14 Davy Sardou dévoile avec humour sa vision sur le poids du nom "Sardou" et partage des secrets de la pièce Amis pour la vie. Une immersion rare au cœur du théâtre.Fils de… et alors ? Quand l’héritage devient un tremplin… ou un fardeau On m’a souvent posé cette question, parfois en souriant, parfois avec une pointe de malice : « Est-ce que porter le nom Sardou ouvre toutes les portes ? » La vérité est bien plus nuancée. Oui, on naît dans la lumière quand on vient d’une famille comme la mienne : mon père Michel Sardou, ma mère Babette Haas, mes grands-parents Fernand et Jackie… Même mon frère Romain s’illustre dans la littérature. Mais ce projecteur permanent éclaire autant qu’il brûle. Ce qui me fait sourire, c’est que chaque interview commence invariablement par là. Comme si je devais sans cesse justifier ma place. Ce regard extérieur oublie que sur scène – là où tout se joue – le patronyme ne fait pas vibrer la salle. Croyez-moi : à New York, quand j’apprenais le métier chez Lee Strasberg ou à l’Actors Studio face à Harvey Keitel, personne n’en avait cure que j’étais un « fils de » ! Ce sont des heures de sueur, doutes, d’exercices bruts… "Si des gens se disent on va aller voir le fils Sardou, très bien, mais ça ne m’appartient pas." — Je l’ai dit au Parisien et je le répète ici. Le vrai défi est ailleurs : durer vingt-cinq ans dans ce métier exigeant. Retour sur scène : "Amis pour la vie", ou comment réinventer l’intime Aujourd’hui, je partage la scène du Théâtre de l’Oeuvre avec Alysson Paradis, Marie-Ange Casta et Julien Personnaz dans "Amis pour la vie". Cette pièce pourrait sembler légère — deux couples amis réunis pour un dîner — mais derrière l’apparente légèreté se cachent des abîmes d’émotion. Ce qui rend notre expérience unique ? Nous sommes quatre comédiens issus du sérail… hasard ou ironie du destin ? Dans ce spectacle écrit avec finesse et humanité (et joué jusqu’au 29 juin 2025), nous explorons ces moments où l’amitié se fissure sous le poids d’une révélation inattendue. Ce qui me touche personnellement, c’est notre manière de dévoiler les failles humaines : pardonner ou s’éloigner ? Oser dire ses vérités après tant d’années partagées ? Sur scène, tout bascule en quelques secondes – il faut alors puiser dans son propre vécu pour donner corps à ces personnages fragiles et drôles. Vous pourriez être interessé par Córdoba : sur les traces secrètes de Góngora, de son hôtel natal à sa chapelle cachée 16 août 2025 Fosforito reçoit la Médaille de la Ville et titre d’Honneur à Málaga 22 octobre 2024 Théâtre de l’Oeuvre – infos pratiques Les secrets d’un parcours entre transmission familiale et quête personnelle Ce que peu savent : j’ai été nommé deux fois aux Molières (dont un remporté en 2014 grâce à L’Affrontement). Ces distinctions sont venues confirmer que l’on peut exister par soi-même… même lorsque votre nom vous précède partout. J’ai eu aussi cette chance rare de jouer avec mon père dans Secret de famille en 2008. Un choc émotionnel intense — car passer du statut de « fils-de » à celui de partenaire scénique bouleverse tout rapport filial. L’art devient alors un terrain neutre où l’héritage s’efface devant le travail commun. À chaque nouvelle pièce — que ce soit Le Nombril ou aujourd’hui Amis pour la vie — je mesure combien il est vital d’avoir des partenaires sincères. On avance ensemble ; les titres familiaux restent au vestiaire. Découvrez aussi les coulisses des Molières Ce que la presse oublie souvent : passion viscérale & exigences du théâtre contemporain Les médias aiment raconter les lignées artistiques. Mais ils parlent rarement des sacrifices quotidiens. Monter sur scène six soirs par semaine impose une rigueur quasi-militaire : alimentation soignée, voix ménagée… Et puis il y a ce lien mystérieux avec le public parisien, capable d’applaudir comme de bouder sans préavis ! La vraie aventure est là : sentir chaque soir si on a réussi à toucher juste. C’est terriblement grisant et angoissant à la fois. En 2025 encore plus qu’avant, où tout va vite et où chacun veut sa part de lumière sur Instagram plutôt qu’au théâtre… Ma réponse à ceux qui croient qu’un nom suffit ? Essayez donc dix minutes sous les feux d’une salle bondée. Vous verrez vite que seule compte la sincérité du jeu. Vers une nouvelle génération d’artistes héritiers ? Avec mes partenaires sur Amis pour la vie, nous partageons tous ce bagage familial… Mais aucun ne s’y repose vraiment. Au contraire ! Il y a presque une exigence supplémentaire : montrer qu’on ne triche pas. Je ressens autour de moi une jeune génération fascinée autant par le passé glorieux des familles célèbres que par la volonté farouche d’écrire leur propre page. Cela donne un théâtre plus audacieux, moins formaté – où chacun cherche sa voix plutôt que son étiquette. En conclusion : « lâchez-moi avec ça », oui ! Mais surtout laissez-nous vous surprendre là où vous ne nous attendez pas… C’est ça, notre vrai métier. Le coin des questions ### Porter le nom Sardou aide-t-il vraiment dans une carrière artistique ? Non seulement cela attire parfois une première curiosité mais cela impose aussi un niveau d’exigence supérieur. Rien n’est acquis : seule votre performance compte au final. ### De quoi parle exactement "Amis pour la vie" ? La pièce raconte une amitié longue durée mise à mal par un secret inattendu révélé lors d’un dîner entre deux couples amis – un miroir subtil des épreuves humaines universelles. ### Peut-on encore se renouveler au théâtre après vingt-cinq ans de carrière ? Absolument ! Chaque rôle amène son lot de surprises et il faut sans cesse se réinventer pour rester sincère face au public actuel toujours plus exigeant. Photo by Rodrigo Ruiz on Unsplash comédiemicrothéâtre 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Banksy et son phare : quand l’ordinaire éclaire nos vérités cachées entrée suivante Olives en Espagne : la vraie histoire derrière les panneaux solaires A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025