Partager 0FacebookTwitterPinterestEmail 22 Et si un film américain révélait nos propres désirs cachés ? Découvre pourquoi Almas marcadas interpelle même ici à Cordoue.Quand le cinéma US titille nos rêves andalous Parfois, la magie du voyage ne tient pas qu’à l’exotisme d’un lieu ou à la beauté d’un monument. Elle s’invite aussi dans l’obscurité feutrée d’une salle de cinéma, loin des ruelles gorgées de soleil de ma chère Cordoue. Dernièrement, j’ai assisté à la projection de ‘Almas marcadas: Rule + Shaw’, curieuse de comprendre ce que ce drame romantique venu tout droit des États-Unis avait à dire – et surtout pourquoi il suscite tant de réactions chez les jeunes voyageurs et habitants d’Andalousie. Loin des clichés… ou pas ? Le pitch est classique : une romance torride entre un bad boy ténébreux (Chase Stokes) et une jeune femme en quête d’ailleurs (Sydney Taylor), évoluant dans un univers où le corps prime autant que les sentiments. Cette dynamique n’est pas sans rappeler certaines histoires de notre patrimoine littéraire espagnol – pensez aux amours contrariées décrites par Lorca ou Almodóvar ! Mais là où ces œuvres creusent l’intime et le social, Almas marcadas semble se contenter souvent de l’apparence. Ce qui frappe pourtant en 2025, c’est la capacité du film à toucher une fibre générationnelle : celle qui fantasme sur l’ailleurs, l’interdit, le grand amour qui vous bouleverse – même si cela doit rester au stade du rêve. Et c’est peut-être là sa force involontaire… Pourquoi ce film séduit-il la jeunesse cordouane ? À Cordoue, j’observe régulièrement ces petits groupes d’amis discutant passionnément devant le cinéma Fuenseca après une séance tardive. Beaucoup me confient voir dans ‘Almas marcadas’ un miroir déformant de leurs propres espoirs : « On sait bien que c’est irréaliste… mais on aime y croire quelques instants », m’a soufflé Sara, étudiante en lettres. Il y a là une forme d’évasion qui rappelle ce qu’offre parfois la littérature populaire andalouse : la permission douce-amère de rêver grand dans un monde souvent trop étriqué. D’ailleurs, les réseaux sociaux cordouans débattent ardemment du duo principal – certains admirent leur charisme magnétique, d’autres moquent leur jeu jugé superficiel. Mais tous reconnaissent avoir été happés par le souffle romanesque. Vous pourriez être interessé par Plongée dans le flamenco : un rendez-vous captivant 11 février 2025 La musique andalouse : trésor vivant de notre patrimoine 12 mai 2025 Le regard critique : où sont passés les enjeux profonds ? N’en déplaise aux fans inconditionnels, je dois avouer que Almas marcadas ne brille guère par sa profondeur psychologique ni sa portée sociale. Là où Nick Cassavetes avait su émouvoir avec des films comme El diario de Noah, ici il semble tomber dans ses travers habituels : scénario cousu de fil blanc, personnages archétypaux… Cela dit, difficile de nier l’efficacité visuelle du film grâce au travail remarquable du chef opérateur Kenji Katori. Pour moi, le vrai manque réside dans l’absence totale d’ancrage local ou historique. Contrairement à nos grands récits andalous où chaque passion s’inscrit dans un contexte particulier (la mémoire juive ou musulmane des quartiers historiques…), ici tout flotte dans un décor sans attaches réelles. Peut-être est-ce justement cette absence qui plaît à ceux pour qui voyager signifie fuir le quotidien ! Entre Cordoue et Hollywood : faut-il vraiment choisir ? Je me surprends parfois à rêver : que donnerait une relecture andalouse d’une telle histoire ? Imaginons cette intrigue transposée sur les rives du Guadalquivir ou sous les arches dorées de la Mezquita… Les tensions sociales y seraient infiniment plus subtiles ; la sensualité des corps se teinterait de pudeur toute méditerranéenne. C’est aussi cela la magie du voyage culturel : savoir reconnaître nos propres codes dans ceux venus d’ailleurs et mieux apprécier ce qui fait notre singularité locale. Finalement, voir Almas marcadas ici prend des allures d’exercice comparatif involontaire : Hollywood nous tend un miroir déformant où s’entremêlent fascination et frustration. Pour prolonger cette réflexion sur le croisement entre cinéma mondial et patrimoine local, je vous conseille l’article passionnant publié récemment sur Le Monde – Cinéma, ainsi qu’une analyse approfondie côté espagnol sur Fotogramas. Conseils pratiques pour cinéphiles voyageurs à Cordoue Privilégiez les séances en VO au cinéma Olé o Cinema Fuenseca pour saisir toutes les nuances. Renseignez-vous sur les débats organisés autour des sorties internationales (souvent proposés par les associations étudiantes locales). Si vous souhaitez explorer le lien entre fiction étrangère et réalité locale, participez aux ateliers "Cordoba Film Tours" mêlant balades urbaines et analyse filmique ! Ne ratez pas non plus les festivals annuels comme Cosmopoética où littérature et cinéma dialoguent souvent autour des mêmes thèmes universels. Enfin, osez discuter avec vos voisins cordouans après une séance : leurs points de vue sont toujours riches – parfois surprenants ! "À Cordoue comme ailleurs, rêver grâce au cinéma reste une belle façon d’élargir nos horizons… même si c’est pour mieux revenir chez soi avec un regard neuf !" Questions fréquentes ### Le film Almas marcadas est-il basé sur une histoire vraie ? Non, il s’agit d’une fiction inspirée par des best-sellers érotiques américains destinés aux adolescents et jeunes adultes. ### Peut-on voir Almas marcadas en version originale à Cordoue ? Oui ! Plusieurs cinémas proposent régulièrement des séances en VO sous-titrée — renseignez-vous auprès du Cinema Fuenseca ou Olé Cine. ### Quelles alternatives locales pour découvrir des histoires romantiques plus ancrées dans notre culture ? Explorez la programmation andalouse lors du festival Cosmopoética ou tournez-vous vers les films adaptés de romans locaux souvent projetés en été sur les places publiques. Photo by Jason An on Unsplash drameFilm Partager 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Apagón en Espagne : Les vraies leçons d’une panne électrique inattendue entrée suivante Coliseo San Andrés : Le plus vieux cinéma d’été d’Espagne renaît-il ? A lire aussi Tu ne l’avais jamais remarqué ? 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