux du centre: Teatro Góngora, Sala Orive, jardins et patios historiques. Le programme détaillé est publié sur le site officiel quelques semaines avant l’ouverture.

Les événements sont-ils payants et comment réserver ?

La majorité des activités sont gratuites. Les ateliers, les parcours à vélo et certaines projections demandent une inscription préalable. Arrive en avance pour les salles à jauge limitée: les meilleures places partent vite.

Je ne parle pas espagnol: puis-je en profiter ?

Oui. Plusieurs rencontres offrent lectures bilingues ou supports de traduction. En taberna, l’ambiance et la musicalité du texte font beaucoup; n’hésite pas à demander un recueil ou un feuillet traduit à l’accueil.

Comment participer à « Versos a pedales » et aux ateliers enfants ?

L’inscription se fait en ligne, jusqu’à épuisement des places. Prévois un vélo en bon état (ou une location locale), de l’eau et une casquette. Pour les enfants (6–12 ans), choisis un atelier par créneau pour qu’ils profitent pleinement sans fatigue.

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