Vu de l’intérieur: comment le sombrero cordobés a électrisé la Pasarela Larios avec l’âme de Córdoba

Mannequin au chapeau cordobés, volants et perles, sur un défilé en plein air au crépuscule.

TL;DR

  • 🎩 Un sombrero cordobés devenu la star d’un catwalk urbain
  • 🎶 Des marches de Semana Santa pour rythmer le défilé
  • 💥 Couleurs sacrées + détails couture = frisson garanti

Mode andalouse, tu connais vraiment ? Ici, on dépasse le cliché: un jeune créateur propulse l’âme de Córdoba sur la Pasarela Larios avec couleurs de Semana Santa, volants nerveux et… sombrero cordobés. Décryptage perso d’un show qui réconcilie sacré et glitter.

Est-ce que tu savais que la mode peut prier en marchant ?

La Pasarela Larios a ses paillettes, oui, mais cette fois j’ai vu autre chose: un battement intérieur, presque liturgique. Un jeune modiste formé au bon sens andalou a fait entrer l’âme de Córdoba sur ce ruban urbain, sans folklore plaqué. À la place: des silhouettes nerveuses, huit tableaux ultra-ciblés, et un accessoire totémique en tête d’affiche — le sombrero cordobés. Quand la première marche a résonné, j’ai pensé à ces soirs de printemps où les cierges tremblent dans les ruelles: même frisson, autre scène.

Pourquoi ça compte ? Parce qu’on confond souvent “style andalou” avec carte postale. Ici, c’était une écriture. Des références assumées, déplacées dans le présent: une mini-capsule 2026 qui parle à la rue et au musée, au patio et à la piste. C’est pour cela que j’ai voulu raconter l’instant, vu de l’intérieur, comme on chuchote un secret à un ami: le moment précis où la tradition a cessé d’être décor, pour devenir moteur.

Couleurs de Semana Santa, couture de maintenant

L’ossature du show tenait dans une palette drastique: argent, noir, bronze, rouge, blanc, bleu électrique. Rien d’anodin. L’argent et le bronze rappellent les orfèvreries procesionales; le noir et le blanc, ce dialogue de silence qu’on connaît sur les pavés; le rouge, la braise du duende; le bleu électrique, une secousse contemporaine — la trace néon d’une ville qui ne dort pas. J’ai reconnu là la Catedral de la Sierra de Hinojosa del Duque: pierres claires, ombres précises, ciel qui change de voix.

Dans le détail, la couture parlait la langue du Sud:

  • Pedrería comme une pluie de cire figée sur l’étoffe.
  • Flecos tirés du geste des mantones, mais affûtés dans la coupe.
  • Volantes moins “flamenca de carte postale” que dynamiques, sculptés pour filer droit.

Ce n’est pas tant “tradition vs modernité” que tradition en mode actif. Les codes ne sont pas cités: ils sont mis au travail. Et c’est ce qui les rend puissants.

Le sombrero cordobés, chef d’orchestre discret

On en parle souvent comme d’un symbole champêtre. Sur ce catwalk, le sombrero cordobés était autre chose: une ponctuation graphique qui impose le rythme du regard. Bord franc, calotte basse, il cadre le visage et donne à la silhouette une autorité tranquille. Je me souviens d’un artisan me disant: “Un bon chapeau n’augmente pas la tenue, il l’ordonne.” Exactement ça.

Sur huit looks, le chapeau changeait d’intention: feutre mat contre satin brillant, rubans austères face à des volants mouvementés. Résultat: un jeu d’équilibres. Là où d’autres sombreros “folklorisent”, celui-ci architecturait. Il reliait la mémoire des cortijos, la noblesse du paseo et l’aplomb d’une ville qui revendique ses lignes pures, de la Mezquita à la moindre corniche. C’est pour cela que, sans forcer, il est devenu la clé de voûte visuelle du défilé.

Quand la musique de procession sculpte la marche

Choisir des marches de Semana Santa sur un podium, c’est audacieux. Encore faut-il les faire dialoguer avec la coupe. Ici, la pulsation des cuivres n’a pas sacralisé la mode: elle l’a synchronisée. Les pas mesurés des mannequins, le souffle des percussions, les reflets métalliques des broderies… le tout dessinait une dramaturgie sobre. J’ai repensé à ces instants où, dans un patio, une saeta fend la nuit: on ne regarde plus l’ornement, on écoute la charge.

Ce choix sonore a fait trois choses très concrètes:

  • Il a ralenti le défilé, laissant lire la matière.
  • Il a installé une gravité élégante dans une avenue d’ordinaire festive.
  • Il a donné un fil rouge émotionnel à la capsule, d’ouverture à finale.

Dans la section suivante, on verra pourquoi ce mariage musique-mode n’est pas un simple effet, mais un levier culturel.

De l’artisanat à la scène: un pont économique réel

Si tu aimes Córdoba, tu sais que nos trésors ne sont pas que monumentaux: ils sont artisanaux. Chapeaux, cuir cordobán/guadamecí, broderies religieuses… Ce défilé a fait venir ces savoirs jusque sous les projecteurs. Pas pour “faire joli”, mais pour les inscrire dans une économie visible. Chaque fois que la mode catapulte un code local, elle donne de la valeur d’usage à un métier: commandes, collaborations, formations.

Concrètement, que peut-on retenir si l’on visite la région ou si l’on crée soi-même?

  • À Córdoba, file au Zoco Municipal de la Artesanía pour voir le geste en direct.
  • Observe la coupe des volants: une question de rythme et de vide, pas seulement de volume.
  • Pour un chapeau, privilégie les ateliers qui ajustent la calotte à ton port de tête: la différence se voit à trois mètres.

Ce pont entre tradition et scène n’est pas un caprice: c’est une stratégie. Et c’est ainsi que la mode reste pertinente, ici et ailleurs.

Pourquoi ce défilé a marqué plus qu’une première

Au fond, ce qui m’a frappé n’est pas la “première” d’un jeune créateur sur une grande scène — même si c’est une étape majeure. C’est la cohérence. Une capsule courte, des signes clairs, une narration assumée: Córdoba comme matière première plutôt que référence lointaine. De l’argent qui capte la lumière comme un paso, du bleu qui claque comme un néon contemporain, un chapeau qui tient la ligne: tout converge.

En sortant, j’ai vu les regards: pas l’excitation superficielle d’une tendance, mais l’écho d’une pertinence culturelle. La preuve qu’on peut parler d’Andalousie sans tomber dans l’andalousisme de carte. Et ça, pour moi, c’est le tournant que tout le monde attendait. À suivre, car si la capsule vise 2026, la conversation, elle, est déjà en 2025: ouverte, exigeante, impatiente.

Questions Fréquentes

Qui est José Perea dans la mode andalouse ?

Créateur originaire de la province de Córdoba, il s’impose par des silhouettes qui revisitent les codes locaux (chapeau cordobés, broderies, volants) avec une coupe contemporaine. Son approche privilégie des capsules courtes, très éditoriales, pour un impact maximal.

Qu’est-ce que la Pasarela Larios Málaga Fashion Week ?

C’est une plateforme majeure de la mode en plein air, connue pour son podium urbain spectaculaire et son mélange de créateurs émergents et confirmés. Elle met en scène la mode comme un événement citoyen, accessible et festif, ancré dans la vie de rue.

Pourquoi la musique de Semana Santa sur un défilé ?

Ces marches portent une densité émotionnelle et un tempo maîtrisé qui structurent la marche et la lecture des vêtements. Utilisées avec retenue, elles offrent une tension dramatique subtile, idéale pour valoriser textures et coupes.

Où acheter un sombrero cordobés authentique ?

Privilégie les ateliers artisanaux de la région de Córdoba et les boutiques spécialisées qui prennent les mesures et adaptent la calotte. Astuce: demande l’entretien du feutre et une bande de confort adaptée à ta morphologie; tu le porteras plus souvent, et mieux.

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