Córdoba et la Fête de la Musique : ce que révèlent les audiences 2025

crown at concert

Saviez-vous que le Concert de la Fête de la Musique a captivé moins de téléspectateurs cette année ? Regard affûté sur l’évolution des soirées musicales.

Quand la Fête de la Musique bat son plein… sur l’écran

À Córdoba, chaque 21 juin, le soleil semble s’attarder un peu plus longtemps. C’est une soirée où les sons envahissent patios et places publiques, où le dialogue entre passé et présent vibre au rythme de guitares flamencas et d’électro-pop sous les orangers. Mais pendant que je me faufilais dans les ruelles de la Judería en quête d’un groupe local à découvrir – cette année encore –, une question m’a effleurée : comment vit-on cette nuit magique derrière son écran ?

En 2025, France 2 retransmettait en direct son grand « Concert de la Fête de la Musique » depuis les jardins du Carrousel à Paris. Une tradition désormais bien installée. Pourtant, cette édition a connu un léger revers : seulement 1,77 million de téléspectateurs pour la première partie (12,8% PDA) contre des scores stables mais sans éclat par rapport à l’an passé. La troisième partie a même chuté à 590 000 fidèles. Entre fidélité culturelle et évolution des habitudes médiatiques, j’ai voulu comprendre ce phénomène…

Quand le patrimoine musical rivalise avec le divertissement

Ce qui saute aux yeux cette année ? La concurrence féroce ! Pendant que Daphné Bürki et Mohamed Bouhafsi animaient leur plateau tricolore en invitant Marine (« Star Academy ») ou Bernard Lavilliers, TF1 misait sur « Le Grand Quiz » avec Hélène Mannarino. Résultat : 1,89 million d’amateurs pour la première partie du jeu – soit plus que le concert – avec un carton chez les FRDA-50 (la cible publicitaire féminine clé).

Cette tendance à zapper vers le jeu télé ne date pas d’hier mais s’accentue : selon Médiamétrie, les soirs d’événements live doivent désormais rivaliser avec des formats interactifs offrant instantanéité et sentiment de participation.

Mais alors – question de passionnée – est-ce là une fatalité pour nos rendez-vous culturels ? Rien n’est moins sûr ! Les chiffres bruts masquent parfois des dynamiques locales fortes : dans ma propre rue cordouane ce soir-là, les voisins improvisaient leur propre fête… loin des écrans.

Des chiffres… mais quelle réalité derrière ?

On peut se perdre dans les pourcentages : PDA (part d’audience) à 12,8%, 14% puis chute à 10,6%. Ce sont certes des indicateurs précieux mais ils occultent l’essentiel : chaque téléspectateur représente une intention différente. Certains ont suivi religieusement chaque prestation en direct ; d’autres ont picoré entre deux chaînes ou ont abandonné après leur artiste favori.

Ce qui m’intrigue surtout – et c’est rarement évoqué dans les bilans nationaux – c’est le rapport intime au spectacle vivant quand il passe par le filtre télévisuel. À Córdoba comme ailleurs, regarder un concert filmé n’a jamais remplacé l’émotion brute ressentie place de las Tendillas quand toute une foule entonne un refrain populaire sous le ciel étoilé. La télévision donne accès mais ne remplace pas l’expérience sensorielle du live.

L’expérience cordouane : entre traditions vivantes et nouvelles attentes médiatiques

En Andalousie, où chaque fête est prétexte à partager chants et rires jusqu’à l’aube (je vous assure qu’aucun voisin n’appelle la police avant trois heures du matin…), la Fête de la Musique prend une tournure très différente. Ici, peu importe le score d’audience sur France 2 ou TF1 ; ce sont plutôt WhatsApp et Instagram qui créent l’événement : photos instantanées des groupes locaux devant la Mezquita illuminée ou vidéos virales captées sur la plaza Corredera.

J’observe aussi qu’un nombre croissant de jeunes Cordouans s’organisent pour proposer leurs propres concerts diffusés en streaming local via Twitch ou YouTube Live – une pratique devenue incontournable depuis 2020. Ces initiatives échappent souvent aux mesures classiques d’audience nationale mais participent pleinement au rayonnement culturel contemporain.

Le regard lucide du terrain : ce que disent vraiment les soirées musicales en 2025

En discutant avec mes amis journalistes parisiens (et andalous !), on constate tous cette fragmentation accrue du public. Un spectacle télévisé fédère moins massivement qu’auparavant ; il doit trouver sa place entre événements locaux authentiques et offres numériques foisonnantes.

Pour moi – exploratrice insatiable – cela souligne notre besoin collectif d’expériences partagées ET personnalisées. Si France 2 accuse une légère baisse côté audiences pures, elle continue néanmoins d’offrir un rendez-vous patrimonial fort pour qui souhaite se sentir relié à tout un pays… même depuis son salon cordouan.

Et si demain ces grandes messes médiatiques s’adaptaient davantage aux envies locales ? Pourquoi ne pas imaginer une édition future relayant aussi bien Paris que Séville ou Córdoba en simultané… ouvrant ainsi grand nos fenêtres sur toutes les musiques ?

Pour aller plus loin sur ces évolutions culturelles : L’analyse annuelle Médiamétrie offre un éclairage détaillé.

Questions fréquentes

Pourquoi le "Concert de la Fête de la Musique" attire-t-il moins qu’avant ?

La concurrence accrue (jeux TV interactifs, séries étrangères) détourne une partie du public traditionnel tandis que beaucoup préfèrent désormais vivre ou partager leurs propres expériences musicales via réseaux sociaux ou événements locaux.

Quelle différence entre suivre le concert à Córdoba et à Paris ?

À Córdoba comme dans beaucoup de villes andalouses, on privilégie les rencontres festives dehors ; regarder le concert télévisé reste marginal comparé aux rassemblements spontanés dans rues et patios — question d’ambiance autant que de tradition vivante !

Est-ce qu’on peut revoir le concert si on l’a manqué ?

Oui ! La plupart des éditions récentes sont disponibles en replay sur le site officiel France.tv. C’est pratique pour revivre ses moments préférés ou découvrir certains artistes en différé.

Photo by Boga Rín on Unsplash

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