Córdoba, Filmoteca: mes secrets pour vivre la rentrée cinéma comme un local

a close up of a movie projector

TL;DR

  • 🎬 Un mix rare: classiques, avant-premières et restaurations, le tout à Córdoba
  • 🕵️‍♀️ Des cycles engagés: révoltes d’artistes, écoles de cinéma, regards féminins
  • 💡 Mes tips d’initié: VOSE, timing parfait, bars voisins pour prolonger la séance

Tu crois connaître Córdoba au-delà de la Mezquita ? La Filmoteca d’Andalousie revient en septembre avec des classiques mordants, des avant-premières audacieuses et des pépites restaurées. J’y vais depuis des années : voici mes coups de cœur et mes astuces d’initié.

Est-ce que tu savais que… la meilleure rentrée culturelle de Córdoba se joue dans une salle noire ?

Chaque septembre, quand la chaleur retombe et que les patios se referment, la Filmoteca de Andalucía rallume ses projecteurs. Et c’est là, dans ce cocon de velours sombre, que la ville se raconte autrement. Cette année, le menu mélange classiques inusables, premières audacieuses et restaurations précieuses. On ouvrirait volontiers avec « Les félins » de René Clément, porté par un Alain Delon magnétique en VOSE, et on filerait, le lendemain, explorer l’héritage de l’IIEC-EOC, cette mythique école de cinéma espagnole qui a façonné la grammaire visuelle d’un pays en mutation. C’est pour cela que la Filmoteca est plus qu’un écran : c’est un miroir de la ville, de ses quartiers et de ses luttes. Dans la section suivante, je te raconte pourquoi ces choix ne doivent rien au hasard…

Classiques, écoles et révoltes: un menu corsé qui a du sens

Ce n’est pas un alignement de titres, c’est une conversation. La section « La première fois » t’emmène de Jean Vigo (l’onirique « L’Atalante ») au film noir matriciel de John Huston (« Le Faucon maltais »). Le Club de cinéma juxtapose l’énigme moderne d’Antonioni (« L’Aventure ») à la poésie âpre de Pedro Costa (« La Sangue »), deux façons de filmer le manque et le désir. Côté avant-premières, Ray Yeung propose « Todo saldrá bien », chronique intime venue de Hong Kong, pendant qu’« Mucha mierda » ravive la mémoire d’une grève historique d’actrices et d’acteurs en 1975, quand la revendication syndicale bifurqua en défi politique. Et puis il y a la mémoire au féminin: « Cecilia Bartolomé. La alumna rebelde » redonne sa place à une pionnière souvent invisibilisée, et « Ellas en la ciudad » (2025) parcourt les périphéries de Séville pour raconter comment des femmes ont tenu la ville à bout de bras. Dans la prochaine section, on ancre tout cela à Córdoba.

Pourquoi cela parle si fort à Córdoba, ici et maintenant

La Filmoteca n’est pas une bulle hors-sol. La section Restaurations exhume « Hola, muchacho » d’Ana Mariscal, tourné autour de la Universidad Laboral de Córdoba: un maître, un élève découragé, l’apprentissage comme passerelle – difficile de faire plus local et plus universel à la fois. Ces films résonnent avec nos propres quartiers nés dans les années 70, du Sector Sur à Figueroa: urbanisme rapide, tissu social en chantier, héroïsme discret du quotidien. Quand « Ellas en la ciudad » parle de soins, d’éducation, de luttes, j’entends les conversations que je capte en terrasse à deux rues de la salle, entre retraitées et étudiantes, sur le prix du logement ou les bus qui n’arrivent pas. C’est pour ça que j’y retourne semaine après semaine: ici, le cinéma ne commente pas la ville, il l’éclaire. Et si tu viens en visite, c’est la meilleure porte d’entrée pour saisir la mélodie andalouse au-delà des clichés. Dans la prochaine section, je te file mes astuces pour en profiter comme un local.

Mes conseils d’initié pour savourer chaque séance (et éviter les pièges)

  • Arrive 20–25 minutes avant: les bonnes places partent vite, surtout sur les classiques cultes.
  • Regarde le sigle VOSE: la plupart des films sont en version originale, sous-titrée en espagnol – parfait pour l’oreille, moins pour les distraits.
  • Assieds-toi au tiers arrière: équilibre idéal entre son et sous-titres, sans torticolis.
  • Programme intelligent: alterne un classique et une découverte contemporaine, ton regard gagne en acuité.
  • Prolonge la séance: tabernas tranquilles à quelques rues pour décortiquer le film en tapas – salmorejo, berenjenas au miel, et débat garanti.
  • Budget: beaucoup de séances sont à prix doux (parfois gratuites). Vérifie sur le site officiel la veille: horaires et éventuelles inscriptions.
  • Prends des notes: oui, à l’ancienne. Trois mots-clés après la séance, et tu te surprendras à mieux « voir » les films.

Dans la prochaine section, je te dis ce que je ne manquerai pour rien au monde.

Ce que je ne rate jamais en septembre (mon carnet de route)

  • « L’Atalante » (Jean Vigo): pour la sensualité des gestes, les visages comme des ports d’attache. Une porte d’entrée au poétique français, à revoir en grand.
  • « Mucha mierda »: un doc qui rappelle que le plateau est aussi un espace politique. L’Espagne des années 70, vue depuis la scène.
  • « La alumna rebelde » (Cecilia Bartolomé): récupérer une mémoire féminine du cinéma espagnol, c’est aussi élargir notre champ de vision.
  • « Hola, muchacho » (Ana Mariscal): patrimoine ciné et patrimoine urbain se répondent. Tu sortiras avec l’envie de traverser la ville différemment.
  • « L’Aventure » (Antonioni): parce qu’à Córdoba, la lenteur a un goût de pierre tiède – et Antonioni sait regarder les silences comme personne.

Si tu ne peux voir que deux séances, choisis une restauration et une avant-première: tu mesureras le pont entre hier et aujourd’hui, ce fameux « déjà-là » qui fait la signature de la Filmoteca.

Questions Fréquentes

Où acheter ses billets pour la Filmoteca de Andalucía à Córdoba ?

La billetterie s’effectue généralement sur place peu avant la séance, et certaines projections sont à entrée libre jusqu’à remplir la salle. Pour éviter les surprises, consulte le programme officiel la veille: horaires, prix et éventuelles réservations y sont mis à jour.

Les films sont-ils sous-titrés en français ?

En Espagne, la norme est la VOSE: version originale sous-titrée en espagnol. C’est parfait pour pratiquer la langue et profiter de la VO. Les sous-titres français sont rares; vérifie la fiche du film si c’est crucial pour toi.

Combien coûte une séance à la Filmoteca ?

Les tarifs sont souvent très accessibles (quelques euros) et certaines sections sont gratuites. Les prix peuvent varier selon le cycle ou l’événement spécial. Le site officiel et les réseaux sociaux de la Filmoteca publient les détails à jour.

Y a-t-il des bars ou restaurants sympas juste après la séance ?

Oui, à quelques rues tu trouveras des tabernas calmes pour prolonger la discussion: salmorejo, flamenquín, ou un verre de Montilla-Moriles. L’idéal: arriver un peu avant, repérer une adresse, et t’y glisser dès le générique final pour éviter l’affluence.

Photo by Ruslan Zaplatin 🖤 on Unsplash

A lire aussi