11 Et si l’échec au box-office cachait un trésor culturel ? Plongez dans l’héritage inattendu de "Une histoire du Bronx" à travers l’œil d’une passionnée de Cordoue.Introduction : Quand un film résonne loin de ses frontières Il est fascinant de constater comment une œuvre issue d’un tout autre contexte – ici, "Une histoire du Bronx" réalisée par Robert De Niro en 1995 – peut trouver des échos profonds jusque dans les ruelles historiques de Cordoue. Pour beaucoup, ce film demeure associé à son échec commercial aux États-Unis. Pourtant, il m’arrive souvent de croiser des cinéphiles cordouans qui y voient bien plus qu’un simple flop : un miroir de dilemmes universels et une leçon sur la valeur du risque artistique. Un échec public… mais un succès intime En préparant cet article, je me suis replongée dans les archives culturelles locales et ai échangé avec plusieurs enseignants et critiques andalous. Ce qui revient sans cesse ? La reconnaissance que "Une histoire du Bronx", malgré sa réception décevante (17 millions récoltés pour 21 millions investis), a su s’imposer comme une référence dans certains cercles espagnols. À Cordoue, lors de projections au Cine Fuenseca ou au Séneca Multicines dans les années 2000, la salle affichait complet dès qu’il s’agissait de débattre sur les valeurs familiales ou les choix moraux face à l’adversité. Je me souviens personnellement d’une soirée où le débat avait dérivé vers nos propres quartiers populaires : comment la jeunesse cordouane navigue-t-elle entre tradition familiale et tentations modernes ? Thèmes universels : famille, honneur et choix impossibles Ce qui rend le film poignant ici – et ailleurs –, c’est son universalité. Le tiraillement du jeune Calogero entre son père honnête et la figure charismatique mais dangereuse du mafieux Sonny rappelle aux Cordouans les dilemmes vécus dans une ville où patrimoine et modernité s’entrechoquent sans cesse. Famille : Ici comme à New York, la cellule familiale reste centrale. Dans mon cercle d’amis, on cite souvent cette phrase : “Rien n’est plus important que la famille”, qu’on pourrait entendre aussi bien dans une cuisine du quartier San Basilio qu’au cœur du Bronx. Honneur et identité : La question « Qui suis-je face au regard des autres ? » traverse aussi l’histoire andalouse – souvenons-nous des luttes pour préserver notre Judería ou nos patios authentiques. L’expérience locale : Projections & débats à Cordoue À Cordoue, certains cafés comme El Astronauta ou Jazz Café organisent régulièrement des cycles autour du cinéma italo-américain. J’ai assisté en 2023 à une table ronde animée par Carmen Gutiérrez (professeure de lettres) sur "Les héros ordinaires dans le cinéma international". Elle expliquait combien "Une histoire du Bronx" avait permis aux jeunes cordouans issus des périphéries urbaines de se sentir représentés. Vous pourriez être interessé par Dobles Miradas : les incroyables exvotos de la Vierge de Fuensanta au coeur du XIXe siècle et de l’époque ibère 6 novembre 2023 Connaissez-vous vraiment l’effervescence concerts à Córdoba en juin ? Mon regard d’initié 28 mai 2025 “Ce n’est pas tant l’intrigue que le regard porté sur la difficulté de choisir sa voie qui touche”, m’a confié Samuel Jiménez, étudiant en audiovisuel. Cette approche active transforme la manière dont le public local s’approprie le film : on ne se contente pas de juger un résultat financier ; on cherche ce qu’il nous apprend sur nous-mêmes. Pour aller plus loin sur ces liens interculturels entre Espagne et cinéma américain : Dossier thématique de l’Institut Cervantes De Niro et Scorsese vus d’Andalousie : Risques créatifs & transmission culturelle Robert De Niro racontait récemment lors du Festival de Tribeca que personne ne lui a reproposé de réalisation après cet échec (“Nunca me pidieron que hiciera películas después de eso”). Mais paradoxalement, c’est cette prise de risque qui inspire tant ici. À Cordoue où la tradition côtoie constamment l’innovation – pensons à nos jeunes chefs mêlant recettes séfarades et tapas contemporaines ! – le parcours de De Niro devient exemplaire. Comme Martin Scorsese avec ses films ambitieux (“prendre des risques à mon âge”), De Niro montre que chaque revers peut servir d’exemple vivant pour ceux qui osent sortir des sentiers battus. Héritage et réhabilitations tardives : Comment un « échec » devient culte Il faut parfois attendre trente ans pour qu’un film trouve son vrai public… Aujourd’hui encore, plusieurs réalisateurs espagnols reconnaissent avoir puisé leur inspiration esthétique ou narrative dans "Une histoire du Bronx". J’ai rencontré Francisco Aguilar (scénariste local), qui m’expliquait comment il avait réutilisé la dynamique père-fils pour écrire une fiction se déroulant… à Cordoue ! Cette capacité à transformer un revers initial en héritage durable rappelle combien le temps est un allié précieux pour les œuvres sincères. Pour découvrir ces influences croisées entre art andalou et cinéma mondial : Analyse cinématographique El País Pourquoi faut-il revoir "Une histoire du Bronx" aujourd’hui… même depuis Cordoue ? Parce que c’est une réflexion universelle sur nos racines et nos choix individuels. Parce qu’il offre des passerelles étonnamment actuelles avec les réalités sociales andalouses (famille éclatée, nouvelles figures d’autorité). Et surtout parce qu’en assumant ses faiblesses – tout comme De Niro a accepté l’échec commercial –, il ouvre la voie à un dialogue honnête sur ce qui compte vraiment : transmettre quelque chose d’essentiel malgré les obstacles. Questions fréquentes Pourquoi ce film parle-t-il autant aux cordouans alors qu’il est ancré à New York ? La dualité entre tradition familiale forte et tentation extérieure reflète fidèlement certains défis vécus ici même à Cordoue. On s’y reconnaît facilement ! Le film est-il visible en version originale ou sous-titrée en Andalousie ? Oui ! Plusieurs cinémas indépendants programment régulièrement des classiques américains en VO/STFR ; renseignez-vous auprès du Cine Fuenseca ou via leurs réseaux sociaux. Quel rapport entre ce film culte méconnu et notre culture locale ? Au-delà du décor américain, c’est surtout l’humain derrière chaque choix difficile qui unit toutes les cultures méditerranéennes — thème central aussi bien au cinéma que dans notre quotidien andalou. Photo by Jakob Owens on Unsplash acteurCinémaFilm 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente The Rookie quitte Los Angeles : plongée inédite à Prague pour la saison 8 entrée suivante Córdoba et la cybersécurité : comment je protège ma boîte mail comme une voyageuse avertie A lire aussi Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025 Inattendu à Córdoba: Manu Sánchez revient à Cabra,... 1 septembre 2025 À Córdoba, Benamejí en compás: ma nuit au... 31 août 2025 Córdoba flamenco: mes lieux vrais où sentir le... 31 août 2025 Córdoba, Filmoteca: mes secrets pour vivre la rentrée... 30 août 2025 Córdoba, et si une série galicienne réveillait nos... 29 août 2025 Córdoba en Lego: la rentrée comme un local…... 28 août 2025 Córdoba, chirigota del Canijo: la halte immanquable avant... 28 août 2025