12 Saviez-vous qu’Antonio Banderas, enfant de l’Andalousie, a joué dans l’un des plus gros flops du cinéma ? Je vous emmène dans les coulisses d’un mythe méconnu.Un Cordouan à Hollywood : Quand Antonio Banderas se fait guerrier nordique On ne le répétera jamais assez ici à Cordoue : voir un enfant du pays briller à l’international suscite toujours une certaine fierté. Pourtant, même les étoiles les plus talentueuses connaissent parfois des revers inattendus. C’est le cas d’Antonio Banderas et de son aventure hollywoodienne dans « Le 13e Guerrier ». Ce film d’action épique, sorti en 1999 et inspiré du roman de Michael Crichton – l’auteur de Jurassic Park –, demeure tristement célèbre pour avoir été l’un des plus grands fiascos financiers du cinéma. Mais derrière cette réputation sulfureuse se cache un objet cinématographique fascinant… Un projet titanesque à la croisée des mondes Imaginez le pari : adapter la légende médiévale anglo-saxonne de Beowulf en y mêlant un regard arabe via le personnage historique d’Ahmad ibn Fadlan. C’est ce mélange atypique qu’a osé John McTiernan (réalisateur culte de "Piège de cristal") avec Michael Crichton au scénario. Le casting ? Une troupe scandinave brutale… et un Antonio Banderas charismatique mais décalé dans cet univers nordique. Je me souviens que beaucoup ici trouvaient étrange de voir notre Andalou national affronter le froid et la boue scandinaves ! Pourtant, sa présence donne au film une authenticité et une chaleur humaine bien à lui – un choc culturel autant qu’un choc cinématographique. Pourquoi un tel naufrage au box-office ? Avec près de 160 millions de dollars investis (l’équivalent aujourd’hui d’un vrai palais cordouan), le film n’a récolté que 61 millions à sa sortie. Mais pourquoi cet échec ? Plusieurs éléments s’entremêlent : Changement de réalisateur en cours de route (Crichton reprend la main sur certaines scènes) Tensions créatives entre auteurs et studios Problèmes techniques et retards colossaux sur le tournage Difficultés à cibler un public précis (aventure historique, thriller horrifique ou fable philosophique ?) En Andalousie comme ailleurs, on aime les histoires qui finissent bien… Mais « Le 13e Guerrier » s’est heurté à l’incompréhension générale. Vous pourriez être interessé par Pourquoi ‘La dernière larme’ redéfinit l’amour et la mort 13 janvier 2025 Le prodige sans bras: L’incroyable aventure musicale de Félix Klieser avec l’Orchestre de Córdoba 25 octobre 2023 Un film à réhabiliter ? L’avis d’une exploratrice culturelle Regarder ce film aujourd’hui avec mes yeux cordouans et voyageurs, c’est remarquer ce que peu ont relevé : la rencontre entre cultures. Ahmad ibn Fadlan découvre chez les Vikings ce même mélange d’étrangeté et de fascination que ressent tout voyageur face à l’inconnu. Les dialogues où il apprend leur langue rappellent ces moments magiques où le lien se crée malgré la barrière culturelle — j’ai vécu ces instants à Oslo comme à Marrakech ! Ce n’est donc pas seulement une fresque épique ; c’est aussi une ode aux ponts entre civilisations. On y retrouve cette soif d’ouverture qui caractérise Cordoue depuis le califat omeyyade jusqu’à nos jours. Quelques clés pour apprécier "Le 13e Guerrier" Si vous décidez de (re)voir ce film sur Disney+ (voir le catalogue), voici mes conseils pour en tirer tout le sel : Oubliez le prisme commercial : abordez-le comme une curiosité archéo-cinématographique. Soyez attentif aux détails historiques (costumes, rites funéraires) souvent très soignés. Admirez comment Antonio Banderas incarne l’altérité sans jamais tomber dans la caricature. Relevez les clins d’œil à Beowulf, source mythologique souvent sous-estimée par les critiques français ! Appréciez la photographie brute et sombre, bien loin des superproductions numériques actuelles. En creusant au-delà du simple flop financier, on découvre un objet hybride qui aurait mérité meilleure fortune. Il a inspiré nombre de séries récentes autour des Vikings ou des croisades culturelles nord-sud (voir cette analyse approfondie). De Cordoue aux fjords : pourquoi cet échec parle-t-il encore aujourd’hui ? En tant que journaliste ancrée dans ma ville mais avide d’ailleurs, je vois dans « Le 13e Guerrier » une métaphore puissante : on peut se tromper royalement… mais ouvrir quand même des portes inattendues. Ce film fut ignoré par beaucoup lors de sa sortie ; il connaît désormais une sorte de renaissance auprès des cinéphiles curieux. La démarche audacieuse du studio rappelle aussi celle des grands bâtisseurs andalous : tenter l’impossible parfois mène au fiasco mais laisse toujours une trace indélébile. Au fond, isn’t that what travel — or art — is all about? Questions fréquentes Pourquoi Antonio Banderas a-t-il accepté ce rôle si atypique ? Il cherchait alors à sortir des rôles latinos classiques proposés par Hollywood et souhaitait explorer d’autres facettes culturelles tout en rendant hommage aux grandes épopées historiques. Où peut-on voir "Le 13e Guerrier" actuellement ? Le film est disponible sur Disney+ en France. On trouve aussi parfois des éditions DVD/Blu-ray chez certains libraires spécialisés ou plateformes dédiées aux films cultes. Le film est-il fidèle aux faits historiques décrits par Ibn Fadlan ? Il prend beaucoup de libertés romanesques mais s’appuie sur certains récits authentiques du voyageur arabe au Xe siècle. Pour une lecture plus sérieuse du personnage historique, consultez cette synthèse universitaire. Photo by Polina Lavor on Unsplash aventureéchecFilm 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Córdoba et le rêve du smartphone local : ce que les tapas m’ont appris sur la tech « made in USA » entrée suivante Ours bruns dans les Cascades du Nord : le pari (incertain) d’une renaissance sauvage A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025