Córdoba, guitare et pop en fête : coulisses d’un festival à ne pas manquer

people gathering in a concert

Et si Córdoba devenait la capitale inattendue de la pop et de la guitare ? Plongez dans les secrets vibrants du Festival de la Guitarra…

Une soirée « Superguay » sous le ciel andalou : La Casa Azul à l’Axerquía

Ce soir-là, Córdoba vibre d’une énergie peu commune. Sur les hauteurs du Teatro de la Axerquía, ce n’est pas seulement un concert qui se joue : c’est une véritable immersion dans l’univers coloré et décalé de La Casa Azul. J’avoue avoir ressenti cette étrange alchimie dès les premières notes—un mélange délicieux d’euphorie pop et de nostalgie mélancolique qui flotte dans l’air tiède des nuits cordouanes.

Guille Milkyway, alias Guillem Vilella Falgueras, incarne à lui seul cette dualité. Ce passionné des sons interstellaires (et dont le pseudonyme rend hommage à la Voie Lactée) transforme chaque performance en une fête sensorielle. Ici, l’accent n’est pas mis sur les solos de guitare virtuoses mais sur des arrangements électro-pop portés par une scénographie lumineuse quasi cosmique. Le public danse, chante – mais surtout voyage ailleurs.

Leur passage à Córdoba pour fêter leurs 25 ans prend des allures d’événement culte : un setlist revisité avec des morceaux rarement joués en live (« Podría ser peor », « Tus amigas ») mais aussi les incontournables comme « La revolución sexual ». La cerise sur le gâteau ? L’apparition chaleureuse de Soleá Morente pour interpréter avec Guille le single « Ahora o nunca », preuve que la scène espagnole sait mêler ses racines flamencas à l’indie moderne sans jamais perdre son âme.

Du classique réinventé : Dúo Siqueira Lima électrise le Teatro Góngora

Changement total d’ambiance quelques rues plus loin : au Teatro Góngora, j’ai assisté émerveillée au récital du Dúo Siqueira Lima. Imaginez deux guitaristes – Fernando de Lima (Brésil) et Cecilia Siqueira (Uruguay) – tissant à quatre mains un dialogue entre tradition sud-américaine et audace contemporaine. Leur morceau fétiche « Tico-tico no Fubá » fait littéralement vibrer la salle tant il est exécuté avec fougue et connivence.

Loin du répertoire poussiéreux parfois associé à la guitare classique, leur programme embrasse Villa-Lobos aussi bien que Debussy ou Piazzolla. Ils insufflent une vitalité nouvelle à des œuvres connues tout en faisant découvrir des perles oubliées du Brésil ou d’Argentine. Je retiens particulièrement leur capacité à transmettre la joie profonde qui anime les musiques populaires—une invitation sincère au voyage intérieur.

À noter pour les amateurs désireux d’en apprendre davantage : ils ont donné une masterclass passionnante au Conservatoire Rafael Orozco sur l’interprétation brésilienne et latino-américaine. Un rare moment où pédagogie rime avec générosité artistique ! Pour réserver sa place lors de tels concerts ou ateliers, mieux vaut surveiller régulièrement le site officiel du Festival de la Guitarra.

Musique jeune & patrimoine : l’Orchestre Joven s’invite au Patio des Naranjos

Il serait impensable d’évoquer le Festival sans mentionner ce concert gratuit (sur invitation !) donné par l’Orquesta Joven de Córdoba sous les orangers emblématiques du Patio de la Mezquita-Catedral. Là encore, ma ville joue habilement sur tous les registres : dialogue intergénérationnel entre jeunes musiciens andalous et soliste prometteur (Álvaro Toscano), virtuosité sans ostentation…

Le programme fleure bon l’Espagne éternelle – Beristáin, Ponce ou Fernández Arbós – mais s’autorise aussi des détours vers des harmonies latines ou orientales (« Noche de Arabia »). Assister à un tel moment dans ce cadre enchanteur relève presque du privilège : les invitations sont parties en quelques heures ! Si vous aimez flâner entre art vivant et patrimoine architectural, notez-le pour votre prochaine escapade cordouane.

Pour mieux comprendre comment cette génération renouvelle notre scène classique tout en préservant ses racines locales, je vous invite à découvrir cet entretien approfondi avec Álvaro Toscano, qui partage sa vision engagée du métier.

Pourquoi ce festival change le visage culturel de Córdoba

En tant que Cordouane fière et curieuse, je mesure combien ce Festival est devenu un creuset unique d’expressions musicales depuis plus de quarante ans. Il ne se contente pas d’accueillir les plus grands guitaristes mondiaux—il ose mélanger genres, générations et influences.

  • Des passerelles inédites entre indie pop catalane et flamenco andalou.
  • Une valorisation forte du patrimoine local par l’ouverture aux musiques ibéro-américaines.
  • Des lieux mythiques revisités par la modernité scénique…

À chaque édition, je découvre un nouveau visage musical de ma ville natale—et toujours cet esprit festif propre à Andalucía où chaque note invite à partager bien plus qu’un simple concert. De quoi inspirer vos prochaines virées musicales sous nos cieux étoilés !

Questions fréquentes

Comment obtenir des places pour ces concerts uniques ?

La billetterie officielle du festival ouvre généralement plusieurs semaines avant chaque édition sur le site officiel. Les places gratuites sont distribuées très vite ; pensez donc à surveiller les annonces dès leur publication !

Le festival propose-t-il des activités pour enfants ou familles ?

Oui ! Outre certains concerts adaptés au jeune public (notamment ceux donnés par l’Orquesta Joven), le festival organise parfois des ateliers découvertes pour enfants autour de la guitare classique.

Quels styles musicaux retrouve-t-on au Festival de la Guitarra ?

La programmation va bien au-delà du classique pur : elle inclut jazz, pop indé (comme La Casa Azul), flamenco contemporain et créations hybrides mêlant tradition andalouse et influences internationales.

Photo by Colin Lloyd on Unsplash

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