13 Envie de vibrer avec la musique classique à Cordoue ? Je partage mes pépites sur la saison 2025-26 de l'Orchestre, entre surprises et émotions locales.L’Orchestre de Cordoue : quand l’âme locale rencontre le monde Parler musique à Cordoue, c’est raconter une histoire d’amour entre la ville et ses artistes. Pour moi qui arpente les ruelles de la Judería depuis l’enfance, le lancement d’une nouvelle saison par notre Orchestre est toujours un événement. Mais cette édition 2025-26 — baptisée Sinergias — promet bien plus que des concerts : elle propose un dialogue inédit entre traditions, jeunes talents internationaux et créativité locale. Découvrons ensemble pourquoi cette programmation mérite qu’on s’y attarde, même (et surtout) si vous croyez tout connaître du classique. Une saison pensée comme un voyage initiatique Ce qui frappe d’emblée dans cette nouvelle programmation, c’est l’équilibre subtil entre héritage et nouveauté. Douze concerts au Gran Teatro — le cœur battant culturel de Cordoue — s’accompagnent de trois rendez-vous extraordinaires. Cette diversité n’est pas qu’un slogan : chaque soirée devient une invitation à explorer un pan méconnu du répertoire ou à célébrer une voix singulière. L’un des clous de la saison ? Le retour intégral de Margot de Joaquín Turina. Depuis sa création en 1914, l’œuvre n’avait jamais été jouée en version complète à Cordoue ! C’est toute une génération qui découvrira ce bijou grâce au travail passionné des musiciens locaux et au soutien déterminé des institutions culturelles. « Ce n’est pas seulement une question de notes ou de partitions : c’est redonner vie à une mémoire collective, celle du sud éternellement créatif… » Des synergies vivantes : artistes cordouans et invités du monde entier La force cachée de cette saison réside dans les ponts qu’elle bâtit entre ici et ailleurs. J’ai eu le privilège d’échanger avec Salvador Vázquez (le directeur artistique), qui mise sur des rencontres insolites. Six artistes cordouans seront à l’honneur aux côtés de figures internationales comme Ellinor D’Melon, jeune violoniste jamaïcaine prodige. Sa fougue électrise déjà les coulisses du Gran Teatro où j’ai pu assister à ses répétitions furtives l’an passé — un souvenir gravé ! La programmation accorde aussi une place rare aux femmes cheffes et interprètes : Beatriz Fernández, Isabel Rubio ou encore Julia Cruz prendront la baguette pour donner souffle à ce projet collectif. Ce choix s’inscrit dans l’air du temps mais chez nous il est vécu comme une affirmation profonde : la scène musicale andalouse sait faire bouger les lignes. Vous pourriez être interessé par Estopa, Itziar Castro, María Teresa Campos et le ‘Hematocrítico’ : des récipiendaires des médailles d’or des Beaux-Arts 9 janvier 2024 Le retour de Lin Cortés au flamenco avec une touche plus funky dans son dernier single 27 mai 2024 Programmes éclectiques : coups d’audace et clins d’œil poétiques Impossible ici d’évoquer chaque date sans écrire un roman ! Pourtant certains concerts titillent ma curiosité plus que d’autres. Influence poétique ouvre la saison en beauté avec un hommage croisé à Ravel (150 ans) et Falla ; la pianiste Judith Jáuregui m’avait confié il y a peu combien jouer ces compositeurs devant le public cordouan relevait presque du sacré. Romper las reglas promet un frisson contemporain avec la création mondiale d’Igmar Alderete Acosta. Lors des conférences préparatoires (toujours riches en anecdotes locales), on apprend comment cette œuvre "dédiée à Ravel" ne suit aucune trame narrative classique… Je vous conseille vivement d’y assister pour vivre ce processus créatif en direct ! Le concert Negroni Sbagliato (un clin d’œil joyeux au fameux cocktail) imaginé par Aarón Zapico mêlera Vivaldi, Monteverdi et Bocherini autour du ténor Pablo García López pour fêter ses vingt ans de carrière… L’ambiance promet d’être aussi pétillante qu’un apéritif printanier sur les terrasses ombragées du Guadalquivir ! Pour le détail complet des programmes : Gran Teatro – Saison officielle. Les temps forts familiaux et participatifs Cordoue cultive l’art du partage : il était donc naturel que plusieurs concerts soient pensés pour tous les publics. Le cycle La orquesta en familia propose trois expériences interactives au Théâtre Góngora : "El ensayo de la orquesta" transforme les codes classiques par l’humour façon "Mozart in the jungle" (si vos enfants aiment rire tout en découvrant la magie musicale, foncez-y !) ; "Kacharristán", dirigé par Julia Cruz, offre une initiation originale via des instruments recyclés — j’ai assisté aux premiers ateliers, je peux garantir que petits et grands repartent émerveillés… Enfin "Mágico siglo XX" propose un voyage enchanteur dans le siècle dernier sous la houlette du magicien Quique Mago. Ces formats rapprochent musiciens et familles, effaçant le mythe du concert réservé aux seuls initiés. Un ancrage local affirmé sans renier le souffle universel Derrière cette profusion créative se cache un objectif profond : révéler l’identité plurielle de Cordoue tout en invitant le public à sortir des sentiers battus. L’absence inhabituelle du traditionnel concert de Noël pourrait surprendre certains habitués ; mais elle est habilement compensée par « Temps de paix », programmé juste avant les fêtes pour insuffler cette atmosphère chaleureuse typique grâce notamment à Tchaïkovski ou Otto Nicolai. Et bien sûr, impossible pour moi de ne pas citer le grand rendez-vous du Nouvel An où notre étoile locale Auxiliadora Toledano illuminera le Gran Teatro avec des œuvres espagnoles festives — sans oublier quelques valses viennoises irrésistibles… Pour explorer comment s’inspirer musicalement lors d’un séjour andalou : Andalucia.org – Musique vivante. Pourquoi cette saison résonne-t-elle particulièrement fort aujourd’hui ? Si je devais retenir une idée maîtresse après avoir discuté avec tant d’artistes impliqués cette année, c’est celle-ci : malgré les incertitudes planant sur la culture post-pandémie ou face aux restrictions budgétaires (oui, même ici…), nos institutions locales persistent à miser sur l’audace collaborative. Cette dynamique fait écho au thème même choisi : Synergies. J’y vois aussi une manière subtile mais puissante d’affirmer que Cordoue n’est jamais figée dans son passé glorieux ; elle évolue au fil des rencontres musicales inattendues — et cela se ressent jusque dans chaque détail organisationnel ou scénique. Cette proximité humaine change tout : il n’est pas rare après un concert d’échanger quelques mots avec solistes ou chefs invités sur la place voisine autour d’un verre frais. Pour moi, rien n’incarne mieux notre esprit andalou ! Questions fréquentes Quels sont les incontournables de cette saison si je visite Cordoue seulement quelques jours ? Si votre séjour tombe autour du Nouvel An ou lors du retour inédit de Margot en janvier, bloquez votre soirée au Gran Teatro ! Les cycles familiaux valent également leur pesant d’or pour ceux voyageant avec enfants. Les concerts sont-ils adaptés aux non-hispanophones ? Oui ! La musique est universelle ; beaucoup d’interprètes sont internationaux et plusieurs concerts proposent des livrets explicatifs multilingues sur place. Comment acheter ses billets simplement ? La billetterie en ligne du Gran Teatro est intuitive ; je recommande toutefois une réservation anticipée dès septembre car certaines dates affichent complet très vite. Peut-on rencontrer les artistes après les concerts ? Bien souvent oui : Cordoue reste humaine malgré son prestige musical ! Ne soyez pas timides pour féliciter musiciens ou chefs après leur performance. Photo by Jason Isaac on Unsplash ConcertMusique 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Élimination d’Emilien aux 12 Coups de midi : Ce que les médias ne vous disent pas (et pourquoi ça rappelle un repas de famille à Cordoue !) entrée suivante Back to the Future 3 : Ce clin d’œil secret au condensateur de flux m’a échappé (jusqu’à aujourd’hui) A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025