Córdoba, cinéma et désir : où sentir l’empreinte d’Eusebio Poncela comme un local ?

yellow and white concrete building under blue sky during daytime

TL;DR

  • 🎬 Córdoba a une vraie scène cinéphile, loin des clichés touristiques
  • 🌙 Poncela, Almodóvar et la Movida résonnent dans patios et salles d’art
  • 🍅 Itinéraire prêt-à-vivre: Filmoteca, cines d’été, tapas et désir

Córdoba et cinéma, tu y as pensé ? La disparition d’Eusebio Poncela m’a replongé dans la Movida et les patios nocturnes. Je te montre où (re)vivre ses films et l’esprit Almodóvar en version andalouse, sans clichés.

Un adieu qui nous fait revoir Córdoba autrement

Est-ce que tu savais que Córdoba cache une vraie âme cinéphile derrière ses patios parfumés au jasmin ? La mort d’Eusebio Poncela m’a fait remonter une salle entière: un soir à la Filmoteca de Andalucía, lorsque Arrebato a défilé dans un silence si dense qu’on entendait les sièges respirer. Poncela, c’est l’électricité d’une époque — la Movida — et ce vertige du désir qu’Almodóvar a mis en couleur dans Matador ou La ley del deseo. Ici, en Andalousie, ce désir prend la lumière chaude des soirées sur la Ribera, la fraîcheur des cines de verano, l’écho d’un projecteur dans la pierre.

Ce n’est pas un pèlerinage triste. C’est un prétexte pour regarder Córdoba autrement, en mêlant culture et flânerie. Dans la section suivante, je te propose de comprendre pourquoi Poncela compte encore — et comment relier ses personnages à des lieux vivants: la Filmoteca, les patios ciné, et même un château tout proche qui a accueilli des superproductions. Parce que le cinéma n’est jamais qu’une carte secrète pour voyager dans une ville.

Pourquoi Poncela compte encore en 2025

Poncela, formé au théâtre (Lorca, Shakespeare, Tennessee Williams), a porté à l’écran des personnages que l’on sent vibrer sous la peau: fragiles, fiers, magnétisés par l’image. Arrebato (1979) d’Iván Zulueta, flop devenu culte, est la porte d’entrée idéale: un cinéaste accro à la pellicule et à l’aiguille, littéralement happé par le cinéma. C’est cru, beau, visionnaire. Puis viennent Matador et La ley del deseo chez Almodóvar: désir, morale renversée, Madrid qui fume et danse. Il a aussi marqué la télé avec Los gozos y las sombras, adaptation de Torrente Ballester, où l’Espagne profonde se lit entre les lignes.

Pourquoi ça résonne à Córdoba ? Parce que cette ville aime les contrastes. Les façades blanches cachent des patios sombres et frais; le sacré de la Mezquita côtoie l’insolence des nuits d’été. Regarder Poncela ici, c’est accepter que la beauté n’est pas docile. Astuce de local: programme-toi un triptyque — Arrebato (pour l’addiction à l’image), Matador (pour l’érotique du danger), La ley del deseo (pour la liberté) — et laisse la ville te répondre, le soir, en marchant.

Les spots de cinéma à Córdoba que les guides oublient

Tu veux du concret ? Voici mes lieux pour faire vibrer Poncela en Andalousie:

  • Filmoteca de Andalucía (centre-ville): salles impeccables, programmation affûtée, cycles patrimoniaux et avant-premières discrètes. Vérifie la grille: les rétrospectives y sont régulières, souvent en VO, public passionné mais détendu.
  • Cines de verano: l’ADN cordouan. Dans des patios à ciel ouvert, on regarde un classique d’Almodóvar en sirotant quelque chose de frais. Emporte un châle: la nuit peut être douce mais piquante après minuit!
  • Plaza del Potro: entre Musée des Beaux-Arts et Musée Julio Romero de Torres, tu comprends comment l’iconographie andalouse (corps, mantilles, ombres) a nourri l’esthétique du désir à l’écran. Idéal avant une séance.
  • Pont romain et rive du Guadalquivir: preuve que Córdoba sait jouer un rôle de cinéma (les fans de séries reconnaîtront). Le couchant y offre un cadre parfait pour débriefer un film.
  • Almodóvar del Río (à deux pas): son château a servi de décor à des tournages récents; une escapade facile pour comprendre la puissance visuelle des paysages.

C’est pour cela que je dis souvent: ici, la ville fait contrechamp au film. Dans la prochaine section, on passe en mode itinéraire prêt-à-vivre.

Itinéraire 24 h pour cinéphiles: désir, patios et bobines

Matin: café serré dans la Judería, puis halte au Musée Julio Romero de Torres. Cherche les regards, le clair-obscur, les carnations: tu verras comme ces images dialoguent avec l’Espagne d’Almodóvar.

Midi: salmorejo bien glacé et berenjenas au miel. Garde la tête légère pour la suite.

Après-midi: Filmoteca de Andalucía. Si tu peux, opte pour une projection patrimoniale. Lis la note de programmation: les curations sont souvent brillantes et donnent des clés sans t’assommer.

Soir: direction un cine de verano. Assieds-toi contre un mur blanc chauffé au soleil, laisse les voix espagnoles rouler. Si Matador est à l’affiche, tu comprendras pourquoi « désir » et « taureau » riment si bien dans le Sud.

Nuit: à la Ribera, marche avec un granizado citron. Laisse revenir une scène, une réplique. Les films de Poncela s’installent après coup, comme un parfum. Et si tu veux prolonger, note les librairies du centre qui proposent souvent Torrente Ballester en édition bilingue.

Et après ? Faire vivre l’héritage

Le meilleur hommage à Poncela, c’est de (re)voir ses films et d’en parler. À Córdoba, la conversation continue: tables de cafés, files d’attente à la Filmoteca, terrasses d’été. Conseil pratique:

  • Regarder légalement: vérifie les catalogues des plateformes d’auteur et les médiathèques locales; en Espagne, la Filmoteca et les ciné-clubs annoncent leurs cycles en ligne.
  • Lire pour mieux voir: replonge dans Los gozos y las sombras de Torrente Ballester; tu comprendras le jeu des masques en Espagne.
  • Garder l’œil curieux: la scène ibérique actuelle est foisonnante; des réalisateurs andalous et madrilènes continuent d’explorer le désir, la mémoire, l’identité.

Poncela ne fut pas une mode mais une intensité. Ici, à Córdoba, elle trouve un écho naturel: un théâtre de lumière et d’ombres, où chaque patio semble un plateau et chaque nuit, un plan-séquence.

Questions Fréquentes

Où voir des films d’Eusebio Poncela à Córdoba ?

Commence par la Filmoteca de Andalucía: leurs cycles patrimoniaux programment régulièrement des classiques espagnols en version originale. En été, surveille les cines de verano: ils glissent souvent un Almodóvar culte dans la sélection.

Les cines de verano de Córdoba, c’est quand et comment ?

Ils s’ouvrent habituellement à la belle saison, avec une programmation quotidienne et des tarifs doux. Achète ton billet sur place un peu en avance, emporte une petite veste et de quoi grignoter discrètement.

Y a‑t‑il des lieux de tournage célèbres près de Córdoba ?

Oui, le château d’Almodóvar del Río, tout proche, a accueilli des tournages récents connus du grand public. En ville, le Pont romain et les rives du Guadalquivir offrent des cadres souvent utilisés pour des productions.

Quels livres lire pour prolonger l’expérience ?

Lis Los gozos y las sombras de Gonzalo Torrente Ballester (à l’origine de la série qui a propulsé Poncela). Feuillette aussi des catalogues d’exposition andalouse: ils éclairent l’esthétique du désir qui traverse ces films.

Photo by Mateusz Butkiewicz on Unsplash

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