Pourquoi les géants de l’IA s’arrachent-ils les centrales nucléaires ? Mon regard de voyageuse sur une nouvelle ruée énergétique

A person holding a cell phone in their hand

Et si Meta, Microsoft ou Amazon étaient les nouveaux « conquérants » du nucléaire ? Je vous dévoile ce qui se cache vraiment derrière cette ruée inattendue.

De la Judería à l’Illinois : quand l’énergie façonne nos vies

À Cordoue, l’histoire coule dans chaque pierre. Mais aujourd’hui, c’est depuis ma ville natale que je regarde un phénomène qui touche aussi bien l’Andalousie que le Midwest américain : la transformation de notre rapport à l’énergie. Les récentes décisions des géants du numérique d’investir massivement dans le nucléaire, aux États-Unis comme ailleurs, révèlent des enjeux insoupçonnés. Je vous propose un décryptage qui va bien au-delà des gros titres.

Un accord qui change la donne : Meta et la centrale de Clinton

Imaginez une centrale nucléaire au bord de la fermeture, sauvée in extremis non par une subvention publique… mais par Mark Zuckerberg en personne ! C’est précisément ce qui vient d’arriver à Clinton (Illinois). Dès 2027 – date où s’achève son soutien d’État – cette centrale fournira directement 1 121 mégawatts à Meta pour vingt ans. Pourquoi un tel intérêt soudain ?

La réponse est simple et vertigineuse : l’entraînement des modèles d’intelligence artificielle (comme ceux derrière ChatGPT ou Instagram) réclame une énergie colossale et continue. Or, seules quelques sources peuvent fournir autant de puissance de façon stable – le nucléaire en tête.

« J’ai vu les oliviers centenaires de Cordoue résister aux tempêtes du temps. Désormais, c’est l’atome qui offre cette même stabilité aux géants numériques… »

Le vrai visage de la transition énergétique chez les big techs

Entre 2019 et 2023, la consommation électrique totale de Meta a quasiment triplé – un chiffre difficile à imaginer tant il dépasse celle d’une grande ville européenne ! Au début des années 2010, ces entreprises signaient massivement avec les énergies renouvelables pour afficher leur neutralité carbone. Mais elles se heurtent vite à leurs limites intrinsèques :

  • Le solaire et l’éolien sont intermittents (nuages, nuit, absence de vent…) ;
  • Les data centers ne peuvent jamais s’arrêter ;
  • Les batteries coûtent cher et restent insuffisantes à très grande échelle.

Ainsi, le nucléaire revient sur le devant de la scène comme solution incontournable : massif, prévisible… et déjà opérationnel.

Pourquoi cette évolution me questionne (et devrait nous interpeller)

En tant que voyageuse et passionnée d’histoires humaines, j’observe trois tendances marquantes :

  1. Une reconversion discrète des infrastructures : Des sites menacés deviennent soudain centraux pour l’avenir numérique mondial.
  2. Un jeu d’influence inédit : Là où l’État agissait autrefois en arbitre ou sauveur (subventions), ce sont désormais les GAFAM qui dictent les règles du jeu énergétique local.
  3. Un paradoxe écologique : Le nucléaire limite le recours aux hydrocarbures mais pose encore débat sur ses déchets — sujet rarement abordé dans ces contrats ultramédiatisés.

Je repense souvent au débat intense qui secoue l’Espagne autour du démantèlement progressif des centrales nucléaires andalouses (voir ici). Face à cela, les États-Unis semblent avoir trouvé une voie médiane pragmatique… ou opportuniste ?

D’autres géants emboîtent le pas : effet boule de neige assuré ?

Meta n’est pas seul dans cette course discrète mais décisive :

  • Microsoft alimente déjà ses centres Azure via le mythique site de Three Mile Island (oui, celui-là même victime d’un accident en 1979 !).
  • Amazon Web Services a acquis pour 650 millions $ un énorme campus adjacent à la centrale nucléaire Susquehanna en Pennsylvanie pour y installer ses propres serveurs gourmands en IA.

Ce mouvement global traduit un renversement stratégique inédit : après avoir encensé les renouvelables comme unique planche de salut climatique dans les années 2010-2020, voici venu le temps du retour pragmatique au nucléaire — piloté non plus par les gouvernements mais par ceux dont nous utilisons tous quotidiennement les applications.

Ce que cela dit (aussi) sur notre époque : entre dépendance technologique et nouveau pacte social

En tant qu’Andalouse ayant grandi sous le soleil éclatant et parfois implacable du Guadalquivir, j’ai toujours cru au pouvoir transformateur des innovations énergétiques – panneaux solaires sur les toits blancs du centre-ville inclus ! Mais observer ces grands groupes prendre possession directe des réseaux électriques m’interpelle : quelles conséquences pour nos sociétés si demain ce sont Google ou Amazon qui décident d’allumer ou d’éteindre la lumière… littéralement ?

Ce phénomène interroge profondément notre rapport collectif à la souveraineté énergétique :

  • Qui décide où va l’électricité produite par une centrale donnée ?
  • À quoi ressemblera le dialogue entre pouvoirs publics et intérêts privés lorsque ceux-ci pèseront autant qu’un État régional ?
  • Quel sera l’impact sur nos efforts climatiques locaux si tout est aspiré par le cloud mondial ?

L’Europe peut-elle suivre ce modèle ? Mon avis sur la situation andalouse…

À Cordoue comme ailleurs en Espagne, nombre de centrales nucléaires historiques vivent leurs dernières années faute de consensus politique autour du nucléaire. Pourtant, certains signaux faibles émergent : face aux défis posés par la croissance exponentielle du numérique (5G, IA générative…), il n’est pas impossible que certaines soient reconsidérées ou redéployées différemment — si ce n’est par nos institutions publiques alors pourquoi pas demain par un acteur privé international venu s’installer chez nous ? La question reste ouverte.

Pour approfondir ce sujet complexe — et comprendre comment se construisent aujourd’hui ces nouveaux équilibres entre numérique et énergie — je recommande chaudement cet excellent dossier sur la transition énergétique mondiale.

Conseils pratiques & perspectives d’avenir pour voyageurs curieux…

  • Visiter une ancienne centrale convertie : De plus en plus de sites proposent des visites pédagogiques fascinantes sur place — notamment autour de Paris ou près de Séville ! Renseignez-vous auprès des offices du tourisme locaux.
  • Comprendre sa propre consommation numérique : Chaque requête Google consomme quelques watts ; chaque photo postée sur Instagram aussi ! Adopter quelques gestes sobres chez soi fait toute la différence à grande échelle.
  • Rester vigilant quant au contrôle citoyen : Suivez activement les débats publics sur ces sujets clés via vos médias régionaux préférés.

En explorant aussi bien mon quartier natal que les grandes tendances mondiales, je réalise combien chaque décision locale tisse désormais un fil avec notre avenir commun — qu’il s’agisse d’une vieille synagogue cordouane ou… d’un réacteur américain prêt à renaître grâce à Facebook !

Le coin des questions

Pourquoi Meta investit-il dans une centrale nucléaire américaine plutôt que dans davantage d’énergies renouvelables ?

Les renouvelables restent essentielles mais peinent à garantir une alimentation continue suffisante pour faire tourner sans interruption d’immenses centres dédiés à l’IA. Le nucléaire offre ici fiabilité et stabilité sans émissions directes de CO2.

Quelles sont les implications environnementales réelles d’un tel virage énergétique ?

Si le nucléaire permet effectivement une réduction drastique du recours aux combustibles fossiles carbonés pour ces usages intensifs, il subsiste néanmoins la question épineuse du traitement durable des déchets radioactifs ainsi qu’un risque associé en cas d’incident technique majeur.

Cela pourrait-il arriver en Europe prochainement ?

Certains signes pointent vers un intérêt croissant mais rien n’indique encore un basculement similaire. Toutefois, avec l’explosion attendue du cloud européen et des IA locales dès 2025–2030… il faudra surveiller attentivement cette tendance !

Photo by Jakub Żerdzicki on Unsplash

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