Partager 0FacebookTwitterPinterestEmail 19 Envie de comprendre comment l’art guérit à Cordoue ? Découvrez avec moi le parcours bouleversant d’Ana Infante et sa lumière retrouvée.Quand la lumière revient : plonger dans l’exposition « Alma » d’Ana Infante C’est au cœur de Cordoue que je vous invite aujourd’hui, dans un lieu discret mais essentiel pour la vie culturelle locale : la Fondation Cajasur. Ici s’épanouit une exposition bien particulière en cette année 2024, intitulée « Alma », qui porte si bien son nom. Derrière ces aquarelles poignantes, il y a l’histoire vraie d’une renaissance — celle d’Ana Infante, restauratrice et artiste cordouane. Croyez-moi, rares sont les expositions où chaque œuvre vibre ainsi d’un fragment intime de vie. En arpentant la salle silencieuse lors du vernissage, j’ai ressenti cette force tranquille propre aux moments où l’art devient remède. Ana elle-même m’a confié combien reprendre les pinceaux après vingt ans fut une nécessité presque vitale : « La peinture m’a permis d’exprimer ce que les mots n’atteignaient pas. » L’art comme boussole en temps de crise personnelle Le récit d’Ana Infante n’est pas qu’une histoire individuelle — c’est celle de tant de femmes (et d’hommes) qui cherchent à travers la création un nouveau souffle. Après une période sombre marquée par des blessures profondes et une recommandation salvatrice de sa psychologue, Ana choisit le chemin du retour vers elle-même grâce à l’aquarelle… sur peau ! Oui, littéralement sur peau animale préparée, renouant ainsi avec une tradition andalouse ancestrale tout en explorant des thèmes brûlants d’actualité. Ce détail singulier — la peinture sur peau — est plus qu’un clin d’œil aux manuscrits anciens : c’est un acte symbolique. Dans ses tableaux féminins aux regards multiples se lisent le trauma et la résilience liés à la violence de genre ou encore à l’isolement psychologique. Les couleurs changent au fil du parcours – sombres et brumeuses puis lumineuses et toniques – révélant visiblement une évolution intérieure. Pour celles et ceux qui vivent ou visitent Cordoue sans toujours saisir le lien entre passé artistique et préoccupations contemporaines, cette exposition offre une clé précieuse. Elle montre comment ici, entre Guadalquivir et Judería, l’art reste avant tout affaire de guérison collective autant qu’individuelle. Vous pourriez être interessé par Córdoba et le cinéma : ce que nous révèle le parcours d’Eduard Fernández 1 juillet 2025 Kiki Morente dévoile son nouvel album à Córdoba 8 décembre 2024 À la rencontre des œuvres : émotions à fleur de peau Impossible de rester indifférent devant ces quarante aquarelles – toutes uniques – disposées comme un journal intime ouvert au public. Je repense à cette femme debout devant un portrait irradiant une sérénité nouvelle : « On dirait qu’elle respire enfin », murmure-t-elle. Les figures féminines dominent la scène ; parfois abîmées mais jamais effacées. Les compositions racontent sans détour des histoires universelles : le poids du silence face aux violences subies, mais aussi ce moment fragile où jaillit la couleur — signe d’un espoir renouvelé. J’ai retrouvé dans plusieurs toiles cette lumière douce si typique du printemps andalou après la pluie : un contraste fort avec les œuvres initiales plus sombres, où prédominait le bleu nuit presque oppressant. La métamorphose artistique d’Ana est palpable jusqu’à nous contaminer positivement. Pour celles et ceux qui désirent approfondir ce lien entre art contemporain et engagement social à Cordoue, je recommande aussi un détour par l’Espace Souk, où artistes locaux exposent régulièrement leurs œuvres engagées. Quand l’art redonne sens… jusque dans les quartiers oubliés L’autre grande force de cette exposition réside dans son impact concret : chaque œuvre vendue soutient le projet Puerta Verde mené par la paroisse Santa Luisa Marillac au cœur du quartier Guadalquivir. Ce quartier souvent stigmatisé fait pourtant preuve depuis quelques années d’un formidable élan associatif pour intégrer ses jeunes par l’éducation artistique et sportive. Ana insiste sur ce point lors de notre échange : « Si mes douleurs peuvent aider à transformer ne serait-ce qu’une trajectoire de vie ailleurs dans ma ville… alors tout cela aura eu un sens ». Difficile d’imaginer plus belle définition du rôle social de l’artiste en Andalousie aujourd’hui. Pour découvrir concrètement ces initiatives solidaires ancrées dans le tissu local, je vous conseille également le site officiel Puerta Verde Cordoba (en espagnol), source fiable pour suivre leur actualité ou proposer votre aide en tant que voyageur solidaire. Pourquoi « Alma » résonne si fort avec Cordoue aujourd’hui ? Si j’ai tenu à écrire cet article différemment des comptes-rendus classiques, c’est que « Alma » réunit selon moi toutes les facettes vibrantes de Cordoue en 2024 : Un art profondément enraciné dans son territoire, Une ouverture authentique sur les enjeux sociaux, Un dialogue permanent entre héritage séculaire et expression contemporaine, Et surtout… une invitation sincère à ne jamais se résigner face aux ténèbres personnelles ou collectives. J’espère vous avoir donné envie non seulement de visiter cette exposition (ouverte jusqu’au 3 juillet !) mais aussi d’interroger ce que signifie vraiment « sortir de l’obscurité » grâce à la créativité partagée. N’hésitez pas à me partager vos impressions si vous franchissez les portes discrètes mais lumineuses de Cajasur prochainement ! Questions fréquentes Peut-on acheter directement une œuvre pendant la visite ? Oui ! Toutes les aquarelles sont mises en vente sur place durant toute la durée de l’exposition ; il suffit simplement d’en faire part au personnel présent. Est-ce accessible aux personnes non hispanophones/francophones ? Absolument : des informations sont disponibles en plusieurs langues pour permettre au plus grand nombre de comprendre la démarche profonde derrière chaque tableau. Comment soutenir le projet Puerta Verde autrement ? Même sans achat direct, il est possible de contribuer via des dons libres auprès de la Fondation Cajasur ou via leur site web référencé ci-dessus. Photo by Birmingham Museums Trust on Unsplash AppartementExposition Partager 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Documentaire migratoire à Cordoue : ce que “Les Voyageurs” révèle vraiment entrée suivante Poesía à Cordoue : Sara Toro et le jeu du langage au Centre Andalou des Lettres A lire aussi Tu ne l’avais jamais remarqué ? 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