12 Et si Cercadilla recelait des secrets insoupçonnés sur la Cordoue mozárabe ? Je vous partage ce que seuls les passionnés locaux savent…L’éveil d’un site oublié : retour sur la découverte de Cercadilla Lorsque j’évoque le quartier de Cercadilla avec mes amis voyageurs, peu savent à quel point cette parcelle de terre a bouleversé notre compréhension de l’histoire cordouane. En mai 1991, alors que la ville se préparait à accueillir le TGV et à moderniser ses infrastructures ferroviaires, des ouvriers tombèrent littéralement sur un trésor enfoui : les vestiges d’un complexe monumental tardoromain — immense, mystérieux et encore aujourd’hui source de débats enflammés entre archéologues. Entre voies ferrées et vestiges impériaux Imaginez la scène : d’un côté le vacarme des pelleteuses installant la modernité ; de l’autre, une équipe d’archéologues déterrant patiemment colonnes antiques et fragments de mosaïques. La dualité entre passé et futur s’incarnait là, sous nos yeux. Les découvertes ne cessaient de surprendre : non seulement un palais romain attribué à l’empereur Maximien Hercule (selon certaines hypothèses), mais aussi une stratification complexe témoignant des évolutions urbaines. J’ai souvent accompagné curieux et experts sur ces lieux chargés d’histoire. Le parfum de terre humide mélangé à l’adrénaline des trouvailles m’a marquée durablement. Ce qui frappe surtout ici, c’est la monumentalité du site — bien au-delà du simple patrimoine local. Un nouvel indice majeur : le centre monastique mozárabe découvert en 2025 L’année dernière a vu ressurgir cet esprit pionnier qui caractérise la recherche archéologique cordouane. En 2025, lors de travaux pour la future Ronda Norte, une équipe a mis au jour les fondations inédites d’un édifice religieux construit par les Mozarabes – ces chrétiens vivant sous domination islamique après la conquête arabe. Ce fait est colossal pour nous historiens locaux : jusqu’à présent, aucun indice matériel n’attestait que les Mozarabes aient pu bâtir leurs propres centres cultuels au cœur même de la société omeyyade. J’ai eu la chance d’assister à une visite guidée par l’un des archéologues principaux. Sa voix vibrait d’émotion lorsqu’il évoquait «la première pierre» posée par une communauté longtemps rendue invisible dans nos manuels scolaires. Vous pourriez être interessé par Les Oscars : un voyage fascinant dans l’univers du cinéma 27 février 2025 Antonio Canales : Concert intimiste pour la 11e saison d’El Almíbar 10 octobre 2024 La disposition intérieure rappelle certains monastères wisigoths, Des fragments décoratifs témoignent d’influences arabo-chrétiennes uniques, L’absence totale de superpositions ultérieures permet une lecture rare du bâti initial. Pourquoi Cercadilla bouscule notre vision de Cordoue Ce qui distingue Cercadilla ? Sa capacité à matérialiser cette coexistence — souvent idéalisée ou ignorée — entre traditions chrétiennes et innovations islamiques. Pour moi, ce site illustre mieux que tout la complexité sociale cordouane pendant le haut Moyen Âge. La multiplicité des couches (romaines, wisigothes, omeyyades) met en lumière un héritage partagé où chaque pierre raconte sa propre histoire. C’est aussi un rappel : Cordoue n’a jamais été figée ; elle s’est constamment réinventée autour de ses populations diverses. D’ailleurs, cette «transversalité» se retrouve dans bien d’autres coins oubliés — pensez aux patios cachés du quartier San Agustín ou aux petites églises transformées en mosquées puis redevenues chrétiennes après la Reconquista. Visiter Cercadilla aujourd’hui : conseils pratiques et réflexions personnelles Si vous envisagez une escapade à Cordoue hors des sentiers battus, n’hésitez pas à inclure Cercadilla dans votre programme ! Consultez les horaires auprès du Consorcio de Turismo, car l’accès fluctue selon les fouilles en cours, Privilégiez une visite guidée pour saisir toutes les subtilités historiques, Prenez le temps d’observer chaque détail architectural : colonnes massives et décors géométriques sont autant de témoignages tangibles du dialogue interculturel. Personnellement, j’aime m’arrêter quelques minutes face au panorama urbain visible depuis le site. Il suffit parfois d’un rayon de soleil couchant pour imaginer la vie foisonnante qui animait jadis ce lieu stratégique entre fleuve et collines. “Cercadilla ne se contente pas de révéler des ruines : il invite chacun à relire toute l’histoire urbaine cordouane avec un regard neuf.” Pour approfondir ce thème fascinant autour du patrimoine caché cordouan (et soutenir vos envies exploratoires !), je recommande également l’article détaillé du Ministerio de Cultura y Deporte. Au-delà des clichés : nouvelles perspectives sur le dialogue religieux à Cordoue On lit trop souvent que Cordoue fut simplement un joyau musulman ponctué çà et là de souvenirs chrétiens ou juifs. Mais Cercadilla vient nuancer cette image simpliste. Ici s’entrelacent influences artistiques gréco-romaines, rites wisigoths et aspirations mozárabes ; tout cela sous l’œil parfois permissif – parfois suspicieux – du pouvoir califal. En discutant récemment avec plusieurs chercheurs locaux lors d’un séminaire universitaire (2025), j’ai été frappée par leur consensus sur un point clé : «Il existe encore beaucoup à découvrir pour comprendre pleinement cette cohabitation fragile.» Cela me conforte dans ma conviction que voyager à Cordoue doit être une expérience active, ouverte aux récits alternatifs autant qu’aux grandes fresques monumentales. Le coin des questions Peut-on visiter librement le site archéologique de Cercadilla ? Actuellement, les visites sont généralement encadrées par des guides ou lors de journées portes ouvertes liées aux campagnes de fouilles. Il est donc conseillé de vérifier préalablement les modalités auprès du Consorcio local. Qu’apportent réellement ces nouvelles découvertes mozárabes ? Elles offrent enfin une preuve matérielle concrète du culte chrétien organisé sous domination islamique à Cordoue — ouvrant ainsi une page inédite dans notre compréhension sociale médiévale locale. Pourquoi ce site reste-t-il peu connu malgré son importance ? Longtemps éclipsé par la renommée mondiale de la Mezquita ou l’Alcázar, Cercadilla souffre encore aujourd’hui d’une relative absence dans les circuits touristiques classiques… Mais cela change doucement grâce aux efforts conjoints des chercheurs et passionnés locaux comme moi ! Photo by Free Nomad on Unsplash archéologiePatrimoine 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Beach Boys : Et si Brian Wilson avait changé l’Andalousie ? entrée suivante Annulation Morrissey à Madrid : Pourquoi les concerts sont-ils si fragiles ? 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