Córdoba et la bulle des voitures chinoises : ce que révèlent les chiffres (et ce qu’on ne vous dit pas)

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Saviez-vous que derrière l’explosion des ventes de voitures chinoises se cache une réalité bien plus complexe ? Plongée exclusive sur BYD et ses vraies stratégies.

Quand la Chine électrise le marché mondial… mais à quel prix ?

En tant que journaliste voyageuse basée à Cordoue, j’ai toujours été fascinée par les dynamiques cachées derrière les succès éclatants. La récente ascension fulgurante de BYD — aujourd’hui leader mondial des voitures électriques et hybrides rechargeables — en est un parfait exemple. Mais si l’on gratte un peu sous la surface des chiffres impressionnants affichés par la Chine, on découvre une réalité bien plus nuancée, faite d’astuces industrielles, de stocks dormants et d’un risque latent de bulle.

L’envers du décor : production ralentie, stocks qui explosent

Entre janvier et mai 2025, BYD a vendu plus d’1,15 million de véhicules en Chine. Cela représente une hausse de 11 % par rapport à l’année précédente — assez pour faire tourner toutes les têtes dans le secteur auto européen. Mais alors pourquoi ralentir la production dans plusieurs usines ? Pourquoi suspendre certains nouveaux investissements industriels ?

L’explication est simple mais rarement évoquée : l’accumulation massive de stocks invendus. Selon la China Automobile Dealers Association (CADA), les concessionnaires chinois de BYD possédaient en mai 2025 un stock équivalent à 3,21 mois de ventes – un chiffre record localement. En comparaison, la moyenne nationale s’établit autour de 1,4 mois.

« La réussite chinoise semble trop belle pour être vraie : elle cache parfois une course effrénée aux volumes affichés plus qu’à la réalité du marché. »

Ce n’est pas seulement le cas chez BYD : d’autres géants comme Geely ou SAIC Motor présentent aussi des délais de paiement étirés et une gestion risquée des flux financiers.

Les automatriculations : un jeu subtil (et risqué)

Pour comprendre comment ces chiffres de vente gonflent artificiellement, il faut parler d’une pratique qui s’invite désormais massivement en Chine : l’automatriculation.

En Europe déjà, certains distributeurs enregistrent eux-mêmes les véhicules comme vendus pour atteindre leurs quotas annuels et bénéficier des primes promises par les constructeurs. Mais en Chine le phénomène prend une ampleur industrielle. Résultat : on compte comme "vendues" des voitures qui finissent stockées chez le concessionnaire ou sur le marché du "kilomètre zéro"… sans véritable acheteur au bout du compte.

Cette astuce permet aux constructeurs de toucher des aides gouvernementales liées à l’export ou à l’électrification rapide du parc automobile national (source officielle). Un cercle vertueux… tant que le château de cartes tient debout.

Le spectre d’une bulle façon Evergrande ?

L’industrie automobile chinoise marche-t-elle sur un fil ? Wei Jianjun, président vétéran du groupe Great Wall Motors, ne mâche pas ses mots : « Le Evergrande du secteur auto existe déjà — mais n’a pas encore explosé ». Pour rappel, Evergrande est ce géant immobilier dont l’effondrement a récemment secoué toute l’économie chinoise.

BYD réfute ces accusations mais son modèle interroge : recours massif au crédit fournisseurs (127 jours en moyenne avant paiement), endettement dissimulé sous forme d’arriérés… Et depuis son pic boursier fin mai 2025, BYD a déjà perdu près de 22 milliards USD en valeur. Les investisseurs commencent à s’interroger sérieusement sur la solidité réelle du miracle électrique chinois.

Ce que cela signifie pour nous… voyageurs européens (et cordouans !)

En Andalousie comme ailleurs en Europe, on voit arriver avec curiosité – voire inquiétude – ces flots d’électriques made in China vendues parfois à prix cassés. Plusieurs questions légitimes émergent pour tout acheteur potentiel ou simple observateur curieux :

• Ces modèles sont-ils réellement fiables et pérennes ?
• Que deviennent les garanties si un constructeur venait à sombrer ?
• Quid du service après-vente quand tout va trop vite ?
• Faut-il craindre une guerre des prix tirant vers le bas toute l’industrie européenne ?

Je constate sur place que certains concessionnaires multiplient déjà les offres "kilomètre zéro" ou proposent des reprises agressives pour écouler leurs stocks. À Cordoue même, quelques garages indépendants ont vu débarquer ces véhicules presque neufs mais invendus ailleurs — preuve que le phénomène n’est pas réservé aux grandes métropoles.

Analyse locale : pourquoi ce sujet résonne jusqu’à Cordoue

La ville connaît elle aussi sa révolution silencieuse côté mobilité verte. Nos rues historiques voient circuler davantage de véhicules électriques chaque année… mais beaucoup proviennent désormais d’Asie plutôt que d’Allemagne ou de France.
J’ai pu échanger avec plusieurs professionnels cordouans qui observent attentivement cette concurrence nouvelle. Certains regrettent un manque relatif d’information auprès des acheteurs locaux (« On vante surtout le prix attractif ») tandis que d’autres saluent une démocratisation bienvenue de la voiture électrique.
Un point crucial toutefois revient souvent dans les discussions : l’importance cruciale du SAV local. Une voiture bon marché perd vite tout intérêt si elle reste immobilisée faute de pièces ou d’expertise adaptée… Un détail parfois négligé lors de campagnes promotionnelles spectaculaires.
Pour aller plus loin sur ce thème sensible du service après-vente international : Comparatif européen sur AutoPlus.

Conseils pratiques pour naviguer dans cette nouvelle donne automobile

Avant tout achat ou location longue durée :

• Renseignez-vous sur la politique locale SAV (délai moyen des réparations ici à Cordoue).
• Préférez un importateur solidement implanté plutôt qu’un vendeur occasionnel.
• Soyez attentif aux clauses écrites concernant batterie et logiciel embarqué.
• Privilégiez les essais longue durée avant engagement ferme.
• Vérifiez régulièrement la cote à l’occasion (certains modèles chinois perdent vite leur valeur résiduelle).
  Mon conseil personnel ? Soyez curieux — mais exigez transparence totale quant aux chiffres avancés !
  Il est tentant de succomber à l’appel d’un tarif alléchant ou à celui du dernier modèle branché sorti tout droit des chaînes asiatiques… Mais ici comme ailleurs en Andalousie, mieux vaut avancer prudemment — surtout lorsque même les leaders mondiaux avouent jouer avec les limites financières et logistiques du système actuel.
  Et vous ? Avez-vous déjà testé un véhicule électrique asiatique chez nous ? Partagez vos anecdotes locales en commentaire pour enrichir notre communauté cordouane !

Questions fréquentes

Les voitures électriques chinoises sont-elles fiables à long terme ?

Globalement oui sur le plan technologique (batterie/moteur). Cependant leur fiabilité dépend aussi beaucoup du réseau SAV local — variable selon marques et régions.

Peut-on facilement faire entretenir ces modèles à Cordoue ?

Le réseau SAV s’étend progressivement mais reste encore limité hors grandes villes espagnoles. Il vaut mieux anticiper cela avant achat !

Faut-il attendre avant d’acheter une voiture électrique venue de Chine ?

Si votre priorité est la sécurité financière et logistique long terme : mieux vaut patienter encore quelques mois/années afin que marché & services se stabilisent réellement.

Photo by tangi bertin on Unsplash