Córdoba et la Loi Télécom du Mexique : une table d’hôtes pour la liberté numérique ?

a cell phone tower is silhouetted against a cloudy sky

Saviez-vous que la nouvelle loi télécom du Mexique impose le CURP pour surfer ? Décryptage et regards croisés depuis Cordoue sur ce bouleversement inédit.

Un appétit de liberté : pourquoi un gourmet cordouan s’intéresse à la nouvelle loi télécom mexicaine

On pourrait croire qu’entre les ruelles parfumées de Cordoue et les débats législatifs du Mexique il n’y a qu’un monde. Et pourtant ! En tant que passionné des saveurs locales et des rencontres autour d’une bonne table, je sais combien le numérique est devenu un ingrédient essentiel de notre quotidien. Quand j’ai découvert cette nouvelle loi mexicaine – exigeant le fameux CURP pour avoir internet et autorisant la géolocalisation des téléphones sans mandat judiciaire –, mon sang n’a fait qu’un tour. Imaginez-vous attablé dans votre bodega favorite de San Basilio : demain, faudrait-il présenter son numéro d’identité nationale pour se connecter au WiFi ou craindre que votre téléphone révèle à tout moment l’endroit précis où vous savourez vos tapas ?

Le cœur de la réforme : promesses inclusives… ou assaisonnement liberticide ?

Cette "Ley en Materia de Telecomunicaciones y Radiodifusión", votée en 2024 avec fracas au Sénat mexicain, promet d’étendre l’accès à internet jusque dans les villages les plus reculés — ambition louable qui rappelle les efforts espagnols pour réduire la fracture numérique en Andalousie. Les défenseurs du texte avancent que plus de 15 millions de Mexicains verront leur quotidien transformé grâce à la connectivité.

Mais voilà que le diable se cache dans les détails. L’obligation pour chaque usager de fournir son CURP (l’équivalent local du numéro fiscal) dès qu’il veut se connecter — sous peine d’être privé d’internet — pose une question fondamentale : jusqu’où accepterons-nous que notre identité numérique soit fichée pour accéder à un service devenu aussi vital qu’un bon verre de Montilla-Moriles ? La loi oblige aussi les opérateurs à conserver toutes nos données deux ans durant… et à collaborer avec les autorités sans qu’un juge ne doive donner son accord préalable.

"C’est un peu comme si on surveillait tous les clients d’un restaurant avant même qu’ils aient commandé !"

Du patio cordouan aux zócalos mexicains : regards croisés sur vie privée et convivialité

En Andalousie, partager une table signifie confiance et ouverture ; l’hospitalité passe par le respect mutuel. Or, cette réforme mexicaine inquiète tant les militants numériques que nombre d’opposants politiques : ils dénoncent un virage vers l’État-espion et alertent sur le risque d’abus ou de censure. La suppression pure et simple du régulateur indépendant (l’IFT), remplacé par une agence gouvernementale plus proche du pouvoir central, renforce ces craintes.

À Cordoue aussi, nous avons connu des débats passionnés sur la protection des libertés face au numérique grandissant. La tradition locale encourage la pluralité d’opinions – comme autour d’une tabla variada où chacun pioche selon ses goûts. Mais quand l’État peut suspendre des transmissions jugées "non pluralistes", comme l’autorise ce texte mexicain, on entre sur un terrain glissant.

Pour approfondir ces enjeux sociétaux globaux entre Espagne et Amérique latine, je vous recommande cet article du Monde diplomatique sur le contrôle numérique mondial.

Pratiques culinaires et numériques : le droit au secret comme ingrédient essentiel

Dans ma vie de gourmand voyageur, j’ai souvent constaté que la vraie magie des bonnes adresses réside dans le secret bien gardé : recettes transmises sous le manteau ou lieux insolites connus seulement des habitués. Le droit à la discrétion – dans nos assiettes comme en ligne – est précieux.

La nouvelle loi mexicaine bouscule cet équilibre en donnant aux autorités une mainmise quasi instantanée sur nos faits et gestes connectés. Bien sûr, on comprend l’argument sécuritaire face aux défis modernes… Mais faut-il pour autant mettre toutes nos données personnelles dans la marmite commune ?

Je pense souvent à ce proverbe andalou : « La confianza es como el agua: fácil de perder y difícil de recuperar ». Sur Internet aussi, une fois notre vie privée diluée, il est bien difficile de la reconstituer.

L’avenir connecté entre inclusion sociale et nouveaux dangers : quelle recette choisir ?

Du côté positif, saluons l’effort pour inclure davantage les communautés rurales, indigènes et afro-mexicaines — enjeu partagé avec nombre de villages andalous qui se battent contre l’isolement digital. Soutenir ces médias locaux ou alternatifs est essentiel pour préserver un dialogue authentique.

Mais attention aux dérives ! Si demain un État européen venait à imposer une identification systématique pour chaque connexion WiFi publique ou privée… Je suis certain que nombre d’habitués refuseraient d’entrer dans mon bistrot préféré ! Le débat touche donc chacun au-delà des frontières : comment garantir accès universel tout en préservant nos libertés fondamentales ?

Pour creuser ces sujets côté juridique européen et faire le lien avec l’Espagne moderne, consultez la CNIL française

Conseils pratiques : voyager connecté tout en restant maître de ses données (même loin de Cordoue)

Voici quelques réflexes simples inspirés par mes propres errances numériques lors de voyages récents entre Europe et Amérique latine :

  • Toujours lire attentivement les conditions générales avant de s’enregistrer sur un réseau local.
  • Privilégier les applications respectueuses de votre vie privée (signalements clairs RGPD/EU).
  • Pour ceux vivant ou voyageant au Mexique après cette réforme : utilisez si possible des VPN fiables et surveillez régulièrement vos accès (notamment géolocalisation active ou non sur vos appareils).
  • Soyez vigilant face aux tentatives d’hameçonnage qui pourraient exploiter ces nouvelles obligations légales.
  • N’hésitez pas à dialoguer avec vos hôtes (auberges/hôtels/cafés) pour comprendre leurs pratiques numériques locales ; cela nourrit souvent des échanges passionnants… autour d’un bon plat !

Questions fréquentes

Que signifie concrètement devoir donner son CURP pour avoir internet ?

Il s’agit d’une obligation administrative : sans présentation du code personnel (CURP), impossible désormais d’obtenir une connexion internet légalement auprès des fournisseurs au Mexique.

Est-ce que ma liberté numérique est vraiment menacée par cette loi mexicaine ?

Plusieurs ONG pointent effectivement un risque accru : collecte massive des données personnelles accessibles sans contrôle judiciaire réel ni organisme indépendant fort.

Peut-on comparer cette législation avec ce qui existe en Europe ou en Espagne ?

Non : malgré certaines mesures anti-terroristes européennes strictes, aucun pays européen n’impose aujourd’hui une identification préalable aussi systématique juste pour surfer sur Internet.

Photo by Yudha Aprilian on Unsplash

A lire aussi