15 Plus de 40 départs secouent BFMTV : mais que cache cette vague, et comment la rédaction va-t-elle rebondir ? Mon regard d’initiée sur ce moment clé.Une onde de choc dans le paysage médiatique Au fil de mes escapades dans les grandes villes d’Espagne ou au cœur des venelles cordouanes, je retrouve souvent un même sujet de conversation avec mes collègues : la mutation profonde du monde des médias. Cette fois, c’est à Paris, chez BFMTV — chaîne qui a révolutionné l’info en continu à la française — qu’une secousse retentit. Plus de quarante journalistes s’en vont d’un coup ! Pour une rédac’, c’est un véritable séisme. Comment expliquer cette hémorragie soudaine ? Ce n’est pas un simple effet de mode ou une crise passagère. Il s’agit là d’un choix raisonné, rendu possible par la fameuse clause de cession mise en place après le rachat par Rodolphe Saadé. Depuis octobre dernier et jusqu’au 1er juin 2025, chacun pouvait choisir de partir avec une indemnité proportionnelle à son ancienneté. Autant dire que beaucoup ont sauté sur l’occasion avant que la fenêtre ne se referme… Derrière les chiffres : des visages et des histoires Ce chiffre – 43 départs – pourrait sembler abstrait vu de l’extérieur. Mais pour qui a déjà vécu l’ambiance fébrile d’une salle de rédaction au petit matin (je pense ici aux matinales animées comme celles de Christophe Delay), il évoque surtout des destins individuels : Ronald Guintrange après 18 ans de service exemplaire ; Nicolas Doze ou Ashley Chevalier ; Adeline François également. Tous laissent derrière eux bien plus qu’un bureau vide : un morceau d’âme collective. Je me rappelle encore mon propre ressenti lors d’un précédent changement éditorial à Cordoue… L’incertitude, la nostalgie mêlée d’excitation devant la promesse du renouveau. Pourquoi tant de départs ? Une analyse entre coulisses et mutations structurelles On pourrait croire à une fuite organisée face à une direction impopulaire ou à un management brutal. Mais en réalité — et c’est là où mon expérience locale m’éclaire — il s’agit plutôt d’une combinaison subtile : Vous pourriez être interessé par Encinarejo : le maire dénonce l’obstruction du PP sur Madruga 6 novembre 2024 SpaceX : la Chine s’apprête-t-elle à bouleverser la donne ? 15 juin 2025 Une clause financière incitative rarement aussi avantageuse (un mois brut par année). Un contexte post-rachat, toujours porteur d’inquiétudes. La soif d’ailleurs : certains voient là l’occasion rêvée pour se réinventer dans un autre média… ou changer totalement de vie ! La pression des audiences, notamment sur la matinale dont le succès conditionne toute la journée. C’est ici qu’il faut nuancer l’image souvent simpliste donnée par certains articles généralistes (voir Le Parisien). Dans le microcosme journalistique français, chaque grand plan social — ou chaque vague de clause — bouscule bien plus que des emplois. Entre arrivées prestigieuses et incertitudes persistantes BFMTV n’a pas attendu pour réagir. On parle ainsi du recrutement musclé de Marc Fauvelle (ex-Radio France), et on évoque même des discussions avortées avec Anne-Sophie Lapix ou Léa Salamé. Jean-Michel Aphatie a été approché sans succès ; Benjamin Duhamel hésite entre plusieurs horizons tandis que Christophe Delay, figure tutélaire des matinales, décide finalement…de rester ! Ce jeu musical des postes révèle aussi quelque chose : les talents sont désormais courtisés comme jamais, chaque transfert fait événement. Quelles conséquences pour l’information en France ? Cette mutation massive pose deux questions cruciales auxquelles mes rencontres avec des confrères espagnols me sensibilisent souvent : La mémoire éditoriale est-elle en danger ? Quand tant de repères partent d’un coup, comment garder le fil rouge d’une rédaction ? Peut-on renouveler profondément sans diluer l’identité ? Chaque arrivée apporte sa patte mais risque aussi de faire perdre une part d’ADN collectif. À Cordoue comme ailleurs, j’ai constaté combien le brassage génère parfois un nouvel élan créatif… à condition que la greffe prenne ! À BFMTV, le défi sera double : remobiliser les équipes tout en faisant renaître la confiance du public dans une information indépendante et fiable (voir cet article sur les défis éthiques actuels). La stratégie audience avant tout ? La matinale est au cœur du dispositif : Dominique Tenza devrait être mis en avant malgré sa « prison » contractuelle (la fameuse clause de non-concurrence). Quant à Christophe Delay, il entame peut-être un nouveau cycle aux côtés de Roselyne Dubois sur une tranche stratégique. Les discussions très médiatisées autour des négociations avec Salamé ou Apathie témoignent quant à elles du virage pris par BFMTV vers davantage « d’incarnation forte ». C’est devenu un critère central pour fidéliser l’audience… mais aussi pour maintenir la crédibilité face à la concurrence croissante (France Inter, France Télévisions…). Les dessous humains d’une transformation : confidences croisées avec Cordoue… En tant que journaliste ancrée dans ma terre andalouse mais passionnée par les dynamiques européennes, je remarque les points communs entre cette situation parisienne et certaines mutations vécues ici-même en Andalousie après 2008 ou durant les années Covid : Un sentiment partagé d’instabilité… mais aussi une formidable capacité collective à rebondir ! L’importance vitale du lien humain entre journalistes vétérans et jeunes recrues. Le défi permanent : préserver rigueur journalistique ET audace éditoriale. Dans ces moments charnières, ce sont souvent les conversations informelles autour du café — ou sur WhatsApp aujourd’hui — qui permettent aux équipes de garder cap et bonne humeur. N’oublions pas non plus le rôle crucial joué par ceux qui choisissent de rester, parfois contre vents et marées : ils sont garants d’un savoir-faire maison transmis « à voix basse », loin du tumulte officiel. Repenser le métier : quelles leçons tirer pour demain ? Loin du sensationnel facile, je vous invite à prendre ce moment comme une occasion unique pour réfléchir ensemble aux nouveaux enjeux du journalisme français : Comment conjuguer exigence éditoriale et adaptation numérique accélérée ? Peut-on inventer des formats capables d’allier profondeur locale et résonance nationale ? C’est mon pari quotidien ici à Cordoue ! Quel accompagnement offrir aux jeunes journalistes confrontés très tôt aux vagues successives de précarité ? Enfin… Comment restaurer durablement la confiance entre médias et citoyens quand tout semble si fragile ? Le chantier ne fait que commencer — mais l’expérience andalouse me rend optimiste quant à notre capacité collective à transformer les crises en tremplins créatifs. À condition toutefois qu’on garde intacte notre passion première : raconter vrai, relier les mondes grâce au regard authentique posé sur nos sociétés mouvantes. Questions fréquentes Pourquoi autant de journalistes quittent-ils BFMTV actuellement ? La vague actuelle est due principalement à une clause exceptionnelle leur permettant un départ indemnisé après le rachat par Rodolphe Saadé. Beaucoup y ont vu une opportunité rare pour se réorienter professionnellement dans un climat incertain. Qui reste parmi les figures connues ? Des personnalités comme Christophe Delay (matinale), Laurent Neumann ou Apolline de Malherbe restent fidèles à BFMTV pour assurer continuité et stabilité rédactionnelle lors de cette période charnière. Y aura-t-il assez d’effectifs qualifiés à la rentrée 2025 ? La direction a anticipé ces départs en recrutant des profils reconnus comme Marc Fauvelle ; cependant, le vrai défi sera l’intégration rapide des nouvelles équipes tout en préservant l’esprit maison historique. Photo by Thomas Delacrétaz on Unsplash départsjournalisme 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Guadamecí Omeya à Cordoue : secrets d’un art perdu révélés entrée suivante Santé mentale à Cordoue : ce que les assiettes révèlent (et soignent) A lire aussi À Cordoue, quand la scène se tait :... 4 septembre 2025 Lucena, Feria del Valle: et si on dépassait... 30 août 2025 Córdoba, Ronda Norte: un monastère du VIIIe siècle... 27 août 2025 Córdoba Live : dessous inédits d’un festival qui... 16 août 2025 Córdoba, monuments : ce que la Mezquita ne... 12 août 2025 Mercredi, Netflix et le mystère asiatique : pourquoi... 8 août 2025 Booking, arnaques et galères : comment éviter la... 8 août 2025 Córdoba, mannequins et normes : ce que Zara... 7 août 2025 Madrid : Pourquoi tant de Madrilènes rêvent d’ailleurs... 7 août 2025 Casques anti-drones russes : l’arme secrète qui chamboule... 5 août 2025