16 Et si la musique de Sophie Auster était bien plus qu’un concert jazz à Barcelone ? Plonge avec moi dans son univers, entre douleur et renaissance.La magie d’une soirée au Jamboree : rencontrer Sophie Auster autrement Il y a des concerts qui restent gravés dans la mémoire. Lorsque j’ai entendu que Sophie Auster revenait à Barcelone pour présenter son nouvel album Milk for ulcers, je n’ai pas hésité une seconde. Pas seulement parce que le Jamboree est l’une des salles les plus emblématiques de la scène jazz européenne — nichée au cœur du quartier gothique, ses pierres résonnent encore du passage d’icônes comme Chet Baker ou Lou Bennett — mais parce que cette artiste new-yorkaise incarne une rare vulnérabilité scénique. Assister à un concert de Sophie Auster, c’est toucher du doigt une forme de communion universelle par la musique. Dès les premières notes, j’ai ressenti ce qu’elle décrit si justement : « cette connexion immédiate » avec le public. Il faut dire que son dernier opus ne triche pas ; il traverse le deuil, la maternité, la rage et l’espoir avec une authenticité bouleversante. Cette soirée-là, entourée de spectateurs aussi suspendus qu’elle à chaque mot prononcé, j’ai compris pourquoi tant de monde vient lui confier après coup combien sa sincérité fait écho à leurs propres douleurs. « La musique a ce pouvoir d’offrir un abri aux âmes écorchées » — c’est là tout l’art de Sophie. Entre Cordoue et Brooklyn : résonances intimes sur le deuil et la renaissance En tant que Cordouane passionnée par les histoires qui relient les lieux et les gens, je me suis reconnue dans la façon dont Sophie parle du deuil. Perdre son père — le légendaire Paul Auster — quelques mois après être devenue mère bouleverse toute perception du temps et des priorités. Elle partage sans détour cette étrange coexistence entre chagrin lancinant et émerveillement maternel : Les premiers jours loin de son bébé en tournée lui ont permis d’explorer ce vide intérieur… Mais rapidement l’absence se fait douloureuse ; chaque chambre d’hôtel devient un espace pour pleurer ceux qui manquent. Pourtant, la scène offre une catharsis unique : faire vibrer sa peine pour guérir celle des autres. Ce récit m’a profondément marquée car ici aussi, à Cordoue comme ailleurs, la vie impose parfois ses cycles bruts. La maternité nous ancre dans l’instant tout en nous connectant puissamment à nos racines familiales. Sophie donne chair à ces paradoxes modernes où l’on doit jongler entre carrière artistique internationale et quête d’équilibre personnel. Vivre (et survivre) aux États-Unis aujourd’hui : réflexions croisées depuis l’Andalousie Au fil de notre échange — car oui, parfois j’ai la chance immense de discuter brièvement avec ces artistes avant ou après scène ! — impossible d’éviter le sujet brûlant de l’Amérique post-Trump. New York demeure ce bastion progressiste mais n’est plus tout à fait en phase avec le reste du pays. Je retrouve chez elle une inquiétude palpable face au climat politique américain actuel : Vous pourriez être interessé par Taylor Swift remporte son quatrième Grammy Award du meilleur album de l’année lors des Grammy Awards de 2024 et inscrit son nom dans l’histoire. 5 février 2024 Ricardo Darín : un privilège d exister, un métier passionnant, l’appel du public 8 novembre 2023 L’élection présidentielle récente a laissé beaucoup d’artistes sous le choc ; certains songent sérieusement à partir. La peur n’est plus abstraite : attaques contre les institutions culturelles ou universitaires, menace croissante envers ceux qui s’expriment librement… Le sentiment d’appartenance à une « communauté résiliente » semble plus fort hors des frontières américaines ; Barcelone ou Berlin deviennent ainsi des havres pour créateurs engagés. Cette tension entre déracinement possible et devoir moral rappelle ce que ressentent bien des expatriés ou voyageurs andalous croisés lors de mes reportages — notamment quand il s’agit de défendre certaines valeurs fondamentales face à l’adversité. Pour approfondir cette réflexion sur le rapport complexe entre art et engagement politique aujourd’hui, je recommande vivement cet article du Monde Diplomatique sur les artistes américains face au climat politique. Un éclairage précieux pour saisir ce qui se joue actuellement outre-Atlantique. Quand chaque chanson devient confident : émotions partagées au-delà des frontières Là où Sophie Auster frappe juste selon moi — et c’est peut-être là sa force secrète — c’est dans sa capacité à transformer chaque performance live en espace thérapeutique collectif. En évoquant sans tabou les sujets douloureux (perte d’un proche, anxiété maternelle…), elle invite chacun·e à laisser tomber ses propres armures pendant quelques instants magiques. À Cordoue aussi, nous savons combien ces rituels musicaux tissent des liens subtils entre individus venus d’horizons divers. Cela me rappelle certains concerts flamenco intimistes sous les patios fleuris où l’on sent littéralement vibrer la douleur ancestrale mêlée à l’espérance festive… Voilà pourquoi assister à un concert comme celui-ci dépasse largement le simple plaisir mélomane : c’est toute une tradition humaine de résilience qui se rejoue discrètement sur scène. Pour découvrir plus sur l’impact émotionnel des performances musicales dans nos sociétés contemporaines (et pas seulement chez Sophie !), je vous invite également à lire cet essai éclairant sur la musique comme outil thérapeutique. Conseils pratiques pour vivre pleinement un concert jazz inspirant (à Barcelone… ou ailleurs !) Vous rêvez vous aussi d’expérimenter cette magie lors du prochain passage d’un·e artiste international·e dans votre ville ? Quelques astuces tirées de mon vécu : Arrivez tôt au Jamboree pour savourer pleinement l’ambiance feutrée et choisir une place proche de la scène (les regards échangés comptent presque autant que les notes !) ; N’hésitez pas à rester après le concert pour échanger brièvement avec les musiciens – ils apprécient souvent vos retours authentiques ; Emportez un carnet ou notez sur votre téléphone vos impressions à chaud – ces souvenirs sont précieux pour comprendre comment une chanson a touché votre propre histoire ; Enfin… laissez-vous traverser sans filtre par toutes les émotions – on sort rarement indemne mais toujours enrichi·e ! Questions fréquentes Où écouter Sophie Auster en Europe prochainement ? Son actualité étant dense en 2025 (notamment avec plusieurs festivals espagnols), surveillez régulièrement son site officiel ou les programmes du Jamboree et salles partenaires européennes. Quel est le lien entre Sophie Auster et Cordoue ? Si elle n’a pas encore joué ici même, son rapport profond aux racines familiales résonne intensément avec notre culture andalouse où famille et transmission priment toujours sur l’individu isolé. Pourquoi tant d’artistes quittent-ils actuellement les États-Unis ? La montée des tensions politiques pousse nombre d’artistes vers des environnements plus sûrs et ouverts – phénomène accentué depuis 2020 selon plusieurs études sociologiques récentes. Photo by Natalie Cardona on Unsplash AlbumMusique 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Leïla Bekhti illumine l’amour maternel : mon regard sur « Érase una vez mi madre » entrée suivante Luis Enrique : le secret d’une famille sportive (et d’une championne à cheval ?) 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