Cordoue et le Far West : Ce que Banzé no Oeste révèle sur notre passion du western

woman holding camera standing near people

Vous saviez qu’un western comique comme Banzé no Oeste bat tous les records ? Explorez avec moi ce phénomène et son lien surprenant avec Cordoue.

Un western pas comme les autres : Banzé no Oeste, l’outsider qui a tout renversé

Si vous m’aviez dit, adolescente à Cordoue devant un vieux projecteur de la Filmoteca, qu’un western farfelu deviendrait le film du genre le plus rentable de tous les temps, j’aurais souri. Et pourtant, « Banzé no Oeste » (Blazing Saddles), cette satire déjantée signée Mel Brooks en 1974, a réussi un tour de force unique. Mais au-delà des chiffres fous – plus de 119 millions de dollars aux États-Unis pour seulement 2,6 millions investis ! –, ce film raconte aussi quelque chose d’essentiel sur notre rapport collectif au mythe du Far West… y compris ici en Andalousie.

Pourquoi Banzé no Oeste fascine toujours ?

Le secret de son succès ne tient pas seulement à ses gags irrévérencieux. Mel Brooks détourne les codes du western classique pour mieux les révéler : racisme ordinaire, héroïsme factice… et une grande soif d’émancipation. Le public de 1974 n’était pas dupe et s’est emparé de ce miroir tendu avec éclats de rire complices. D’ailleurs, il faut rappeler que la comédie était rare dans un genre dominé par des récits virils et dramatiques. En cela, Banzé no Oeste fait figure d’OVNI : c’est l’audace qui plaît.

"Dans mon enfance à Cordoue, je me rappelle des soirées où l’on se réunissait entre amis ou famille pour regarder ces classiques américains doublés maladroitement en espagnol. La magie opérait toujours : l’Ouest américain semblait aussi exotique que les patios fleuris d’ici !"

L’écho du western en Andalousie : une fascination partagée

Ce qui m’a toujours frappée en voyageant puis en revenant à Cordoue, c’est à quel point le mythe du cow-boy résonne chez nous. Il suffit de flâner dans nos sierras arides ou dans les décors cinématographiques naturels d’Almería pour comprendre pourquoi tant de westerns italiens – les fameux "spaghetti-westerns" – ont été tournés ici.

L’humour grinçant et la transgression joyeuse de Brooks trouvent un terrain fertile dans notre propre histoire locale : celle des bandoleros andalous du XIXe siècle ou même des fiers cavaliers lors des ferias actuelles. On retrouve la même ironie tendre face à l’autorité ou aux injustices sociales.

  • De nombreux cinéphiles espagnols voient dans « Banzé no Oeste » un cousin espiègle des Sergio Leone ou des grands films américains.
  • Les festivals locaux comme Almería Western Film Festival perpétuent cette double culture hispano-américaine du Far West (plus d’infos ici).

Les chiffres qui changent la donne (et ce qu’ils disent sur nous)

On oublie souvent que jusqu’à la sortie de "Butch Cassidy and the Sundance Kid" en 1969, aucun western n’avait dépassé les 100 millions aux États-Unis. Puis arrive Brooks avec sa parodie géniale… Et il faudra attendre 16 ans pour voir "Retour vers le futur III" puis "Danse avec les loups" (424 millions !) faire encore mieux.

Mais au-delà du box-office, c’est la capacité d’un film à réinventer un imaginaire collectif qui compte. Les spectateurs ont récompensé l’ironie mordante et le refus des stéréotypes figés. Aujourd’hui encore, alors que « Django Unchained » a pulvérisé les records (449 millions), Banzé no Oeste reste le western comique indétrônable – preuve que l’audace paie parfois mieux que la nostalgie pure.

Pourquoi cet engouement perdure-t-il ?

  • Parce que chaque génération cherche à se réapproprier ses mythes fondateurs… souvent par le rire.
  • Parce que l’esprit frondeur est universel – en Andalousie comme ailleurs !
  • Parce que le cinéma relie brillamment cultures locales et universelles.

Cordoue et le cinéma : dialogues inattendus autour du Far West

Je me plais à penser qu’en arpentant la Judería ou les bords du Guadalquivir au coucher du soleil, on ressent une atmosphère presque cinématographique : lumières dorées sur pierres anciennes, sons feutrés derrière des murs blancs… Le décor parfait pour une chevauchée fictive ou une aventure burlesque façon Mel Brooks !

Plus sérieusement : notre ville accueille régulièrement projections spéciales et débats autour du cinéma américain – preuve d’une curiosité constante pour ces récits venus d’ailleurs mais adoptés avec malice locale.
Pour découvrir ces rendez-vous culturels : Filmoteca de Andalucía.

Que retenir pour nos voyages (cinéphiles) ?

  • Osez revisiter vos classiques sous un angle décalé – parfois l’humour en dit plus long que la solennité !
  • Explorez comment chaque région se réapproprie ses propres légendes – Cordoue n’est jamais très loin d’un Far West imaginaire.
  • Profitez des festivals locaux pour rencontrer passionnés et spécialistes… On échange beaucoup plus facilement devant un bon film projeté sous les étoiles andalouses !
  • Enfin : testez l’expérience “home-cinéma” façon cordouane : tapas maison, lumière tamisée… et pourquoi pas une séance Banzé no Oeste version originale sous-titrée ? Succès garanti auprès de vos amis francophones !

Questions fréquentes

Pourquoi parle-t-on encore autant de Banzé no Oeste ?

Parce que c’est bien plus qu’une simple comédie — c’est une critique audacieuse des clichés hollywoodiens avec laquelle chacun peut s’identifier aujourd’hui encore.

Existe-t-il un lien entre Cordoue et l’univers western ?

Oui ! L’Andalousie a accueilli le tournage de nombreux westerns célèbres grâce à ses paysages uniques et son ambiance chaleureuse rappelant l’Ouest américain.

Où voir des classiques du genre à Cordoue ?

La Filmoteca de Andalucía organise régulièrement des cycles consacrés au western ou à la comédie américaine — vérifiez leur programmation actuelle pour ne rien manquer !

Photo by Vanilla Bear Films on Unsplash

A lire aussi