Pénurie électrique en Andalousie : ce que l’incident d’Huéneja révèle vraiment

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Un blackout inédit a frappé l’Andalousie. Que s’est-il réellement passé à Huéneja ? Je vous raconte les coulisses du réseau électrique et ses enjeux locaux.

Un matin ordinaire bouleversé à Huéneja : plongée au cœur du blackout

Le 28 avril dernier, le petit village de Huéneja, niché entre Sierra Nevada et plaines granadines, s’est soudainement retrouvé sous les projecteurs européens. En sept secondes – oui, seulement sept ! – la région a basculé dans le noir absolu. Ayant moi-même vécu en Andalousie toute ma vie, je peux vous dire combien ce genre d’événement bouscule une communauté rurale où la lumière du soleil est synonyme de vie et d’énergie… littéralement ! Mais que s’est-il vraiment passé derrière cet incident spectaculaire ?

Les dessous techniques : quand la synchronisation vacille

À première vue, difficile d’imaginer qu’un simple « clic » administratif ou une bascule technique puisse entraîner un effondrement total du système électrique ibérique. Pourtant, c’est bien ce qui est arrivé : une série de décisions prises côté français sur la gestion des flux électriques — passant d’un contrôle dynamique à un mode fixe d’exportation vers la France — a laissé l’Espagne sans filet de sécurité synchronisé. J’ai interrogé plusieurs ingénieurs locaux à Cordoue qui m’ont confié leur surprise devant une telle vulnérabilité.

Simultanément, Red Eléctrica de España (REE) réalisait des manœuvres internes dans le sud du pays. Ces opérations ont provoqué des surtensions dans trois zones cruciales dont Huéneja fait partie. Résultat : les protections automatiques des centrales se sont déclenchées en chaîne pour éviter des dégâts matériels majeurs. C’est la réaction en domino typique dans ce genre de crise.

L’Andalousie solaire face à ses contradictions énergétiques

Il serait tentant d’accuser uniquement les énergies renouvelables, omniprésentes chez nous avec des fermes solaires presque aussi nombreuses que les oliviers ! Cependant, l’enquête officielle pointe un problème structurel beaucoup plus large : notre interconnexion limitée avec le reste de l’Europe (seulement 3 %, loin du seuil recommandé par l’Union européenne). En discutant récemment avec des agriculteurs près de Baena qui voient chaque jour défiler les camions solaires sur la route N-432, j’ai ressenti leur inquiétude face à cette dépendance fragile.

Les énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien n’apportent pas « d’inertie » au réseau – un mot que j’entendais déjà petite sur les marchés cordouans lorsque les anciens parlaient de stabilité et de temps long. Ce manque d’inertie complique la maîtrise des chutes brutales de fréquence lors d’incidents soudains. Toutefois, blâmer uniquement ces sources serait passer à côté du vrai sujet : c’est le manque de coordination transfrontalière et une gestion opérationnelle parfois déconnectée du terrain qui fragilisent notre système.

Blackout et ruralité : retour sur une journée hors du temps à Huéneja

Pour vous donner une idée concrète, j’ai échangé avec Lola et Juan Carlos qui tiennent une petite épicerie à Huéneja depuis vingt ans. Ils m’ont raconté comment l’obscurité soudaine a transformé leur matinée ordinaire en parenthèse irréelle : "On s’est retrouvés tous dehors à discuter comme autrefois ; même le silence avait quelque chose de solennel." À Cordoue aussi, bien que moins touchée directement ce jour-là, l’événement a rappelé aux habitants combien l’équilibre énergétique régional peut être précaire.

Au-delà de l’anecdote locale, cet épisode a relancé partout en Andalousie un débat passionné sur nos choix énergétiques futurs : doit-on continuer à miser massivement sur le renouvelable sans filet ou renforcer coûte que coûte nos capacités d’interconnexion ?

Le débat politique et technique prend corps… jusque dans les cafés cordouans !

À peine la lumière revenue, le jeu des responsabilités s’est engagé entre Madrid, Lisbonne et Paris. Lors d’un café improvisé sur la Plaza del Potro — mon endroit favori pour prendre le pouls local — j’ai entendu toutes sortes d’opinions sur le sujet. Certains critiquaient l’immobilisme français vis-à-vis des projets d’interconnexion ; d’autres rappelaient la nécessité impérieuse pour l’Espagne et le Portugal de ne plus rester "au bout du câble" européen.

Ce qu’il faut retenir ? La ministre espagnole Sara Aagesen et sa consœur portugaise ont réclamé auprès de la France des engagements fermes pour accélérer les chantiers transfrontaliers (voir article Xataka). Les discussions vont se poursuivre tout au long de 2025. Une affaire à suivre donc…

Comment vivre sereinement au rythme d’une Andalousie branchée mais vulnérable ?

De mon point de vue d’exploratrice locale attachée aux traditions comme aux innovations modernes, je crois que ce genre de crise est aussi une occasion unique de repenser notre rapport à l’énergie. Pourquoi ne pas investir davantage dans le stockage local (batteries collectives), diversifier encore nos sources ou multiplier les micro-réseaux villageois ? À Cordoue par exemple, certains quartiers historiques testent déjà des coopératives énergétiques citoyennes.

Si vous êtes curieux.se.s sur ces initiatives pionnières ou souhaitez anticiper vos besoins lors d’un séjour en Andalousie très solaire (et potentiellement ombragé !), je vous conseille vivement de consulter régulièrement le site officiel ENTSO-E pour suivre les évolutions du réseau européen.

Questions fréquentes

Que faire lors d’un blackout en Andalousie ?

Avant tout garder son calme ! Prévoyez toujours quelques bougies ou lampes rechargeables et informez-vous via la radio locale (sur piles). Profitez-en pour aller discuter avec vos voisins — ici cela fait partie du savoir-vivre andalou.

Les coupures sont-elles fréquentes dans la région ?

Non, elles restent rares malgré quelques épisodes liés aux fortes chaleurs estivales ou incidents exceptionnels comme celui d’Huéneja. L’Andalousie bénéficie généralement d’un réseau stable grâce à sa modernisation récente.

L’énergie solaire est-elle vraiment fiable dans le sud espagnol ?

Absolument ! Les installations sont performantes mais nécessitent un pilotage précis pour maintenir la stabilité du réseau général. Plus il y aura d’interconnexions européennes robustes, plus cette fiabilité sera renforcée.

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