Get The Gringo : Pourquoi ce polar trash avec Mel Gibson me fascine encore

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Tu connais "Get The Gringo" ? Ce film d'action déjanté avec Mel Gibson cache bien plus que sa réputation sulfureuse… Découvre mon analyse passionnée !

Un polar atypique qui secoue les codes du genre

Ce qui m’a toujours bluffé avec "Get The Gringo", c’est sa façon de pulvériser nos attentes. À première vue, on pense avoir affaire à un simple actioner estampillé Mel Gibson. Mais ce film, réalisé par Adrian Grunberg en 2012, s’avère être un OVNI jubilatoire qui joue la carte du chaos social et du trash assumé. Oubliez le carcan hollywoodien classique : ici, l’univers carcéral mexicain se transforme en micro-société grouillante de vie, où la loi du plus malin règne.

Cette immersion dans l’antichambre de l’enfer est bien plus nuancée qu’on ne l’imagine souvent. Le scénario multiplie les ruptures de ton, mélangeant humour noir féroce et séquences d’action d’une violence frontale rarement égalée à l’époque – et encore aujourd’hui ! On sent que Grunberg connaît son sujet et que Gibson se régale dans ce rôle de "Driver" cynique mais pas dénué d’empathie. Les dialogues grinçants m’ont marqué par leur réalisme cru : rien n’est édulcoré.

Une atmosphère unique : le Mexique vu sans filtre

J’ai rarement vu un film américain qui ose autant plonger dans les codes locaux sans tomber dans la caricature lourdingue ou le misérabilisme. Le décor – ce fameux pénitencier mexicain semi-ouvert rappelant un marché populaire déglingué – regorge d’anecdotes visuelles authentiques (on croirait presque sentir la poussière et le piment !). D’ailleurs, Adrian Grunberg avait déjà travaillé sur "Apocalypto", une référence en matière d’authenticité des décors latino-américains.

Ce souci du détail donne au film une saveur quasi documentaire : chaque figurant semble exister au-delà du plan, chaque échoppe raconte une histoire. Loin du sensationnalisme facile sur la "violence au Mexique", "Get The Gringo" dresse un portrait humain de cette société parallèle où se côtoient truands, enfants débrouillards (l’excellent Kevin Hernandez) et mères courageuses piégées par le système.

Pour aller plus loin sur cette représentation cinématographique du Mexique : Regards croisés sur le cinéma mexicain contemporain.

Mel Gibson : entre satire et rédemption personnelle

Il y a chez Mel Gibson quelque chose d’insaisissable depuis ses débuts – une capacité à incarner la faille humaine aussi bien que la brutalité animale. Dans "Get The Gringo", il navigue à vue entre autodérision féroce (il n’hésite jamais à casser son image) et sincérité touchante face aux gamins ou aux femmes en détresse.

On sent derrière ce personnage cabossé une vraie réflexion sur la rédemption personnelle : comment survivre quand tout semble perdu ? La relation entre Driver et le petit garçon évite habilement le pathos ; elle illustre plutôt une alliance pragmatique dans un univers absurde. C’est là que Gibson excelle : il sait rendre attachant même le pire des escrocs grâce à ce mélange de malice et de fragilité brute.

Il est fascinant de noter que ce film arrive après plusieurs polémiques autour de Gibson lui-même – on ne peut s’empêcher de lire certains choix scénaristiques comme des clins d’œil à son propre parcours tumultueux…

Un équilibre rare entre trash jouissif et intelligence narrative

J’insiste souvent auprès des cinéphiles blasés : "Get The Gringo" n’est pas qu’un délire violent pour amateurs de sensations fortes ! Derrière chaque scène choc (certaines sont franchement dérangeantes), il y a une vraie mécanique narrative bien huilée. Les retournements sont ciselés, les fausses pistes nombreuses, et jamais l’humour noir ne vient amoindrir la portée dramatique des événements.

Cela explique sans doute pourquoi le film reste culte chez ceux qui aiment les expériences intenses et atypiques – même si sa violence graphique peut rebuter une partie du public habituel des blockbusters américains. C’est justement cette liberté totale (merci la classification FSK 18 non censurée !) qui permet au duo Grunberg/Gibson de pousser tous les curseurs sans craindre pour leur standing à Hollywood.

Pour explorer d’autres films similaires ayant marqué les années 2010 côté action « sans filtre », je vous recommande également cette sélection détaillée sur SensCritique.

Pourquoi ce film n’a-t-il pas encore atteint le statut culte ?

C’est LA question que je me pose régulièrement lorsque j’en parle autour de moi… Peut-être parce que « Get The Gringo » est trop subversif pour rassembler un large public ? Ou simplement parce qu’il s’agit avant tout d’un « plaisir coupable » réservé aux amateurs éclairés qui n’ont pas peur d’affronter leurs propres limites devant un écran ?

Le fait est que son rythme effréné, sa galerie de personnages baroques (Peter Stormare y livre une prestation délicieusement inquiétante), et ses scènes marquantes font qu’on y revient régulièrement avec cette sensation rare d’avoir découvert une pépite brutale mais étrangement humaine.

En 2025 encore, je défends bec et ongles ce polar hors-norme auprès des sceptiques — parce qu’il propose autre chose que la simple baston ou l’outrance gratuite : il brasse nos contradictions morales avec panache.

Questions fréquentes

Est-ce que « Get The Gringo » est trop violent pour un public non averti ?

Oui, clairement ! Sa classification FSK-18 n’est pas usurpée : certaines scènes sont graphiques et l’humour noir demande du recul. Mieux vaut savoir où l’on met les pieds si on préfère les films grand public.

Quelle place occupe ce film dans la carrière récente de Mel Gibson ?

Il figure parmi ses meilleurs rôles post-2010 selon nombre de critiques spécialisés : performance intense, auto-dérision… Un vrai retour en force loin des productions aseptisées.

Existe-t-il une version censurée diffusée à la télévision française ?

La diffusion récente sur RTLZwei proposait exceptionnellement la version intégrale non coupée — mais selon les chaînes ou pays, certaines coupes peuvent subsister pour respecter la législation locale.

Photo by Jakob Owens on Unsplash

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