15 Prêt pour un été unique ? Plonge dans le cycle "En el estudio" au C3A : des nuits où le cinéma dévoile les coulisses du processus créatif artistique.Un été pas comme les autres : Le cinéma investit le C3A Chaque été à Córdoba, une magie très particulière s’empare de nos soirées. Mais cette année, je vous invite à vivre une expérience qui transcende le simple plaisir du septième art : le cycle « En el estudio. Retratos del proceso creativo » s’installe au Centro de Creación Contemporánea de Andalucía (C3A). Imaginez-vous assis dans l’un des espaces extérieurs ultramodernes du C3A, la chaleur douce des nuits andalouses sur la peau, un film projeté sur grand écran tandis que les étoiles veillent silencieusement au-dessus. Cette programmation estivale (de juin à août 2025) n’a rien d’anodin : elle propose une véritable plongée sensorielle et intellectuelle dans l’intimité des artistes contemporains. D’habitude, à Córdoba, le cinéma d’été rime avec films populaires sous les platanes… Ici, c’est tout autre chose : chaque projection devient une passerelle directe vers le cœur battant de la création artistique. Une rencontre rare et précieuse pour nous Cordouans — et pour tous les voyageurs curieux ! Le studio d’artiste, ce sanctuaire invisible Ce que j’ai toujours aimé dans ce cycle, c’est la manière dont il nous fait pénétrer là où peu de regards sont admis : dans ces ateliers vibrants où naissent idées et émotions. Loin du cliché de l’artiste solitaire ou maudit, ces documentaires montrent un processus vivant fait d’essais, de doutes et de fulgurances. Jimena Blázquez — la commissaire — a concocté une sélection éclectique mais cohérente autour d’un même fil rouge : révéler ce qui se joue avant que l’œuvre soit achevée. Au fil des années passées ici et ailleurs, j’ai pu constater combien ce moment liminaire est rarement raconté avec justesse au public. Voir ces films en plein air à Córdoba change tout : on ressent physiquement l’énergie du geste créatif – parfois chaotique mais toujours fascinant – alors qu’au loin résonne la ville endormie. Panorama international : six portraits singuliers La programmation alterne entre figures iconiques et véritables découvertes. Quelques temps forts à ne pas manquer : Vous pourriez être interessé par L’héritage culturel des ‘Enfants du désert’ de la communauté amazighe mis en avant 13 juillet 2024 Le cycle cinématographique de La Merced présente quatre œuvres autour de l’égalité des genres et de la diversité. 30 mai 2024 Anselm (Wim Wenders) : Portrait profond du plasticien Anselm Kiefer dans son immense atelier du sud de la France. J’ai rarement vu un documentaire filmer ainsi la matérialité du travail artistique : ferraille tordue, poussière dorée par le soleil couchant… On ressort marqué par cette méditation sur mémoire et trauma. Kusama: Infinity (Heather Lenz) : De Matsumoto aux grandes galeries internationales, Kusama incarne la ténacité face aux normes masculines du milieu artistique. À travers son obsession pour les pois et l’infini, c’est aussi toute une époque qui défile sous nos yeux ébahis. Cunningham (Alla Kovgan) : Place à la danse contemporaine ! Ce film parvient à traduire visuellement l’audace chorégraphique de Merce Cunningham — moi qui aime voir dialoguer corps et espace dans mon propre quartier San Basilio, j’en suis restée bluffée. Azul Siquier (Felipe Vega) : Exploration poétique du regard du photographe Carlos Pérez Siquier. Sa capacité à capturer l’humour discret ou la nostalgie d’une scène m’a rappelé certains instantanés pris ici-même sur les bords du Guadalquivir. I Am Martin Parr (Lee Shulman) : Plus récent mais déjà culte ! La couleur vive et l’ironie mordante de Martin Parr éclairent autrement notre rapport aux images – un miroir parfois espiègle tendu à nos propres habitudes visuelles. Chaque projection est proposée en version originale sous-titrée (V.O.S.E), renforçant ainsi cette sensation rare d’authenticité. Entre patrimoine local et ouverture internationale Ce cycle n’est pas qu’un rendez-vous cinéphile ; il incarne parfaitement ce que j’aime tant chez mes compatriotes cordouans : ce mélange subtil entre fierté patrimoniale et curiosité universelle. Le C3A s’impose comme un trait d’union entre générations et cultures — amenant gratuitement l’art contemporain vers un public large et diversifié. L’esprit ouvert qui règne lors de ces soirées me touche particulièrement : étudiants en arts plastiques, retraités passionnés ou familles flânant après dîner… Tous partagent ensemble rires ou silences émus face à la projection. Et souvent, après le générique final, des discussions animées s’engagent spontanément devant un verre ou sous les lampadaires modernes du centre — preuve vivante que le cinéma peut être ferment autant que divertissement collectif. Pour prolonger cette immersion dans l’art contemporain cordouan, je recommande aussi le site officiel du C3A pour découvrir expositions temporaires ou ateliers ouverts toute l’année. Mes conseils pratiques pour profiter pleinement des projections au C3A Quelques astuces glanées au fil des étés : Arrivez tôt ! Les places partent vite malgré la gratuité (« hasta completar aforo »). Prévoyez une petite laine ou un foulard — même si Córdoba reste douce en soirée, on n’est jamais trop prudent en plein air. Osez discuter avec vos voisins pendant les entractes ; beaucoup viennent seuls ou en petits groupes ouverts à échanger leurs impressions artistiques. Apportez une boisson fraîche ou quelques tapas maison (toujours mieux partagés entre amis rencontrés sur place). Consultez régulièrement la programmation officielle car certains titres pourraient varier selon météo ou disponibilités internationales. Et si vous souhaitez poursuivre votre exploration artistique ailleurs en Andalousie cet été : Séville accueille également son propre cycle organisé par le CAAC (voir ici). Pourquoi cette expérience marque durablement ? J’ai souvent observé combien ces soirées peuvent transformer notre rapport à l’art contemporain – parfois jugé élitiste ou obscur — en une expérience accessible et profondément humaine. Partager ensemble une émotion brute face au processus créatif rapproche réellement les spectateurs… Tout comme parcourir ensemble les ruelles blanches de San Andrés ou s’arrêter devant une œuvre inattendue lors de Noche Blanca del Flamenco. En somme : ici, le cinéma est bien plus qu’une distraction estivale ; il devient rituel partagé où chacun repart enrichi d’idées nouvelles… Et peut-être inspiré à créer lui-même ! « Les nuits estivales au C3A nous rappellent que chaque grande œuvre commence par un rêve modeste esquissé dans l’ombre d’un atelier – parfois tout près de chez soi.» Questions fréquentes Quelle est la différence entre ce cycle au C3A et d’autres cinémas en plein air cordouans ? Le cycle « En el estudio » se distingue par sa programmation centrée exclusivement sur des documentaires internationaux dédiés au processus créatif artistique – souvent inédits ailleurs à Córdoba. L’expérience immersive va bien au-delà du simple divertissement estival traditionnel. Est-il nécessaire de réserver sa place ? Non ! L’accès est libre mais limité selon la capacité (« hasta completar aforo »). Mieux vaut donc arriver tôt pour garantir votre place lors des soirs très attendus. Peut-on venir en famille ? Y a-t-il une limite d’âge ? Oui ! Certaines projections sont accessibles aux enfants accompagnés dès 10–12 ans selon leur maturité face aux sujets abordés. Vérifiez cependant chaque film individuellement pour éviter toute surprise. Photo by Aubrey Odom on Unsplash Cinémadocumentaires 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Feria Taurina de Córdoba : révélations sur une tradition en mutation entrée suivante Popcorn-Kino à la Spielberg : Ce que Les Aventures de Tintin révèlent sur notre soif d’aventure moderne A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025